cheval
6e édition
CHEVAL.
s. m.■
Animal qu’on emploie à porter et à tirer, que l’homme monte, et dont il se sert en voyage, à la chasse, à la guerre, etc. Cheval sauvage. Cheval domestique. Cheval noir, blanc, gris pommelé, gris moucheté, truité, cap de more, alezan, alezan brûlé, bai, bai brun, bai clair, isabelle, rubican, rouan, poil de souris, soupe de lait, pie, tigre, zain, etc. Cheval bien marqué, mal marqué. Cheval entier. Cheval hongre. Cheval neuf. Cheval fait. Cheval ramassé. Cheval fort de devant. Cheval bégu. Cheval maquignonné. Cheval de service. Cheval de charrette, de charrue, de harnais. Cheval de carrosse, de cabriolet. Cheval de main. Cheval à deux mains. Cheval de bât, de somme ou de charge. Cheval de bagage. Cheval de selle, de poste, de relais. Cheval d’escadron, d’attelage, de trait. Cheval de parade. Cheval de renvoi, de louage. Cheval de bataille. Cheval bardé, caparaçonné. Cheval de manége. Cheval de race. Cheval d’Espagne, ou Genet. Cheval de Barbarie, ou Barbe. Cheval turc. Cheval anglais. Cheval arabe. Cheval breton. Cheval normand. Cheval fin. Cheval de grand prix. Cheval d’amble, de pas. Cheval oreillard. Cheval maigre, efflanqué. Cheval couronné. Cheval trop haut monté, trop haut jointé. Cheval bas de devant. Cheval poussif, morveux, courbatu, fourbu. Cheval pesant, léger à la main. Cheval hardi, courageux, brave, vite. Cheval fougueux. Cheval fâcheux au montoir, doux au montoir. Cheval rude sur l’arrêt. Cheval doux, docile. Cheval lunatique. Cheval fou. Cheval rétif, quinteux, fantasque, malicieux, ombrageux. Cheval tendre aux mouches, dur à l’éperon. Cheval vicieux, qui mord, qui rue, qui se défend contre l’écuyer. La bouche, les jambes d’un cheval. Ce cheval a la bouche bonne, forte, gâtée, égarée. Ce cheval prendra trois ans aux herbes. Ce cheval ne marque plus. Panser, étriller, frotter un cheval. Ferrer, déferrer un cheval. La bride, la selle, le harnais d’un cheval. Seller, brider un cheval. Ce cheval a été trois mois sur la litière. Aller à cheval. Monter à cheval. Descendre de cheval. Savoir se tenir à cheval. Être à cheval. Être bien, être mal à cheval. Homme de cheval. Les allures du cheval. Mettre un cheval au pas, au trot, au galop. Courir, galoper un cheval. Faire une partie de cheval. Promenade à cheval. Allons, à cheval. Tenir un cheval en haleine. Pousser un cheval à toute bride. Outrer, désespérer un cheval. Mettre un cheval sur les dents. Ce cheval s’emporte. Son cheval l’a emporté. Monter, exercer, dresser, travailler un cheval. Débourrer, commencer un cheval. Dompter, réduire un cheval. Combattre à cheval. Combat à cheval. Son cheval s’abattit sous lui, tomba les quatre fers en l’air. Charger un cheval. Mettre les chevaux à la voiture. Il était dans une voiture à six chevaux. Atteler des chevaux à une charrette. Ce cheval tire bien, il est franc du collier. Cette machine à vapeur est de la force de vingt, de trente chevaux. Courses de chevaux. Ce cheval a remporté le prix de la course.
Bon homme de cheval, Homme qui sait bien manier un cheval. Bel homme de cheval, Homme qui a bonne grâce à cheval.
Monter à cheval, signifie quelquefois, Apprendre à monter à cheval. Il a monté à cheval sous un tel.
Mettre quelqu’un à cheval, Lui enseigner l’équitation. C’est tel écuyer qui a mis ce jeune homme à cheval.
Aux enseignes des hôtelleries, on met ordinairement, Un tel loge à pied et à cheval, ou Bon logis à pied et à cheval, pour indiquer qu’on y reçoit les voyageurs qui vont à pied et ceux qui vont à cheval.
Prov., Après bon vin, bon cheval, Quand p. 309on a un peu bu, on fait aller son cheval meilleur train ; et, figurément, Quand on a un peu bu, on est plus hardi.
Prov., L’œil du maître engraisse le cheval, Quand le maître va voir souvent ses chevaux, les valets en prennent plus de soin. Il signifie aussi figurément, Quand on surveille soi-même ses affaires, elles en vont mieux.
Fig. et fam., Fièvre de cheval, Fièvre violente. Médecine de cheval, comme pour un cheval, Médecine très-forte.
Prov., Jamais cheval ni méchant homme n’amenda pour aller à Rome, On ne se corrige pas de ses vices en voyageant.
Prov. et fig., Chercher quelqu’un à pied et à cheval, Faire toutes les diligences possibles pour le trouver.
Prov. et fig., Il n’est si bon cheval qui ne devienne rosse, Il n’y a point d’homme si robuste, si vigoureux, ou d’un esprit si fort, qui ne s’affaiblisse par l’âge. On dit dans un sens contraire, Jamais bon cheval ne devint rosse.
Prov. et fig., Il n’est si bon cheval qui ne bronche, Il n’y a point d’homme si sage, si habile, qui ne fasse quelquefois des fautes, qui ne se trompe quelquefois.
Prov. et fig., À cheval donné, on ne regarde point à la bouche ou à la bride, Quand on reçoit un présent, il ne faut pas le déprécier.
