cheval
5e édition
CHEVAL.
s. mas.■
Animal à quatre pieds, qui hennit, propre à porter et à tirer. Cheval noir, blanc, gris pommelé, gris moucheté, truité, cap de more, alezan brûlé, bai, bai-brun, bai-clair, isabelle, rubican, rouan, poil de souris, soupe-de-lait, pie, tigre, zain, etc. Cheval bien marqué, mal marqué. Cheval entier, cheval hongre. Cheval neuf, cheval fait, cheval de service. Cheval ramassé, bien jointé. Cheval fort de devant. Cheval bégu, qui marque toujours, quoiqu’il passe âge. Cheval chargé d’encolure, chargé de ganache. Cheval refait, maquignonné. Cheval de charette, de charrue, de harnois, cheval de carrosse, cheval de main, cheval à deux mains, cheval de bât, de somme ou de charge, cheval de chasse-marée, cheval de bagage, cheval de selle, de poste, de relais. Cheval de renvoi, de louage. Cheval de pays, cheval d’Espagne ou genet, cheval de Naples. Cheval de race, cheval de suite, d’arquebuse, d’escadron, d’attelage, cheval de parade. Cheval de Barbarie ou barbe, cheval Turc, cheval Anglois, cheval Breton, cheval Normand, etc. Cheval pesant, léger à la main. Cheval hardi, noble, courageux, brave, vite. Cheval fin, cheval de grand prix, cheval d’amble, de pas, cheval fougueux, cheval fâcheux au montoir, doux au montoir, cheval rude sur l’arrêt. Cheval de bataille, cheval bardé, caparaçonné. Cheval de manége, cheval adroit, cheval doux, docile. Cheval qui se défend contre l’Écuyer. Cheval orillard, cheval maigre, efflanqué, effilé, cheval jarreté, encastelé. Cheval ensellé. Cheval trop haut monté, trop haut jointé. Cheval bas de devant. Cheval poussif, morveux, courbatu, gras fondu, morfondu, fourbu. Cheval lunatique, cheval fou. Cheval rétif, quinteux, fantasque, malicieux, ombrageux. Cheval tendre aux mouches, dur à l’éperon. Cheval vicieux, qui mord, qui rue. Cheval désespéré de bouche, cheval couronné. Ce cheval prendra trois ans aux herbes. Ce cheval a rasé, il ne marque plus. Panser, étriller, frotter un cheval. Ferrer, déferrer un cheval. Mettre un cheval sur les dents. Ce cheval a été trois mois sur la litière. Ce cheval tire bien, il est franc du collier. La bouche d’un cheval. Ce cheval a la bouche bonne, forte, gâtée, égarée. Avoir un bon cheval entre ses jambes. Aller à cheval, monter à cheval, descendre de cheval. Homme de cheval. Brider, emboucher un cheval. Mettre un cheval au pas, au trot, au galop. Courir, galoper un cheval. Allons, à cheval. Il embrasse bien un cheval. Tenir un cheval en haleine. Pousser un cheval à toute bride. Outrer, désespérer un cheval. Ce cheval se bride bien, se ramène bien, tourne bien. Être bien à cheval. Monter, exercer, piquer, travailler un cheval. Dompter, réduire un cheval. Cet Écuyer connoît bien la portée d’un cheval. Combattre à cheval. Sonner l’à cheval. Combat à cheval. Son cheval s’abattit sous lui, tomba les quatre fers en l’air. Son cheval l’a emporté. Enclouer un cheval. Abattre un cheval pour le ferrer.
p. 235On dit, Débourrer, commencer un cheval, pour dire, Le mettre au pilier, entre deux piliers, le dresser à toutes sortes d’airs et de manéges.
On appelle Bon homme de cheval, Un homme qui sait bien manier un cheval ; et Bel homme de cheval, Un homme qui a bonne grâce à cheval.
On dit, Monter à cheval, pour dire, Apprendre à monter à cheval. Il a monté à cheval sous un tel. Et on dit dans ce même sens, C’est un tel Écuyer qui a mis ce Prince à cheval.
Tirer à quatre chevaux, C’est attacher un cheval à chaque bras et à chaque jambe d’un criminel, et les faire tirer chacun de son côté en même temps pour l’écarteler. On ne tire à quatre chevaux que les criminels de lèse-Majesté au premier chef.
■
Cheval fondu. Sorte de jeu ou plusieurs enfans sautent l’un après l’autre sur le dos d’un d’entre eux qui se tient courbé en forme de cheval.
■
Étre à cheval, se dit non-seulement d’Un homme monté sur un cheval, mais aussi de celui qui est monté sur quelque autre animal, et même d’une personne qui se tient jambe deçà, jambe delà, sur une poutre, sur une muraille, etc.
On dit figurément et proverbialem. Être à cheval sur sa grandeur, pour dire, Avoir la morgue de la grandeur.
On dit en termes de Guerre, Être à cheval sur une rivière, pour dire, Avoir des troupes sur l’une et sur l’autre rive.
On dit proverbialement et figurém. qu’Un homme est mal à cheval, pour dire, qu’Il est mal dans ses affaires ; et, Chercher quelqu’un à pied et à cheval, pour dire, Faire toutes les diligences possibles pour le trouver.
On dit figurément, Une fièvre de cheval, pour dire, Une fièvre violente ; et, Une médecine de cheval, pour dire, Une médecine très-forte.
On dit proverbialement, que L’œil du maître engraisse le cheval, pour dire que Quand le maître va voir souvent ses chevaux, les valets en prennent plus de soin. Il se dit aussi figurément pour signifier, que Quand un maître prend lui-même soin de ses affaires, tout en va mieux.
