tenir
4e édition
TENIR.
v. a. Conjugaison : Je tiens, tu tiens, il tient. Nous tenons, vous tenez, ils tiennent. Je tenois. Je tins. J’ai tenu. Je tiendrai. Tiens, tenez. Que je tienne. Que je tinsse. Je tiendrois.■
Avoir à la main, avoir entre les mains. Tenir un livre. Tenir une épée. Tenez bien cela, tenez-le ferme, tenez-le serré. Je le tiens bien, il ne m’échappera pas. Tenir quelqu’un par le bras, par le corps. Tenir les rênes des chevaux. Tenir des chiens en laisse. Tenir des enfans par les cordons. Tenir le gouvernail d’un vaisseau. Tenir le timon d’un navire.
On dit par exagération, Se tenir les côtés de rire, pour dire, Rire démesurément.
On dit proverbialement, Tenir le loup par les oreilles, pour dire, Être dans une situation embarrassante, ne savoir quel parti prendre, parce qu’il y a du péril de tous côtés.
On dit, Tenir quelqu’un à la gorge, pour dire, Lui serrer la gorge avec les mains ; & figurément pour dire, Le réduire dans un état à ne pouvoir faire aucune résistance à ce qu’on veut de lui. On dit à peu près dans la même acception, Tenir le pied sur la gorge à quelqu’un. On dit aussi figurément dans le même sens, Tenir le poignard sur la gorge à quelqu’un.
On dit proverbialement & figurément, Tenir quelqu’un au cul & aux chausses, pour dire, Le tenir, le serrer de si près, qu’il ne peut échapper, qu’il ne peut s’empêcher de faire ce qu’on veut.
On dit proverbialement & figurément, Tenir quelqu’un dans sa manche, pour dire, Disposer souverainement de quelqu’un, être en état d’en exiger ce qu’on voudra. On dit de même, Tenir quelque chose dans sa manche, pour dire, En être assuré.
Dans le style familier, en parlant De quelqu’un à qui il arrive quelque grand sujet de joie, on dit, qu’Il croit tenir Dieu par les pieds.
On dit dans le style familier, Tenir quelqu’un le bec dans l’eau, pour dire, Le tenir toujours dans l’attente de quelque chose qu’on lui fait espérer.
On dit, Tenir des chevaux au filet, pour dire, Les attacher avec un filet dans la bouche, pour les empêcher de manger : & figurément, Tenir quelqu’un au filet, pour dire, Lui faire long-temps espérer quelque chose sans lui rien donner.
On dit figurément, Tenir quelqu’un par les cordons, pour dire, Le mener comme un enfant.
On dit figurément & proverbialement, qu’Un homme tient le bon bout pardevers lui, pour dire, qu’Il est nanti, qu’il a ses suretés.
On dit au jeu des dés, Tenir le dé, pour dire, Tenir le cornet, avoir la main pour jeter les dés. Et figurément on dit, qu’Un homme veut toujours tenir le dé dans la conversation, pour dire, qu’Il veut s’en rendre le maître & toujours parler.
On dit d’Un fou, d’un furieux, qu’Il faut le tenir à quatre, pour dire, qu’Il faut être plusieurs à le tenir : & figurément d’Un homme difficile & emporté, qu’Il faut le tenir à quatre, pour dire, qu’On a de la peine à le contenir, à l’empêcher de faire des violences.
On dit de même d’Un homme qui fait le difficile dans un accommodement, qu’Il se fait tenir à quatre.
On dit absolument, Tenez, pour dire, Prenez ce que je vous présente. Et dans le discours familier on dit, Tenez, pour s’attirer l’attention. Tenez, tout ce que vous dites là ne me touche pas. Il se dit aussi, pour avertir de prendre garde à quelque chose, & dans le même sens qu’on a accoutumé de dire, Voyez. Tenez, le voilà qui passe.
On dit proverbialement, Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras, pour dire, que La possession d’un bien présent, quelque modique qu’il soit, vaut mieux que l’espérance d’un plus grand bien à venir & incertain.
On dit proverbialement & populairement à un homme de qui on veut se moquer, en faisant semblant de lui vouloir donner une chose qu’on ne lui donne pas, Serrez la main, & dites que vous ne tenez rien.
On dit aussi proverbialement & par plaisanterie, d’Un homme qui manque à réussir dans quelque chose, qu’Il ne tient rien. Il pensoit toucher cet argent, avoir cette charge, mais il ne tient rien. Il croyoit vous attraper, mais il ne tient rien.
On dit encore proverbialement, figurément, & avec une espèce de joie maligne, d’Un homme à qui il arrive par sa faute quelque chose de fâcheux, de désagréable, d’embarrassant, de honteux, qu’Il en tient. Il a perdu son procès, il en tient. Il n’a rien à répliquer à cela, il en tient.
