provision

5e édition

PROVISION.

subst. fémin.
■  Amas et fourniture des choses nécessaires ou utiles, soit pour la subsistance d’une maison, d’une ville, ou d’une province, soit pour la défense d’une place de guerre. Grande provision. Bonne provision. Provision de vin, de blé, de sel. Aller à la provision. Il n’a besoin ni de vin ni de bois pour cette année, il en a sa provision. Dans les maisons bien réglées, on fait de bonne heure sa provision de bois, de vin. La place est munie de toutes sortes de provisions de guerre et de bouche. Il a fait bonne provision de livres pour le temps qu’il doit passer à la campagne.
En parlant Des places de guerre, on se sert plus ordinairement du terme de Munitions de guerre et de bouche.
On dit, Faire ses provisions, pour dire, Se pourvoir des choses nécessaires. Il ne sera pas surpris, il a fait ses provisions.
On appelle Provisions de Carême, Le beurre, l’huile, le poisson salé, les légumes, les fruits secs, et tout ce que l’on mange ordinairement en ce temps-là.
Provision, se dit figurément dans le style familier, en parlant Des choses morales. Ne cherchez pas à lui donner des ridicules, il en a déjà sa bonne provision. Il faut avoir une grande provision de patience.
Provision, se dit en termes de Palais, en parlant De ce qui est adjugé préalablement à une partie, en attendant le jugement définitif, et sans préjudice des droits réciproques au principal. Il a été ordonné par provision qu’il jouiroit de la terre, qu’il toucheroit la somme en donnant caution. On lui a adjugé une provision de mille livres. Provision alimentaire. Sentence de provision. Cet homme ayant été battu, outragé, a obtenu une provision de deux mille écus. Gagner la provision.
On dit figurément, Faire quelque chose par provision, pour dire, Faire quelque chose en attendant et préalablement.
On dit, en termes de Palais, Avoir provision de sa personne, pour dire, Être mis hors de prison en attendant le jugement définitif.
Provision, en matière Ecclésiastique, se dit Du droit de pourvoir à un Bénéfice. Et dans cette acception l’on dit, que La nomination d’un Bénéfice appartient à un tel Patron, et que la provision en appartient à l’Ordinaire.
Provisions, au pluriel, signifie, Les Lettres par lesquelles un Bénéfice ou un Office est conféré à quelqu’un. Obtenir des provisions. Prendre des provisions. Il n’a pas encore ses provisions. Il attend ses provisions. Les provisions d’un Office expédiées, scellées à la grande Chancellerie. On lui a fait rapporter ses provisions. Faire insinuer, enregistrer ses provisions. Dans la même acception l’on dit, Des Lettres de provision, au singulier. Présenter ses Lettres de provision.
Il s’emploie aussi au singulier, en parlant Des Bénéfices. La provision est nulle et vicieuse. Un faux exposé rend la provision nulle. Et en cette acception il signifie, L’acte du Supérieur qui a donné le titre.
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