reprendre
5e édition
REPRENDRE.
v. act. Conjugaison : (Il se conjugue comme Prendre.)■
Prendre de nouveau ce qu’on avoit vendu, donné, engagé, abandonné, perdu, renvoyé, etc. Reprendre une Ville. Reprendre à son service un ancien domestique. Cet homme a repris sa femme après une longue séparation. Après son exil il reprit sa place au Sénat. Ils ont repris leur correspondance interrompue. Leur commerce a repris son train. Il faut reprendre les derniers erremens de cette affaire, Il a repris la conduite, le gouvernement de la maison. Nous reprîmes le grand chemin à tel endroit. Je l’obligerai à reprendre le cheval qu’il m’a vendu. Cet homme laisse de grands biens, mais sa veuve a beaucoup à reprendre sur sa succession avant toutes choses.
On dit figurément, Reprendre le dessus, pour dire, Regagner l’avantage qu’on avoit perdu. Il a bien repris le dessus. On le dit aussi d’Un homme dont la santé s’est rétablie après une longue maladie.
Il se prend aussi pour, Saisir de nouveau ce qui s’est échappé. Ce prisonnier s’étoit sauvé, mais on l’a repris. On a repris cet oiseau qui s’étoit envolé.
On dit, que Le rhume, la fièvre, ou quelque autre maladie a repris à quelqu’un, pour dire, qu’Elle lui est revenue, qu’elle lui a pris de nouveau. En ce sens il est neutre ; et dans le même sens il est aussi quelquefois actif, comme dans cette phrase, La goutte, la fièvre l’a repris. Ainsi on dit également bien, Cette femme est encore malade, la fièvre lui a repris, la fièvre l’a reprise.
Il signifie aussi, Continuer quelque chose qui avoit été interrompu. Reprenons le discours. Reprenons la conversation où nous en étions. Après cette interruption il reprit ainsi son discours.
On dit aussi, Reprendre une chose, une histoire de plus haut, pour dire, La raconter en la commençant d’un temps plus éloigné, pour rendre la narration plus claire, pour mieux éclaircir le fait. Pour vous mieux instruire de cet événement, il faut reprendre la chose de plus haut. Reprenons cette histoire de plus haut. On dit aussi, Il faut reprendre les choses de plus haut, pour dire, Il faut remonter à des vérités antérieures, à des principes généraux. Et lorsque celui qui rapporte une conversation, fait parler l’un des interlocuteurs, il se sert de ces mots, Reprit-il, il reprit, pour dire, Répliqua-t-il, il répliqua. Cela est indubitable, reprit-il ; mais … Dans cette dernière phrase, Reprendre se met absolument.
On dit au Palais, Reprendre une instance, pour dire, Continuer avec une nouvelle Partie ou avec la même, un procès commencé, et qui avoit été interrompu. Il a fait assigner les héritiers d’un tel, pour reprendre l’instance avec lui. Ils avoient parlé d’accommodement, mais ils viennent de reprendre l’instance.
On dit, qu’Une pièce dramatique a été reprise, pour dire, qu’Elle a été remise au théâtre.
On dit, Reprendre ses forces, pour dire, Les rétablir ; Reprendre courage, pour dire, Ranimer son courage ; Reprendre ses esprits, pour dire, Revenir d’un état d’étonnement, de trouble, ou de foiblesse ; Reprendre son haleine, pour dire, Recommencer à respirer après une interruption accidentelle et plus ou moins longue ; et figurément, Reprendre haleine, pour dire, Se reposer pour se mettre en état de recommencer à parler, à marcher, etc.
On dit, Reprendre un mur sous œuvre, par-dessous œuvre, pour dire, Rebâtir les fondemens d’un mur, en soutenant le reste de l’édifice par des étaies. Et l’on dit aussi figurément, Reprendre sous œuvre un projet, une entreprise, un ouvrage, pour dire, Y travailler sur le même plan, auquel on a fait des changemens.
On dit aussi, Reprendre une toile, une étoffe, un bas de soie, de laine, de coton, pour dire, Y rejoindre les parties qui sont rompues. Ces bas sont trop rompus, on aura de la peine à les reprendre, à reprendre les mailles.
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Reprendre, signifie, Réprimander, blâmer, censurer quelqu’un par des paroles, pour quelque chose qu’on prétend qu’il a fait ou dit mal à propos. Reprendre doucement. Reprendre aigrement, rudement. On a beau reprendre ce jeune homme de ses débauches, de ses fautes, il y retombe toujours. Il se dit aussi Des choses. Reprendre les vices. On reprend en vous bien des choses. C’est un homme de bien, je ne vois rien à reprendre en ses mœurs, à sa conduite.
Il se met aussi avec le pronom personnel, et signifie, Se corriger, se rétracter de quelque chose qu’on a dit mal à propos, ou sans intention. Il dit un mot pour un autre, mais il se reprit aussitôt. Il laissa échapper un terme peu convenable, mais il se reprit dans le moment.
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Reprendre, se dit aussi pour, Trouver à redire à quelque ouvrage, critiquer. Cet homme trouve à reprendre dans les meilleurs Auteurs. Je ne trouve rien à reprendre à ce passage. Quelque excellent que soit un ouvrage, il y a toujours quelque chose à reprendre, à y reprendre. Il n’y a rien à reprendre en cela. Il trouve à reprendre à tout ce qu’on fait. Il trouve à reprendre à tout.
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Reprendre, se dit encore Des arbres, des plantes, qui étant transplantées prennent racine de nouveau. Ce pommier, ce poirier a bien repris. En ce sens il est neutre. On le dit aussi Des greffes. Cette greffe a bien repris.
On dit de même d’Un convalescent, d’un homme qui a été malade, qu’Il reprend, qu’il a bien repris. On dit aussi, que Des chairs reprennent, qu’une mode reprend, etc. On dit encore, Le froid a repris, pour dire, A recommencé ; Cette pièce de théâtre a repris, pour dire, qu’Après être tombée d’abord, elle s’est relevée. On dit figurément d’une amitié qui avoit été troublée, interrompue, qu’Elle a repris.
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Reprendre, se dit aussi neutralement en termes de Manége, pour signifier, L’action que fait le cheval en cessant au galop d’entamer avec la même jambe, et en entamant avec l’autre ; ce qui s’appelle aussi, Changer de pied. Votre cheval reprend bien. Faites que votre cheval reprenne.
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Se reprendre. Il se dit Des blessures, des chairs qui ont été coupées, ouvertes, séparées ; et il signifie, Se refermer, se rejoindre. La plaie se reprend. Les chairs se reprennent.
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Repris, ise. participe. Vous y voilà repris, Se dit à quelqu’un qui s’est remis dans un cas fâcheux. Je n’y serai plus repris, Je ne m’y exposerai plus.
On dit, qu’Un homme a été repris de Justice, pour dire, qu’Il a été puni ou réprimandé par Justice, qu’il a été condamné à une peine afflictive ou infamante. Il ne peut pas servir de témoin, il a été repris de Justice.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- repousse, n. f.
- repoussé, n. m.
- repoussement, n. m.
- repousser, v. tr. et intr.
- repousseur, -euse, n.
- repoussoir, n. m.
- répréhender, v. [1re édition]
- répréhensible, adj.
- répréhensiblement, adv. [1re édition]
- répréhension, n. f.
- reprendre, v. tr., intr. et pron.
- repreneur, -euse, n.
- représaille, n. f.
- représentable, adj.
- représentant, -ante, n.
- représentatif, -ive, adj.
- représentation, n. f.
- représentativement, adv.
- représentativité, n. f.
- représenter, v. tr.