reculer
4e édition
RECULER.
v. a.■
Tirer en arrière. Reculez un peu votre chaise. Reculez la table. Reculez cet enfant du feu, de peur qu’il ne se brûle. Reculer un cheval. On dit, Reculer une muraille, un fossé, pour dire, Les reporter plus loin. Il faut reculer cette muraille de deux toises.
On dit figurément, Reculer les bornes, les frontières d’un État, pour dire, Les étendre, les porter plus loin.
Il se joint aussi avec le pronom personnel. Reculez-vous de là.... Il se recula du feu. Il se recula bien loin de là.
Il signifie au figuré, Éloigner quelqu’un, retarder quelque affaire. Cette mauvaise rencontre, cet événement imprévu a fort reculé ses desseins, ses affaires, l’a fort reculé. La maladie de mon Rapporteur a reculé le jugement de mon procès. On a reculé les payemens de six mois. Il étoit bien auprès du Prince, mais cela l’a fort reculé. Il recule tous les autres pour avancer les siens.
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Reculer, est aussi verbe neutre, & signifie, Aller en arrière. Recule, cocher. Faites reculer ce carrosse. Comment voulez-vous qu’il recule ? Le canon recule en tirant. Faites reculer tout le monde. Faire reculer un cheval. Il y a beaucoup de chevaux à qui l’action de reculer coûte infiniment. Un cheval doit reculer sur une ligne extrêmement droite, sans se traverser, sur les hanches, & non sur les jarrets.
Il se dit aussi figurément Des affaires & des personnes. Vos affaires reculent au lieu d’avancer. Il n’avance point, il recule tous les jours. Souvent c’est reculer que de ne point avancer. Il est trop avancé pour reculer. Quand une fois il a fait une démarche, il ne sait ce que c’est que de reculer.
On dit en termes de Guerre, d’Un brave soldat, d’un homme courageux, qu’Il ne recule jamais, qu’on ne l’a jamais vu reculer, pour dire, qu’Il n’a jamais lâché le pied devant l’ennemi, qu’on ne l’a jamais vu s’enfuir. Il aimeroit mieux se faire hacher en pièces, que de reculer.
On dit proverbialement & figurément, qu’Il faut reculer pour mieux sauter, pour dire, qu’Il faut céder, temporiser, pour mieux prendre ses avantages. On dit aussi, qu’Un homme a reculé pour mieux sauter, Lorsqu’il a négligé ou sacrifié un petit avantage présent, dans la vue de s’en procurer un beaucoup plus grand dans la suite.
Il signifie encore, Différer, éviter de faire quelque chose qu’on exige ou qu’on désire de nous. Je voudrois bien le faire venir à compte, mais il recule toujours. Il ne tient pas à moi que ce procès ne soit jugé, c’est ma partie qui recule. Je lui ai proposé plusieurs fois de venir nous voir, je ne sais pourquoi il recule toujours. J’ai beau le presser de faire ce qu’il m’a promis, de tenir la parole qu’il m’a donnée, il recule toujours. Il n’y a plus moyen de reculer. Je l’ai tellement pressé, qu’il ne peut plus reculer. Et en parlant d’Un homme qui n’hésite point à accepter tout ce qu’on lui propose, qui se prête à tout ce qu’on exige de lui, on dit dans le style familier, Quelque proposition que vous lui fassiez, il est homme à ne pas reculer.
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Reculé, ée. participe.
Il signifie aussi, Éloigné, lointain. Il loge dans le quartier de la ville le plus reculé. Les régions, les nations les plus reculées. Un pays, un peuple si reculé de nous, reculé à l’extrémité de l’Asie. Les temps les plus reculés. L’antiquité la plus reculée. La postérité la plus reculée.
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À reculons. adv. En reculant, allant en arrière. Les écrevisses vont à reculons. Les Cordiers travaillent à reculons.
Il signifie figurément, En empirant. Toutes ses affaires vont à reculons. Il n’est que du style familier.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- recueillement, n. m.
- recueillir, v. tr. et pron.
- recuire, v. tr.
- recuit, n. m.
- recuite, n. f.
- recul, n. m.
- reculade, n. f.
- reculé, -ée, adj.
- reculée, n. f.
- reculement, n. m.
- reculer, v. intr. et tr.
- reculons (à), loc. adv.
- reculotter, v. tr.
- récupérable, adj.
- récupérateur, -trice, n. et adj.
- récupération, n. f.
- récupérer, v. tr.
- récurage, n. m.
- récurer, v. tr.
- récurrence, n. f.