On dit aussi d’Un homme qui devient amoureux, Cette femme lui a donné dans la vue, il en tient : & d’Un homme ivre, il a bu plus que de raison, il en tient.
On dit proverbialement, qu’Un homme tient bien ce qu’il tient, soit pour dire, qu’Il n’est pas aisé de lui faire quitter prise sur quelque chose, soit pour faire entendre, qu’Il est avare.
On dit proverbialement & figurément, qu’On tient un homme, pour dire, qu’On l’a réduit en tel état qu’il ne peut plus trouver d’échappatoire, qu’il ne peut plus éluder comme auparavant. Il a beau faire à présent, je le tiens.
On dit, Tenir un enfant sur les fonts de Baptême, pour dire, En être le parrain ou la marraine : & figurément, Tenir quelqu’un sur les fonts, pour dire, S’entretenir de lui avec d’autres personnes. Il se dit plus ordinairement en mal. Vous avez bien fait de venir, on vous tenoit sur les fonts. On dit aussi figurément dans le même sens, Tenir quelqu’un sur le tapis.
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Tenir, signifie Posséder. Les Mahométans tiennent les plus belles provinces de l’Asie. Tenir un pays en souveraineté. Tenir une terre en fief. Tenir un Bénéfice en commende. Tenir une terre en franc-aleu. Tenir une terre à ferme, à bail. Tenir une maison à loyer, à bail judiciaire. Ce Prince ne tint l’Empire que peu de temps. Ce Pape mourut après avoir tenu le siége dix ans entiers.
On dit, Tenir une terre par ses mains, pour dire, La faire valoir soi-même, au lieu de l’affermer.
On dit, Tenir une terre à foi & hommage de quelqu’un, pour dire, Posséder une terre qui relève de quelqu’un. Les Rois d’Angleterre ont tenu autrefois la Normandie & la Guyenne à foi & hommage de la France. On dit aussi absolument, Tenir de quelqu’un à cause de quelque terre. Un tel Prince tient de l’Empire. Je tiens d’un tel Seigneur.
On dit figurément, qu’On ne tient rien de quelqu’un, pour dire, qu’On ne dépend point de lui. Vous n’avez rien à lui commander, il ne tient rien de vous.
On dit aussi figurément, qu’On tient quelque chose de quelqu’un, pour dire, qu’On lui en a l’obligation. Tout ce qu’il a, il le tient de votre libéralité. C’est une grâce que je tiens du Roi seul. C’est de vous qu’il tient son avancement, sa fortune. S’il a quelque chose de bon, il le tient des bons exemples qu’on lui a donnés. C’est d’un tel qu’il tient tout ce qu’il sait.
On dit, Tenir la vie de quelqu’un, pour dire, Lui avoir obligation de la vie.
On dit encore, Tenir quelque chose de quelqu’un, pour dire, L’avoir appris de quelqu’un. De qui tenez-vous cela ? Je tiens ce secret-là, ce remède-là d’un homme habile. C’est une nouvelle que je tiens de bonne part. Tenir une nouvelle de quelqu’un.
On dit, Tenir une chose de race, de naissance, pour dire, que C’est une chose qui s’est transmise avec le sang, & qu’on a reçue de ses ancêtres, qu’on a apportée en naissant. Il sont tous extrêmement polis dans cette Maison-là, ils tiennent cela de race.
On dit, Tenir quelque chose de son père & de sa mère, pour dire, Leur ressembler en cela ; & absolument, Tenir de son père & de sa mère, pour dire, Leur ressembler, soit par la figure & les manières, soit par les inclinations & par les mœurs. Il est timide & a l’air embarrassé, il tient cela de son père. Il tient beaucoup de son père, il en a tous les traits.
On dit dans le même sens, d’Un enfant qui ressemble en quelque chose à son père ou à sa mère, qu’Il a de qui tenir. Il est bien fait, il a de qui tenir. Il est brave, il a de qui tenir. Dans ces phrases, il s’emploie neutralement ; & c’est à peu près dans le même sens qu’on dit, Cette architecture tient du gothique. Ce style tient un peu du burlesque. Alors Tenir signifie Participer.
On se sert quelquefois du mot de Tenir, en parlant Des maladies tant du corps que de l’esprit, & des différentes passions de l’ame dont on est comme possédé ou saisi. Il y a long-temps que ce mal-là le tient, que la fièvre le tient. Quand son accès le tient. Dès qu’une fois sa verve le tient. Sitôt que sa colère le tient, il n’est plus maître de lui. Sa belle humeur, sa mauvaise humeur le tient.
En ce sens, on dit d’Un homme, Qu’a-t-il, qu’est-ce qui le tient ? pour dire, Quel sujet, quelle raison a-t-il de faire comme il fait ? Je sai bien ce qui le tient.
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Tenir, signifie aussi, Occuper un espace, une place. Serrez-vous un peu, vous tenez trop de place. L’armée tenoit deux lieues de pays. Une forêt qui tient dix lieues de long.
