négliger

5e édition

NÉGLIGER.

v. a.
■  N’avoir pas soin de quelque chose comme on devroit. Négliger son salut. Négliger sa fortune, ses affaires, le soin de ses affaires, ses études. Il ne faut rien négliger. Il a négligé son devoir. Négliger sa charge. Cet Auteur néglige son style. Ce n’est pas là une chose à négliger. Négliger ses intérêts. Négliger sa santé. Négliger une maladie. Négliger de faire valoir son bien. Négliger de voir ses amis. Négliger de faire sa cour.
On dit, Négliger quelqu’un, pour dire, N’avoir pas soin de le voir assidument, de lui rendre fréquemment les devoirs ordinaires de la vie civile. Vous négligez fort vos amis. Vous me négligez bien depuis quelque temps.
On dit, Négliger une occasion, pour dire, La laisser échapper sans en profiter. Il a négligé une bonne occasion de faire fortune. Il a négligé une occasion qui ne reviendra pas.
On dit, Se négliger, pour dire, N’avoir pas soin de sa personne pour la propreté, pour l’ajustement. Je l’ai vu très-bien mis, mais aujourd’hui il se néglige. Il commence à se négliger.
On dit aussi, Se négliger, pour dire, S’occuper moins exactement qu’à l’ordinaire de son devoir, de sa profession, de son travail, etc. Cet Auteur travailloit autrefois avec grand soin, mais présentement il se néglige. Cet artiste, cet ouvrier ne travaille plus comme à l’ordinaire, il se néglige.
■ Négligé, ée. participe.
On appelle Style négligé, Un style qui n’est point châtié.
Il est aussi substantif ; et alors il signifie L’état où est une femme quand elle n’est point parée ; mais en ce sens il ne s’emploie qu’au singulier. Elle étoit dans son négligé. Vous voilà dans un grand négligé. Voilà un négligé plus piquant que la parure la plus étudiée.
On dit aussi en Peinture, dans un sens à peu près pareil. Un beau négligé plaît souvent plus qu’une froide correction.
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