jouir

5e édition

JOUIR.

v. n.
■  Avoir l’usage, la possession actuelle de quelque chose, et en tirer tous les fruits, tous les émolumens, etc. Jouir d’une terre, d’un Office, d’un Bénéfice, d’une pension. Il jouit de cent mille livres de rente. Il est majeur, il jouit de son bien. Il jouit de ses droits. Il ne jouit de rien. Il jouissoit paisiblement. Il faut le laisser jouir. Vous m’avez vendu votre Terre, votre Office, faites-moi jouir. Qui vous empêche de jouir ?
On dit aussi : Jouir de la victoire. Jouir de la paix. Jouir d’une parfaite santé, de sa bonne fortune. Il sait jouir de la vie. Il jouit de la vie. Jouir du repos. Jouir de la félicité. Jouir de la gloire éternelle. Il jouit du présent, sans trop songer à l’avenir. Ce Guerrier, cet Auteur savoit parfaitement jouir de sa réputation.
On dit : Jouir de l’embarras de quelqu’un. Jouir du monde, des plaisirs du monde, pour dire, S’en amuser.
On dit, Jouir d’une femme, pour dire, Avoir commerce avec elle.
On dit aussi, Jouir de quelqu’un, pour dire, Avoir la liberté, le temps de conférer avec lui, de l’entretenir, d’en tirer quelque service, quelque plaisir. Nous jouirons de lui pendant le séjour qu’il fera ici. Il est si occupé, que l’on n’en sauroit jouir. On n’en jouit pas comme on veut.
Il s’emploie aussi absolument. Il est riche, mais il ne sait pas jouir.
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