On dit, Tenir une maison, un appartement, pour dire, Occuper une maison, un appartement pour son logement. Il tient la maison toute entière. Il ne tient qu’un appartement. Il tient le premier étage, le second étage.
Il se dit encore, en parlant De certains lieux que l’on occupe, de certaines choses dont ont fait métier & profession pour l’utilité & la commodité du public. Tenir auberge. Tenir hôtellerie. Tenir chambre garnie. Tenir cabaret. Tenir boutique. Tenir banque. Tenir pension. Tenir école. Tenir Académie. Ce dernier se dit Des Académies de jeu, comme de celles où l’on fait ses exercices.
Dans le sens d’Occuper, Tenir s’emploie en plusieurs phrases. Ainsi on dit d’Une Ville, d’une Place de guerre, qu’Un Officier, un Commandant la tient pour le Roi, pour le service d’un Prince, pour dire, qu’Il y commande, qu’il la garde pour les intérêts du Prince : & cela se dit ordinairement, quand on parle de temps de troubles, de temps de guerre, ou quand il s’agit de droits contestés. Il se jeta dans la Place, & la tint pour le Roi, pour le service du Roi.
On dit en termes de Guerre, qu’Une armée tient la campagne, pour dire, qu’Elle est en campagne, en état de s’opposer aux ennemis, ou d’entreprendre sur eux. Les ennemis n’oseroient tenir la campagne. On dit dans le même sens, qu’Une flotte tient la mer.
On dit, qu’Un vaisseau tient le vent, pour dire, qu’Il va le plus près qu’il est possible vers l’endroit d’où vient le vent.
On dit en termes de Pratique, Tenir prison, pour dire, Demeurer en prison : & l’on disoit autrefois, Tenir le lit, tenir la chambre, pour dire, Demeurer dans son lit, dans sa chambre. Il a été ordonné qu’il tiendra prison jusqu’à ce qu’il ait payé. Il tient le lit depuis quelques jours. Il tient la chambre, parce qu’il est un peu incommodé.
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Tenir, se dit, en parlant De l’ordre dans lequel les personnes ou les choses sont placées, du rang qu’elles occupent, soit en effet, soit dans l’opinion des hommes. Il faut que dans les compagnies chacun tienne son rang. Les livres de Théologie tiennent tout le premier rang de ses tablettes. La libéralité tient le milieu entre la prodigalité & l’avarice.
On dit figurément, qu’Un homme tient bien son rang, sa place, son poste, pour dire, qu’Il occupe dignement l’emploi où il est, qu’il l’exerce avec dignité, avec capacité.
On dit à peu près dans le même sens, qu’Il tient bien son coin. Il est familier.
Et on dit, Tenir le milieu dans une affaire, pour dire, Prendre un tempérament, un expédient entre deux extrémités, entre deux choses opposées.
On dit en termes de Musique, Tenir sa partie, pour dire, Chanter ou jouer sa partie.
Et on dit figurément & familièrement, qu’Un homme tient bien sa partie, pour dire, qu’Il s’acquitte bien de ce qu’il doit, qu’il fait bien ce qu’il a à faire dans l’emploi qu’il remplit.
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Tenir, se dit, en parlant Des assemblées, des fonctions publiques, soit ordinaires, soit extraordinaires, qui regardent le gouvernement & la police d’un État. Le Pape, après avoir tenu le Concile .... Le Pape tenoit Consistoire, tenoit Chapelle. On tient les États tous les ans en Languedoc. Les jours que le Roi tient Conseil. Le Roi tenant son Lit de Justice. Quand le Chancelier tient le sceau. Les Commissaires du Roi tenoient les grands jours. Tenir les plaids. Tenir les assises. C’est un tel Président qui tient cette année la Chambre des vacations.
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Tenir, signifie, Mettre & garder en quelque lieu. Il tient son argent dans son cabinet. On ne sait où il tient son argent. Il faut tenir cela à la cave pour le conserver. Il tient tous ses papiers sous la clef. On a tenu cela trop long-temps enfermé. C’est un homme qu’on tient enfermé il y a long-temps. On le tient en prison.
On dit, qu’Un homme tient sa femme à la campagne, dans un Couvent, pour dire, qu’Il l’oblige de demeurer à la campagne, dans un Couvent ; qu’Il tient son fils au Collége, à l’Académie, pour dire, qu’Il l’a mis au Collége, à l’Académie, pour y étudier, pour y faire ses exercices.
On dit, Tenir des écoliers en pension, pour dire, Les avoir en pension chez soi.
On dit, Tenir quelqu’un chez soi, pour dire, L’avoir chez soi. Puisque nous vous tenons ici, nous ne vous laisserons pas partir sitôt. Il se dit de même, pour dire, Loger quelqu’un chez soi, lui donner sa table.
On dit, qu’Un Prince tient des Ambassadeurs, des Résidens dans quelques Cours, auprès de quelques Princes, pour dire, qu’Il entretient des Ambassadeurs, des Résidens, &c.