On dit proverbialement et figurém. Jamais bon cheval ne devint rosse, Lorsqu’on parle d’une personne qui conserve jusqu’a la dernière vieillesse la vigueur et l’esprit qu’il avoit en sa jeunesse ; et on dit au contraire, Il n’est si bon cheval qui ne devienne rosse.
On dit proverbialement et figurém. Après bon vin, bon cheval, pour dire, qu’Un homme qui a bien repu, en fait mieux aller son cheval.
On dit proverbialement et figurém. Il n’est si bon cheval qui ne bronche, pour dire, qu’Il n’y a point d’homme si sage, si habile, qui ne fasse quelque faute.
On dit proverbialement et figurém. Monter sur ses grands chevaux, pour dire, Se mettre en colère, parler d’un ton de voix fier et élevé.
On dit proverbialement, À cheval donné, on ne regarde point la bouche, pour dire, qu’Il ne faut pas trouver à redire à un présent que l’on nous fait.
On dit proverbialement et figurém. d’Une chose, ou d’un raisonnement dont quelqu’un s’appuie fortement, et auquel il revient toujours, que C’est son cheval de bataille, son grand cheval de bataille.
On dit proverbialement et figurém. Changer son cheval borgne contre un aveugle, pour dire, Se défaire d’une mauvaise chose pour une pire.
On dit proverbialement, De femmes et de chevaux, il n’en est point sans défaut.
On dit proverbialement et figurém. d’Un homme qui ne s’étonne point de ce qu’on lui dit, des menaces qu’on lui fait, Il est bon cheval de trompette, il ne s’étonne point pour le bruit.
On dit figurément d’Un homme stupide, grossier, brutal, que C’est un cheval, un gros cheval, un cheval de carrosse, un cheval de bât.
On dit d’Un homme qu’on charge de toutes les affaires difficiles, fatigantes, d’une maison, d’une société, qu’Il est le cheval de bât.
On dit proverbialement, Jamais bon cheval, ni méchant homme, n’amenda pour aller à Rome.
On dit figurément et proverbialem. Qui aura de beaux chevaux, si ce n’est le Roi ? pour dire, qu’Il n’est pas étonnant qu’un homme riche ait de beaux meubles, une bonne table, etc.
On dit figurém. d’Un jeune homme qui est emporté, et qui se soustrait à l’obéissance, à la discipline, que C’est un cheval échappé.
On dit figurément et familièrement, Brider son cheval par la queue, pour dire, Commencer une affaire par où l’on devroit la finir.
On dit figurément et proverbialem. Je lui ferai voir que son cheval n’est qu’une bête, pour dire, Je lui ferai voir qu’il se trompe lourdement.
On dit proverbialement et figurém. qu’Il fait toujours bon tenir son cheval par la bride, pour dire, qu’Il fait bon être maître de son bien, d’une affaire où l’on a intérêt.
On dit proverbialement, qu’Il est bien aisé d’aller à pied, quand on tient son cheval par la bride.
On dit proverbialement et figurém. Fermer l’écurie quand les chevaux sont dehors, pour dire, Prendre des précautions quand le mal est arrivé, et qu’il n’en est plus temps.
On dit familièrement, Écrire à quelqu’un une lettre à cheval, pour dire, Lui écrire avec hauteur, avec menace.
■
Cheval de bois, se dit d’Une figure de bois qui est à peu près faite à la ressemblance d’un cheval, et sur laquelle on apprend à voltiger.
■
Cheval de bois, est aussi une pièce de bois sur des tréteaux, laquelle est taillée en arête, ayant une tête de cheval. On s’en sert pour punir quelquefois des Soldats. Ce soldat avoit fait une faute, on l’a mis sur le cheval de bois où il a été trois heures.
■
Cheval de frise, se dit en termes de Guerre, d’Une grosse pièce de bois traversée de longues pointes qu’elle présente de tous côtés. On met les chevaux de frise à une brèche pour arrêter les assiégeans. L’infanterie se sert aussi de Chevaux de frise plus légers en campagne, pour arrêter la Cavalerie.
■
Cheval marin, est un cheval fabuleux, que l’on représente ayant le devant d’un cheval et le derrière d’un poisson, tel qu’on en voit en quelques Antiques et Médailles, et dans les grotesques et les ornemens de l’Architecture et de la Peinture.
■
Chevaux, au pluriel, se prend quelquefois pour Des gens de guerre à cheval. Un escadron de deux cents chevaux. Une armée de vingt mille hommes de pied, et de six mille chevaux. Un Capitaine de chevaux. Un détachement de mille chevaux.
On dit Vingt et un chevaux, et non vingt et un cheval.
On donne en Astronomie le nom de Petit cheval à une constellation de l’hémisphère septentrional.
■
Chevau-légers, se disoit autrefois des Cavaliers légèrement armés, et dont les chevaux étoient sans armure, â la différence des Gendarmes, qui étoient pesamment armés, et qui avoient des chevaux bardés et caparaçonnés. Présentement ce mot n’est en usage qu’en parlant de quelques Compagnies d’Ordonnance. Les Chevau-Légers de la garde du Roi. Les Chevau-Légers de la Reine. On disoit aussi, Un Chevau-Léger, au singulier.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.
VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- chérot, adj. m.
- cherry, n. m.
- chersonèse, n. f. [7e édition]
- cherté, n. f.
- chérubin, n. m.
- chervis, n. m.
- chester, n. m.
- chétif, -ive, adj.
- chétivement, adv.
- chevaine, n. m.
- cheval, n. m.
- cheval-arçons, n. m.
- cheval de bois, n. m. [2e édition]
- cheval de frise, n. m. [2e édition]
- chevalement, n. m.
- chevaler, v. tr.
- chevaleresque, adj.
- chevalerie, n. f.
- chevalet, n. m.
- chevalier [I], n. m.