sacrifier

On dit fig. Sacrifier quelque chose à quelqu’un, pour dire, Se priver de quelque chose de considérable, d’agréable, y renoncer en considération de quelqu’un, pour l’amour de quelqu’un. Sacrifier à Dieu sa haine, son ressentiment, sa vengeance, &c. Il a sacrifié ses intéréts à son ami. Il m’a sacrifié son ressentiment.

On dit, Sacrifier une chose, une personne à une autre, pour dire, Acquérir ou conserver une chose par la perte d’une autre. J’ai sacrifié deux mille écus à mon repos. Sacrifier sa fortune à son honneur. Il a sacrifié son ami à son maître.

On dit aussi, en Galanterie, que L’on sacrifie une personne, Quand on la quitte pour en aimer une autre. Elle a sacrifié l’ancien amant au nouveau.

Et, en parlant d’Une femme qui remet entre les mains d’un nouvel amant, les lettres de celui qu’elle a quitté, on dit, qu’Elle les a sacrifiées à son nouvel amant.

On dit aussi, Sacrifier tout à ses intérêts, pour dire, Faire céder toutes choses à ses intérêts, préférer ses intérêts à toutes choses. Sacrifier tout à sa passion, à sa gloire, à son ambition. Sacrifier tout à son ressentiment, à sa vengeance.

On dit encore, Sacrifier tout son temps, tout son loisir à quelque chose, pour dire, Y employer tout son temps, tout son loisir.

On dit aussi, qu’On sacrifieroit sa vie pour quelqu’un, pour dire, qu’On s’exposeroit pour lui aux plus grands périls, &c.

On dit, Se sacrifier pour quelqu’un, pour p. 617dire, Se dévouer à lui sans réserve, souffrir tout pour son service. Les bons sujets, les bons citoyens se sacrifient pour leur Roi, pour leur patrie. Je me sacrifierois pour vous.

On dit, Des personnes mal faites, & sans agrément, qu’Elles n’ont pas sacrifié aux Graces.