On dit aussi, qu’Un Prince tient garnison dans une telle Ville, pour dire, qu’Il y entretient une garnison.
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Tenir, signifie, Maintenir, entretenir ; & dans cette acception, il n’est guère d’usage que dans ces phrases, Tenir en état, tenir en bon état. En attendant que je revienne, tenez les choses en état, tenez tout en bon état.
On dit, Tenir des chevaux en exercice, en haleine, pour dire, Les exercer souvent.
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Tenir, signifie, Renfermer en un certain espace, dans une certaine mesure. Cette grange peut tenir dix milliers de gerbes. Un muid doit tenir tant de pintes. Une bouteille qui tient chopine. Un verre qui tient demi-setier.
On dit d’Un muid, d’un seau, &c. qu’Il tient bien l’eau, qu’il tient bien le vin, pour dire, que L’eau ou le vin qu’on y met ne s’enfuit point.
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Tenir, signifie, Arrêter, fixer. Il est si vif, si remuant, qu’on ne le sauroit tenir.
Il signifie encore, Réprimer, empêcher de faire, de dire. C’est un homme qui ne peut tenir sa langue. Quand il est une fois en train de parler, rien ne le peut tenir.
On dit dans cette acception, Je ne sais qui me tient, je ne sais à quoi il tient que je ne lui rompe en visière, pour dire, Je ne sais qui m’empêche, qui me retient …
On dit, Il n’y a parenté, amitié, &c. qui tienne, pour dire, Il n’y a aucune considération de parenté, d’amitié, &c. qui empêche que … Il n’y a crédit ni richesses qui tiennent, je le condamnerai, s’il a tort.
En ce sens, Tenir s’emploie avec les pronoms personnels. Il ne sauroit se tenir de parler. Il ne se tiendra jamais de jouer. Il ne s’en peut tenir. Je ne pus me tenir de lui dire que cela n’étoit pas bien.
On dit à Une personne qui importune par des gestes incommodes ou trop libres, Tenez-vous en repos. Tenez-vous. Le dernier est familier.
On dit, Tenir quelqu’un de court, pour dire, Ne lui laisser pas la liberté de faire ce qu’il voudroit ; &, qu’Un emploi tient en sujétion, pour dire, qu’Il ne laisse guère de loisir, guère de temps libre.
On dit, Tenir rigueur à quelqu’un, pour dire, Le traiter avec rigueur, ne lui faire aucune grâce.
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Tenir, signifie aussi, Faire qu’on soit, qu’on demeure dans un certain état, dans une certaine situation, dans une certaine posture. Tenir les peuples dans le devoir. Tenir les enfans dans un très-grand respect, les tenir dans une grande sujétion. Tenir les esprits en suspens. Tenir les affaires en balance. Cette affaire tient toutes choses en échec. Tenir quelqu’un en échec. Tenir l’équilibre entre deux partis, entre deux puissances. Cette nouvelle le tient alerte, le tient en cervelle. Tenir sa maison propre. Tenir des enfans proprement vétus. Tenir une Ville bloquée. Tenir une Place assiégée. Tenir les portes fermées. Tenir les fenêtres ouvertes. Tenir les flambeaux allumés. Cela tient frais. Tenir ses cheveux frisés. Tenir les yeux ouverts. Tenir les yeux baissés. Tenir les mains jointes. Tenir la tête droite.
On dit d’Une Place de guerre, qu’Elle tient le pays en respect, qu’elle tient le pays en crainte, pour dire, que Tout le pays est en quelque sorte sous sa domination, sous sa dépendance.
On dit, qu’Un corps de troupes a tenu les ennemis en respect, pour dire, que Par le poste qu’il occupoit, & par sa contenance, il les a empêchés de faire aucune entreprise.
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Tenir, signifie, Occuper durant quelque temps. C’est une cérémonie qui est longue, elle vous tiendra long-temps. Il nous a tenus deux heures à ne rien faire. Je ne vous tiendrai guère. Cela m’a tenu plus que je ne pensois. Cet Avocat tint toute l’Audience.
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Tenir, signifie, Réputer, estimer, croire. Je tiens cela vrai, pour vrai, puisque vous le dites. Je tiens que cela a besoin d’explication. Je tiens ces deux opinions-là également soutenables. De ces deux étoffes, je tiens la première la plus belle, je tiens que la première est la plus belle, je tiens la première pour la plus belle. Je tiens l’affaire faite à l’heure qu’il est. Je le tiens honnête homme, je le tiens pour honnête homme. C’est un homme que l’on tient ruiné. Si vous me venez voir, je tiendrai cela à honneur.
On dit à peu près dans la même acception, Tenir un dogme. Tenir une opinion. L’Église Catholique tient la consubstantialité des Personnes divines, tient la transsubstantiation. Les Mahométans tiennent l’unité de Dieu. Les Indiens tiennent la Métempsycose. Selon la Loi que nous tenons. Les maximes qu’ils tiennent sont opposées aux nôtres.
