cheval

4e édition

CHEVAL.

s. m.
■  Animal à quatre pieds, qui hennit, propre à porter & à tirer. Cheval noir, blanc, gris pommelé, gris moucheté, truité, gris cendré, gris tête de more, alezan brûlé, alezan moreau, bai, bai brun, bai clair, isabelle, rubican, rouan, poil de souris, soupe de lait, pie, tigre, zain, &c. Cheval bien marqué, mal marqué. Cheval entier, cheval hongre. Jeune cheval, vieux cheval. Cheval neuf, cheval fait, cheval de service. Cheval entre deux âges. Gros cheval, cheval ragot, cheval bien traversé, ramassé, bien jointé. Cheval fort de devant. Puissant, fort cheval. Cheval de grande, de petite, de moyenne, de bonne taille. Cheval d’entre deux tailles, ou d’entre deux selles. Cheval fort du dessous, cheval bégu qui marque toujours, quoiqu’il passe âge. Cheval chargé d’encolure, chargé de ganache, harassé, recru. Cheval refait, maquignonné. Cheval de charrette, de charrue, de harnois, cheval de carrosse, cheval à deux mains, cheval de bât, de somme ou de charge, cheval de chasse-marée, cheval de bagage, cheval de selle, de poste, de relais. Cheval de renvoi, de louage. Cheval de pays, cheval d’Espagne ou genet, cheval de Naples ou coursier, cheval de Barbarie ou barbe, cheval Turc, cheval Anglois, cheval Breton, cheval Normand, &c. Cheval pesant, léger à la main. Cheval de légère taille. Cheval hardi, noble, courageux, brave, vîte. Cheval fin, cheval de grand prix, cheval d’amble, de pas, cheval fougueux, cheval fâcheux au montoir, doux au montoir, cheval rude sur l’arrêt. Cheval de bataille, cheval bardé, caparaçonné. Cheval de manége, cheval adroit, cheval doux, docile. Cheval qui se défend contre l’Écuyer. Cheval orillard, cheval maigre, efflanqué, effilé, cheval jarreté, encastelé. Cheval ensellé. Cheval trop haut monté, trop haut jointé. Cheval bas de devant. Cheval poussif, morveux, courbattu, gras fondu, morfondu, fourbu. Cheval lunatique, cheval fou. Cheval rétif, quinteux, fantasque, malicieux, ombrageux. Cheval cornu. Cheval tendre aux mouches, & dur à l’éperon. Cheval vicieux, qui mord, qui rue. Cheval désespéré de bouche, cheval sujet à broncher. Ce cheval prendra trois ans aux herbes. Ce cheval a rasé, il ne marque plus. Je vous garantis ce cheval sain & entier. Panser, étriller, frotter un cheval. Ferrer, déferrer un cheval. Mettre un cheval sur les dents. Ce cheval a été trois mois sur la litière. Ce cheval tire bien, il est franc du collier. La bouche d’un cheval. Ce cheval a la bouche bonne, forte, gâtée, égarée. Avoir un bon cheval entre ses jambes. Homme de cheval, qui va à cheval. Brider, emboucher un cheval. Mettre un cheval au pas, au trot, au galop. Courir, galoper un cheval. Je courrai mon cheval contre le vôtre, si vous voulez monter à cheval. La trompette sonne, Gendarmes, à cheval. Allons à cheval. Il embrasse bien un cheval. Tenir un cheval en haleine. Pousser un cheval à toute bride. Outrer, désespérer un cheval. Ce cheval se bride bien, se ramène bien, tourne bien. Être bien à cheval. Monter, exercer, piquer, travailler un cheval. Dompter, réduire un cheval. Cet Écuyer connoît bien la portée d’un cheval. Combattre à cheval. Combat à cheval. Son cheval s’abattit sous lui, tomba les quatre fers en l’air. Son cheval l’a emporté. Enclouer un cheval. Abattre un cheval pour le ferrer.
On dit, Commencer un cheval, pour dire, Le mettre au pilier, entre deux piliers, le dresser à toutes sortes d’airs & de manéges, l’y rendre bien maniant.
On appelle Bon homme de cheval, un homme qui sait bien manier un cheval ; & Bel homme de cheval, Un homme qui a bonne grace à cheval.
On dit, Monter à cheval, pour dire, Apprendre à monter à cheval. Il a monté à cheval sous un tel. Et on dit dans ce même sens, C’est un tel Écuyer qui a mis ce Prince à cheval.
Tirer à quatre chevaux, C’est attacher un cheval à chaque bras & à chaque jambe d’un criminel, & les faire tirer chacun de son côté en même temps pour l’écarteler. On ne tire à quatre chevaux que les criminels de lèze-Majesté au premier chef.
Cheval fondu. Sorte de jeu où plusieurs enfans sautent l’un après l’autre sur le dos d’un d’entre eux qui se tient courbé en forme de cheval.
Être à cheval, se dit non-seulement d’Un homme monté sur un cheval, mais aussi de celui qui est monté sur quelque autre animal, & même d’une personne qui se tient jambe deçà, jambe delà, sur une poutre, sur une muraille, &c.
On dit en termes de guerre, Être à cheval sur une rivière, pour dire, Avoir des troupes sur l’une & sur l’autre rive.
On dit proverbialement & figurément, qu’Un homme est mal à cheval, pour dire, qu’Il est mal dans ses affaires. Et, Chercher quelqu’un à pied & à cheval, pour dire, Faire toutes les diligences possibles pour le trouver.
On dit figurément, Une fièvre de cheval, pour dire, Une fièvre violente. Et, Une médecine de cheval, pour dire, Une médecine très-forte.