Prov. et fig., Changer, troquer son cheval borgne contre un aveugle, Changer, par méprise, une chose défectueuse contre une autre plus défectueuse encore.
Fig. et fam., C’est son cheval de bataille, son grand cheval de bataille, se dit De la chose dont quelqu’un s’appuie le plus fortement. Cet argument est son cheval de bataille. Il en fait son cheval de bataille.
Prov. et fig., Il est bon cheval de trompette, il ne s’étonne pas du bruit, se dit D’un homme qui ne s’effraye pas des menaces, qui ne s’émeut pas de ce qu’on lui dit, soit pour l’intimider, soit pour l’embarrasser.
Fig. et fam., C’est un cheval pour le travail, C’est un homme qui travaille beaucoup.
Fig. et fam., C’est un cheval, un gros cheval, un cheval de carrosse, un cheval de bât, se dit D’un homme stupide, grossier, brutal.
Fig. et fam., C’est le cheval de bât, se dit D’un homme chargé dans une maison, dans une communauté, de la grosse besogne que les autres refusent.
Fig. et fam., C’est un cheval échappé, se dit D’un jeune homme qui est emporté, et qui se soustrait à l’obéissance, à la discipline.
Prov. et fig., Qui aura de beaux chevaux si ce n’est le roi ? Il n’est pas étonnant qu’un homme riche et puissant ait quelque chose de rare, de magnifique, etc.
Prov. et fig., Je lui ferai voir que son cheval n’est qu’une bête, Je lui ferai voir qu’il se trompe lourdement.
Prov. et fig., Brider son cheval par la queue, S’y prendre maladroitement et à contre sens dans une affaire.
Prov. et fig., Il fait toujours bon tenir son cheval par la bride, Il fait bon être maître de son bien, d’une affaire où l’on a intérêt.
Prov. et fig., Il est bien aisé d’aller à pied, quand on tient son cheval par la bride, On souffre volontairement beaucoup de petites incommodités, quand on a le moyen de s’en délivrer aussitôt qu’on le veut.
Prov. et fig., Fermer l’écurie quand les chevaux sont dehors, Prendre des précautions quand le mal est arrivé, quand il n’est plus temps de l’éviter.
Prov. et fig., Écrire à quelqu’un une lettre à cheval, Lui écrire avec hauteur, avec menace.
Prov. et fig., Monter sur ses grands chevaux, Prendre les choses avec hauteur, mettre de la fierté, de la sévérité dans ses paroles.
Prov. et fig., Être mal à cheval, Être mal dans ses affaires.
Être à cheval, se dit, par extension, De celui qui est monté sur quelque autre animal qu’un cheval, et même D’une personne qui se tient jambe deçà, jambe delà, sur une poutre, sur une muraille, etc. Il était à cheval sur le haut du mur. Cet enfant courait par la chambre, à cheval sur un bâton.
Fig. et fam., Être à cheval sur quelque chose, S’en prévaloir, ou N’en pas démordre, y revenir sans cesse. Il est à cheval sur sa naissance, sur sa noblesse, etc. Il est toujours à cheval sur sa doctrine, sur telle opinion, etc.
En termes de Guerre, Être à cheval sur un fleuve, sur une rivière, se dit D’une armée qui a des troupes sur l’une et sur l’autre rive d’un fleuve, etc. On dit dans un sens analogue, Être, se mettre à cheval sur une route.
Tirer un criminel à quatre chevaux, Écarteler un criminel, en attachant chacun de ses membres à un cheval, et faisant tirer les quatre chevaux chacun de son côté en même temps. Autrefois on tirait à quatre chevaux les criminels de lèse-majesté au premier chef.
Cheval marin, Animal fabuleux, qu’on représente ayant le devant d’un cheval et le derrière d’un poisson, tel qu’on en voit sur certaines médailles, et dans certains ornements d’architecture et de peinture.
Cheval fondu, Sorte de jeu où plusieurs enfants sautent l’un après l’autre sur le dos d’un d’entre eux, qui se tient courbé, dans l’attitude d’un cheval. Jouer au cheval fondu.
Cheval de bois, Figure de bois qui ressemble à peu près à un cheval, et sur laquelle on apprend à voltiger. Il s’est dit aussi d’Une pièce de bois placée sur des tréteaux, et taillée en arête, dont on se servait autrefois pour punir des soldats. Ce soldat avait fait une faute ; on le mit sur le cheval de bois, où il resta trois heures.
En termes de Guerre, Cheval de frise, Grosse pièce de bois longue de dix à douze pieds, traversée en sens divers par des pieux pointus et ferrés aux extrémités, pour défendre une brèche, ou pour couvrir un bataillon contre la cavalerie. Mettre des chevaux de frise à une brèche pour arrêter les assiégeants.
En Astron., Petit Cheval, Constellation de l’hémisphère septentrional.
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Chevaux, au pluriel, se dit quelquefois de Gens de guerre à cheval. Un escadron de deux cents chevaux. Une armée de vingt mille hommes de pied, et de six mille chevaux. Un détachement de mille chevaux. Vingt et un chevaux.
Chevaux-légers. Voyez Chevau-légers.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- chérot, adj. m.
- cherry, n. m.
- chersonèse, n. f. [7e édition]
- cherté, n. f.
- chérubin, n. m.
- chervis, n. m.
- chester, n. m.
- chétif, -ive, adj.
- chétivement, adv.
- chevaine, n. m.
- cheval, n. m.
- cheval-arçons, n. m.
- cheval de bois, n. m. [2e édition]
- cheval de frise, n. m. [2e édition]
- chevalement, n. m.
- chevaler, v. tr.
- chevaleresque, adj.
- chevalerie, n. f.
- chevalet, n. m.
- chevalier [I], n. m.