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Tenir, dans le sens de Réputer, s’emploie aussi avec les pronoms personnels. Je me tiens heureux d’avoir pu vous servir en quelque chose. Dès qu’il apprit cela, il se tint perdu. Il ne se tient pas encore pour battu. Je me tiens pour satisfait.
On dit communément, Je me le tiens pour dit, pour dire, Il n’est pas besoin que vous m’en avertissiez davantage, que vous m’en fassiez davantage souvenir. On dit de même, Tenez-vous pour dit que… pour dire, Soyez assuré que…
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Tenir un chemin, Une route, signifie, Suivre un chemin, une route, aller par un chemin, par une route. Je l’ai rencontré, il tenoit le chemin de Lyon. Quelle route tiendrez-vous ? Il y a divers chemins à tenir.
On dit figurément dans ce sens, Tenir une bonne conduite, une mauvaise conduite, pour dire, Se conduire bien, se conduire mal. Il tient une étrange conduite depuis quelque temps.
On dit, Tenir le parti de quelqu’un, pour dire, Suivre le parti de quelqu’un, être du parti de quelqu’un.
On dit, Tenir sa parole, tenir sa promesse, pour dire, Exécuter ce qu’on a promis. Je vous tiendrai ce que je vous ai promis. Vous ne m’avez pas tenu parole.
On dit proverbialement, Promettre & tenir sont deux, pour dire, que Souvent on manque à faire ce qu’on a promis.
On dit, Tenir un traité, tenir un marché, tenir une convention, pour dire, Exécuter un traité, exécuter une convention, exécuter un marché.
On dit, Tenir des discours, tenir des propos, tenir un langage, pour dire, Parler d’une certaine façon, avancer de certains propos, dire de certaines choses. Il tient des discours un peu libres. Aux propos qu’il me tint, je vis bien qu’il ne falloit rien attendre de lui. Vous me tenez un langage qui me surprend. Et on dit, Tenez cela secret, pour dire, Gardez le silence sur cela, n’en parlez point.
On dit proverbialement dans le même sens, Il nous a tenu le cas secret, pour dire, qu’Il a affecté de n’en point parler, qu’il en a fait mystère.
On dit, Tenir sa colère, tenir son courage, pour dire, Persister dans son ressentiment. Il est prompt, mais il ne tient pas sa colère. Et, Tenir sa gravité, tenir sa morgue, pour dire, Affecter d’avoir une mine grave, une mine fière & dédaigneuse.
On dit, Tenir table, pour dire, Donner ordinairement à manger chez soi, sans inviter. Il tient table, une grande table. Il tient table ouverte.
On dit d’Un homme qui donne ordinairement à manger chez lui, Il tient table aujourd’hui, il ne tient pas table aujourd’hui, pour dire, Il donne aujourd’hui à manger, il ne donne pas aujourd’hui à manger.
On dit aussi, Tenir table, pour dire, Demeurer long-temps à table. Il y a deux heures qu’ils tiennent table. Et on dit de celui qui fait les honneurs d’une table, qui ordonne à ceux qui la servent, que C’est lui qui tient la table.
On dit, Tenir Chapelle. Voyez Chapelle.
On dit, Tenir la plume dans une Compagnie, pour dire, Être préposé pour écrire les actes, les délibérations d’une Assemblée. Tenir la caisse chez un Banquier, chez un Receveur, &c. pour dire, Être chargé du soin de recevoir & de payer l’argent pour un Banquier, pour un Receveur, &c. Et, Tenir les livres, les registres chez un Banquier, chez un Receveur, chez un Marchand, pour dire, Être chargé du soin d’écrire dans les livres, dans les registres, les choses qui doivent y être écrites.
On dit aussi, Tenir registre de quelque chose, pour dire, Écrire quelque chose dans le livre, dans le registre. Et on dit figurément, qu’Un homme tient registre de tout, pour dire, qu’Il remarque tout exactement, & qu’il s’en souvient.
On dit pareillement, Tenir compte d’une somme à quelqu’un, pour dire, Lui passer cette somme en compte. Et figurément, que L’on tiendra compte de quelque chose à quelqu’un, pour dire, qu’On cherchera les occasions de reconnoître les obligations qu’on lui a. Et figurément encore, Ne tenir compte de quelqu’un, de quelque chose, pour dire, N’en faire point cas, ne s’en pas soucier. Ce dernier est du style familier.
On dit figurément, Tenir tête à quelqu’un, pour dire, Lui résister, ne lui point céder. Si vous voulez agiter cette question-là avec lui, vous trouverez un homme qui vous tiendra tête. Vous n’avez qu’à lui proposer de jouer, il vous tiendra tête. C’est un homme hardi & insolent, dès qu’il voit qu’on le craint ; mais il s’adoucit, dès qu’on lui tient tête.