On dit proverbialement, que L’œil du maître engraisse le cheval, pour dire, que Quand le maître va voir souvent ses chevaux, les valets en prennent plus de soin. Il se dit aussi figurément pour signifier, que Quand un maître prend lui-même soin de ses affaires, tout en va mieux.
On dit proverbialement & figurément, Jamais bon cheval ne devint rosse, Lorsqu’on parle d’une personne qui conserve jusqu’à la dernière vieillesse la vigueur & l’esprit qu’il avoit en sa jeunesse. Et on dit au contraire, Il n’est si bon cheval qui ne devienne rosse.
On dit proverbialement & figurément, Après bon vin, bon cheval, pour dire, qu’Un homme qui a bien repu, en fait mieux aller son cheval.
On dit proverbialement & figurément, Il n’est si bon cheval qui ne bronche, pour dire, qu’Il n’y a point d’homme si sage, si habile, qui ne fasse quelque faute.
On dit proverbialement & figurément, Monter sur ses grands chevaux, pour dire, Se mettre en colère, parler d’un ton de voix fier & élevé.
On dit proverbialement, À cheval donné, on ne regarde point la bouche, pour dire, qu’Il ne faut pas trouver à redire à un présent que l’on nous fait.
On dit proverbialement & figurément d’Une chose en quoi quelqu’un croit exceller, & dont il parle souvent par cette raison, que C’est son cheval de bataille.
On dit proverbialement & figurément, Changer son cheval borgne contre un aveugle, pour dire, Se défaire d’une mauvaise chose pour une pire.
On dit proverbialement, De femmes & de chevaux, il n’en est point sans défaut.
On dit proverbialement & figurément d’Un homme qui ne s’étonne point de ce qu’on lui dit, des menaces qu’on lui fait, Il est bon cheval de trompette, il ne s’étonne point pour le bruit.
On dit figurément d’Un homme stupide, grossier, brutal, que C’est un cheval, un gros cheval, un cheval de carrosse, un cheval de bât.
On dit d’Une personne qu’on charge de toutes les affaires difficiles, fatigantes, d’une maison, d’une société, qu’Il est le cheval de bât.
On dit proverbialement, Jamais bon cheval, ni méchant homme, n’amenda pour aller à Rome.
On dit proverbialement, Qui aura de beaux chevaux, si ce n’est le Roi ? Pour dire, qu’Il n’est pas étonnant qu’un homme riche ait de beaux meubles, une bonne table, &c.
On dit figurément d’Un jeune homme qui est emporté, & qui se soustrait à l’obéissance, à la discipline, que C’est un cheval échappé.
On dit figurément & familièrement, Brider son cheval par la queue, pour dire, Commencer une affaire par où l’on devroit la finir.
On dit proverbialement, Je lui ferai voir que son cheval n’est qu’une bête, pour dire, Je lui ferai voir qu’il se trompe lourdement.
On dit proverbialement, Jamais coup de pied de jument ne fit mal à cheval, pour dire, qu’Un homme ne doit jamais prendre mal ce qui vient d’une femme.
On dit proverbialement & figurément, qu’Il fait toujours bon tenir son cheval par la bride, pour dire, qu’Il fait bon être maître de son bien, d’une affaire où l’on a intérêt.
On dit proverbialement, qu’Il est bien aisé d’aller à pied, quand on tient son cheval par la bride.
On dit proverbialement & figurément, Fermer l’écurie quand les chevaux sont dehors, pour dire, Prendre des précautions quand le mal est arrivé, & qu’il n’en est plus temps.
On dit familièrement, Écrire à quelqu’un une lettre à cheval, pour dire, Lui écrire avec hauteur, avec menace.
Cheval de bois, se dit d’Une figure de bois qui est à peu près faite à la ressemblance d’un cheval, & sur laquelle on apprend à voltiger.
Cheval de bois, est aussi une pièce de bois sur des trétaux, laquelle est taillée en arrête, ayant une tête de cheval. On s’en sert pour punir quelquefois des Soldats. Ce Soldat avoit fait une faute, on l’a mis sur le cheval de bois où il a été trois heures.
Cheval de frise. Machine de guerre, qui est une grosse pièce de bois traversée de longues pointes qu’elle présente de tous côtés. On met les chevaux de frise à une brèche pour arrêter les assiégeans. L’Infanterie se sert aussi de Chevaux de frise plus légers en campagne, pour arrêter la Cavalerie.
Cheval marin, est un cheval fabuleux, qui a le devant d’un cheval & le derrière d’un poisson, tel qu’on en voit en quelques Antiques & Médailles, & dans les grotesques & les ornemens de l’Architecture & de la Peinture.
Chevaux, au pluriel, se prend quelquefois pour des gens de guerre à cheval. Un escadron de deux cents chevaux. Une armée de vingt mille hommes de pied, & de six mille chevaux. Un Capitaine de chevaux. Un détachement de mille chevaux.
On dit Vingt & un chevaux, & non pas vingt & un cheval.
On donne en Astronomie le nom de Petit cheval à une constellation de l’hémisphère septentrional.
Chevau-legers, se disoit autrefois des Cavaliers légérement armés, & dont les chevaux étoient sans armure, à la différence des Gendarmes qui étoient pesamment armés, & qui avoient des chevaux bardés & caparaçonnés. Présentement ce mot n’est en usage qu’en parlant de quelques Compagnies d’Ordonnance. Les Chevau-Legers de la garde du Roi. Les Chevau-Legers de la Reine. On dit aussi, Un Chevau-Leger, au singulier.
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