On dit figurément & familièrement, Tenir pied à boule, pour dire, Être extrêmement assidu, s’attacher sans discontinuation à quelque étude, à quelque travail, à quelque emploi. C’est un homme qui veut que l’on tienne pied à boule auprès de lui. Il est commis dans un tel Bureau, & il tient pied à boule depuis le matin jusqu’au soir.
On dit, Tenir la main à quelque chose, pour dire, Prendre garde à quelque chose, avoir soin que quelque chose se fasse comme il faut. Ne vous mettez pas en peine, je tiendrai la main à cela. Je vous réponds que la chose se fera, je me charge d’y tenir la main.
On dit, Faire tenir des lettres, faire tenir des hardes, faire tenir de l’argent, pour dire, Faire en sorte que des lettres soient rendues, faire rendre des lettres, faire que des hardes soient remises, faire toucher de l’argent.
On dit, Tenir jeu à quelqu’un, pour dire, Continuer à jouer contre lui autant qu’il veut. Et dans les jeux de renvi, comme dans ceux où la couche n’est pas réglée, Tenir se dit pour signifier, Y aller de tout l’argent dont un autre y va. Vous y allez de cent pistoles, je les tiens, je tiens tout ; & absolument, Je le tiens, je tiens.
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Tenir, se dit aussi absolument au Trictrac, pour dire, N’être pas forcé par le dé de rompre son plein, ou continuer à jouer sans lever les dames.
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Tenir, est aussi neutre, & signifie, Être attaché à quelque chose, être difficile à arracher ou à déplacer. Sa chemise lui tient au dos. On trouva que la pierre tenoit à la vessie. Le vent empêche la gelée de tenir sur les arbres. On ne sauroit arracher ce clou, il tient trop. Cela ne tient ni à fer, ni à clou, on peut aisément l’arracher. Cela tient à chaux & à sable. Tenir à chaux & à ciment. Tout cela tient bien ensemble.
On dit proverbialement d’Une chose qui est extrêmement attachée à une autre, en sorte que l’on a de la peine à l’en détacher, qu’Elle tient comme poix. On dit aussi, qu’Elle tient comme teigne. Ils sont tous deux populaires.
On dit figurément d’Un infirme, ou d’un malade qui est sur le point de mourir, que Sa vie ne tient qu’à un fil, à un filet ; & d’Un homme d’Église, d’un homme de robe, qui n’a nul attachement à sa profession, ou qui est tout prêt à la quitter à la première occasion, que Sa soutane, sa robe ne tient qu’à un bouton. Ce dernier est familier.
On dit d’Un homme qui est en prison pour dettes, qu’Il tient pour une telle somme. On dit de même Des choses qui sont en gage pour une certaine somme, qu’Elles tiennent pour tant. Ses pierreries tiennent pour mille écus. Ces phrases sont du style familier.
On dit figurément, que Quelque chose tient au cœur, pour dire, qu’On l’affectionne extrêmement, qu’on s’y intéresse fort. C’est une affaire qui me tient au cœur, vous m’obligerez sensiblement de vous employer pour la faire réussir. On dit aussi, que Quelque chose tient au cœur, pour dire, qu’On en a du ressentiment. L’injure qu’il a reçue lui tient au cœur.
On dit figurément d’Un enfant, d’un jeune homme vif & qui est toujours en mouvement, ou d’un homme qui marche, qui danse fort légèrement, que Ses pieds ne tiennent pas à terre, qu’il ne tient pas à terre.
On dit figurément, qu’Un homme tient à un autre, pour dire, qu’Il y est attaché par quelque lien d’intérêt, d’amitié, de reconnoissance, &c. Il tient à cet homme-là par bien des endroits. Il tient à ce parti-là par des raisons de famille. C’est un homme qui ne tient à personne. Et on dit figurément d’Un homme détaché des choses du monde, qu’Il ne tient plus à la terre.
On dit, qu’Un homme ne tient à rien, pour dire, que Rien ne l’empêche de .... Me voilà prêt à partir, je ne tiens à rien ; & à peu près dans le même sens, Je vous payerai quand vous voudrez, votre argent ne tient à rien.
Il se dit aussi impersonnellement Des obstacles, des considérations qui empêchent de faire quelque chose. À quoi tient-il que nous ne partions ? À qui tient-il que cela ne se fasse ? Il ne tient pas à moi. Je ne sai à quoi il tient que je ne l’abandonne tout-à-fait. Il tint à peu de chose que je ne lui fisse un affront. S’il ne tient qu’à donner dix pistoles, je les donnerai. On dit, qu’Il ne tient pas à quelqu’un qu’une chose ne se fasse, pour dire, que Ce n’est pas lui qui y apporte de l’obstacle, ou pour dire, qu’Il y contribue autant qu’il peut. Il ne tient pas à moi qu’un tel n’ait satisfaction. Il ne tiendra pas à moi qu’il ne gagne son procès. Il ne tient plus qu’à votre Rapporteur que vous ne soyez jugé.
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Tenir, signifie aussi, Être contigu. Ma maison tient à la sienne. Mes terres tiennent aux siennes.
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Tenir pour quelqu’un. Façon de parler dont on se sert, pour dire, Être dans les intérêts, dans le parti de quelqu’un ; être de l’opinion, du sentiment de quelqu’un. Il tient pour le bon parti. Il a toujours tenu pour le Roi dans les temps les plus difficiles. Quelques Philosophes tiennent pour Platon, & d’autres pour Aristote. En matière d’opinions, il ne faut tenir pour personne, il faut tenir seulement pour la vérité. Il tient pour la nouvelle Philosophie.
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Tenir, signifie aussi Résister. Ce vaisseau ne sauroit tenir à la mer, tenir contre les vagues. Cette place ne peut pas tenir encore huit jours. On ne peut pas tenir contre des forces si supérieures. Il joue trop bien, il n’y a pas moyen de tenir contre lui. La compagnie est trop mauvaise, on n’y peut pas tenir. Tenir dans une place contre une armée ennemie. Il a tenu trois mois de tranchée ouverte.
On dit figurément, qu’On ne peut pas tenir contre les prières, contre les raisons de quelqu’un, pour dire, qu’On ne sauroit résister à ses prières, à ses raisons.
On dit dans le même sens, qu’On ne sauroit tenir contre les charmes d’une belle personne, qu’un homme ne tient point contre l’intérêt, contre l’argent, contre les louanges ; & qu’Un homme ne tient point contre la raillerie, contre la plaisanterie, pour dire, que Dès qu’on le raille, qu’on le plaisante, il s’embarrasse, il se décontenance.
On dit, Tenir bon, tenir ferme, pour dire, Résister, se défendre. Il a tenu bon quinze jours durant dans une place qui ne valoit rien. Il faut qu’un Juge tienne ferme contre les sollicitations. Ce bataillon tint ferme jusqu’à ce qu’on amenât du canon.
On dit aussi, Tenir bon, tenir ferme, pour dire, Ne se point relâcher, ne se point laisser aller aux persuasions d’autrui. Il a envie de votre Charge, tenez bon, tenez ferme, vous en tirerez tout ce que vous voudrez.
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Tenir, se dit d’Un traité, d’une convention, d’un marché ; & signifie, Subsister sans aucun changement, sans aucune altération. Il faut que le traité tienne. Notre marché tient.
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Tenir, signifie aussi, Demeurer en un certain état ; & dans ce sens on dit, que La frisure ne tient pas. On dit en termes de Musique, que Des instrumens ne tiennent pas d’accord. On dit dans un sens à peu près pareil, que Le temps ne tiendra pas. On dit en termes de Chasse, que Les perdrix ne tiennent pas, pour dire, qu’Elles n’attendent pas, qu’elles partent de loin. Et en termes de Guerre, on dit, que Les ennemis ne tiendront pas, pour dire, qu’Ils n’attendront pas qu’on aille à eux, & qu’ils se retireront.
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Tenir, signifie aussi, Être compris dans un certain espace, dans une certaine mesure. Ainsi on dit à l’impersonnel, Il tient tant de pintes dans un muid. Il tiendroit tant de milliers de gerbes dans cette grange. Et au neutre, on dit, Tous vos meubles ne peuvent pas tenir dans cette chambre. Tout le monde ne peut pas tenir ici.
On dit proverbialement & populairement d’Une chose dont on veut assurer qu’on n’a point du tout, qu’On n’en a non plus qu’il en pourroit tenir dans l’œil.
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Tenir, signifie encore, Durer, être pendant un certain temps. Pendant que ce Concile tenoit. Le Parlement commence à tenir à la saint Martin. L’Assemblée du Clergé tient de cinq ans en cinq ans. Tant que l’Assemblée du Clergé tiendra. Les grands jours se tenoient alors en Auvergne. La foire de saint Germain tient depuis le troisième Février jusques vers la Semaine Sainte. Le marché tient tous les Mercredis & les Samedis.
Outre les façons de parler qui ont été marquées ci-dessus, dans lesquelles le verbe Tenir s’emploie avec les pronoms personnels, il y en a encore plusieurs autres, dans lesquelles il a force tantôt de verbe actif, & tantôt de verbe réciproque, comme on le verra dans les exemples suivans.
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Tenir, se tenir, s’arrêter, s’attacher à quelque chose pour s’empêcher de tomber. Il se tint à une branche. Il se tint aux crins du cheval.
On dit figurément & proverbialement, Se tenir au gros de l’arbre, pour dire, Demeurer fermement attaché au bon parti, au pouvoir reconnu pour légitime. Je m’en rapporte à ce que l’Église en a décidé, je me tiens au gros de l’arbre. Dans les brouilleries de la Cour, il n’a point quitté le service du Roi, il s’est toujours tenu au gros de l’arbre.
On dit, Se tenir bien à cheval, pour dire, Y être ferme & de bonne grâce ; & S’y tenir mal, pour dire, N’y être pas ferme, y être de mauvaise grâce.
On dit figurément, Se tenir à quelque chose, pour dire, S’y arrêter, s’y fixer de telle sorte qu’on ne veuille rien de plus. Je me tiens, je m’en tiens à la décision de l’Église. Je m’en tiens là, & je n’en veux pas savoir davantage. Il s’en tient à sa donation, à son legs. On dit, en jouant à de certains jeux des cartes, Je m’y tiens, pour dire, Je suis content des cartes que j’ai, je n’en demande pas d’autres.
On dit, Se tenir à son mot, pour dire, S’arrêter, se fixer à ce qu’on dit ; & cela se dit ordinairement d’Un Marchand lorsqu’il demeure ferme à ne vouloir rien rabattre du prix de sa marchandise. Dès que ce Marchand vous a dit le prix, il s’en tient à son mot. On dit, entre gens qui vendent & achettent, & entre personnes qui traitent ensemble, Se tenir à peu, se tenir à peu de chose, pour dire, S’arrêter, se fixer tellement aux propositions, aux offres qu’on a faites d’abord, que, quoiqu’il s’agisse de peu de chose de plus ou de moins, on ne veuille de part ou d’autre, ni se relâcher, ni passer outre. Vous vous tenez à trop peu de chose. Il ne faut pas se tenir à si peu de chose. Ils se tiennent tous deux à peu de chose. Vous vous tenez à une pistole sur un marché de mille écus. Il se tient à une vétille, à une chose de rien, dans une affaire qui peut faire sa fortune. On dit dans le même sens, Se tenir à rien, pour dire, Se tenir à très-peu de chose.
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Se tenir, signifie aussi, Être, demeurer dans un certain lieu. Tenez-vous là, & n’en partez pas. Tenez-vous auprès de moi. Se tenir deux heures à une porte. Il se tient au vent & au soleil. Il se tient toutes les après-dinées chez lui. Il se tient tous les matins dans sa chambre.
On dit, qu’Un homme se tient six mois à la campagne, & six mois à la ville, pour dire, qu’Il passe six mois à la ville, & six mois à la campagne.
On dit proverbialement & comme par dépit, d’Un homme dont on entend vanter le bonheur, S’il est bien, qu’il s’y tienne. On dit encore proverbialement, Quand on est bien, il faut s’y tenir, pour dire, qu’Il ne faut pas changer légèrement, pour peu qu’on se trouve bien dans son état. Et, Quand on est bien, on ne s’y peut tenir, pour dire, que La seule envie du changement fait qu’on s’ennuie de tout.
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Se tenir, signifie encore, Être, demeurer dans une certaine situation, dans un certain état. Ainsi on dit, Se tenir à ne rien faire. Se tenir toujours propre. Se tenir caché. Se tenir clos & couvert. Se tenir à genoux. Se tenir droit, courbé. Faire de l’exercice pour se tenir en haleine.
On dit figurément, Se tenir les bras croisés, pour dire, Demeurer dans l’inaction lorsqu’on devroit agir.
On dit, par forme de menace & familièrement, Vous avez offensé un homme qui ne pardonne jamais, vous n’avez qu’à vous bien tenir.
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Se tenir, se dit aussi en parlant d’Assemblées publiques ou particulières. Il se tint une Assemblée de Notables. Il se tint un Conseil entre eux. Cette Assemblée ne se tient que trois fois la semaine.
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Tenu, ue. participe. Un jardin bien tenu. Une maison bien tenue.
On dit proverbialement, Tant tenu, tant payé, pour dire, qu’On ne récompense une personne, ou qu’on ne paye une chose qu’à proportion du temps qu’on s’en est servi.
Il signifie aussi, Qui est obligé à faire quelque chose. Je ne suis pas tenu à cela. Il est tenu de m’acquitter. Un héritier est tenu des faits & promesses de celui dont il hérite. Les Locataires sont ordinairement tenus des menues réparations.
On dit proverbialement, À l’impossible nul n’est tenu.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- ténébreusement, adv.
- ténébreux, -euse, adj.
- ténébrion, n. m.
- tènement, n. m. [7e édition]
- ténesme, n. m.
- tenettes, n. f. pl. [7e édition]
- teneur [I], n. f.
- teneur, -euse [II], n.
- ténia, n. m.
- ténifuge, adj.
- tenir, v. tr., intr. et pron.
- tennis, n.
- tennis-elbow, n. m.
- tenon, n. m.
- ténor, n. m.
- ténorino, n. m.
- ténoriser, v. intr.
- ténotomie, n. f.
- tenrec, n. m.
- tenseur, adj. m. et n. m.