cri

6e édition

CRI.

s. m.
■  Voix haute et poussée avec effort. Grand cri. Horrible, épouvantable cri. Cri aigre. Un cri aigu et perçant. Un cri douloureux. Un cri de douleur. Jeter un cri. Faire un cri. Pousser un grand cri. J’entends un cri. Il fit un cri en mourant. Les cris, les lamentations des femmes. Il jetait les hauts cris. Il fit un cri que nous entendîmes de très-loin. Cri de joie, d’allégresse. Cri d’horreur.
Il se dit quelquefois au singulier Des cris poussés par plusieurs personnes à la fois. Un cri s’éleva dans l’assemblée. Un cri général se fit entendre.
Fig. et fam., Jeter, pousser les hauts cris, Se récrier, se plaindre hautement. Cette innovation fit jeter les hauts cris.
Cri, se dit aussi de La voix ordinaire des animaux, et particulièrement des quadrupèdes et des oiseaux. Le cri d’un animal. Son cri ordinaire est un rugissement prolongé. Le cri de la corneille annonce de la pluie. La chouette a un vilain cri, un triste cri. Imiter le cri d’un oiseau.
Il se dit quelquefois, par analogie, Du bruit aigre que certaines choses font entendre. Le cri de la scie. On appelle Cri de l’étain, Le petit craquement que ce métal fait entendre lorsqu’on le plie.
En termes de Chasse, Chasser à cor et à cri, Chasser à grand bruit, avec le cor et les chiens. Il a droit de chasser à cor et à cri dans cette forêt.
Fig. et fam., Demander quelqu’un à cor et à cri, Le chercher en demandant partout de ses nouvelles. On dit aussi, Demander une chose à cor et à cri, La demander, l’exiger d’une manière pressante.
Cri, signifie aussi, Proclamation de la part du magistrat, pour défendre ou ordonner quelque chose. Cri pour ordonner ou empêcher le cours d’une monnaie. Un cri public. Il est défendu par cri public…
Il se dit, dans un sens analogue, en parlant Des marchands et ouvriers ambulants qui annoncent à haute voix leur genre de commerce ou d’industrie, le prix de ce qu’ils vendent, etc. Les cris de Paris. Cette marchande a un cri que l’on entend de loin. Le cri d’un ramoneur.
Il se dit également de Certaines phrases brèves que l’on prononce à très-haute voix, pour donner quelque avertissement, pour exprimer quelque émotion vive, etc. Un cri d’alarme se fit entendre. Dans ce danger pressant, il poussa un cri de détresse. Le cri de Sauve qui peut. Le cri de Vive le roi. J’entendais les cris, Au meurtre ! à l’assassin ! Des cris séditieux.
Cri de guerre, cri d’armes, ou simplement, Cri, se dit de Certains mots qu’une nation, une ville, une maison illustre portait écrits sur ses drapeaux, sur les cottes d’armes, et que les gens de guerre, marchant sous ses bannieres, avaient coutume de crier en allant aux combats. Le cri des Français était, Montjoie Saint-Denis ; le cri de la maison de Bourbon, Notre-Dame. Le cri de guerre se place encore aujourd’hui au-dessus des armoiries, etc.
Cri, se prend figurément pour Les plaintes et les gémissements des personnes qui sont dans l’oppression, dans l’affliction, etc. Dieu entend les cris des veuves et des orphelins. Les cris de l’opprimé. Fermer l’oreille au cri de la misère. Le cri de la douleur publique.
Cri, se dit aussi, figurément, de Toute opinion manifestée hautement ; et alors il s’emploie surtout en parlant De plusieurs personnes qui s’accordent à blâmer, à désapprouver quelqu’un ou quelque chose. Il n’y a qu’un cri contre lui. Il n’y a qu’un cri sur telle personne, sur telle chose. Un cri général s’éleva contre lui. Les cris d’une cabale impuissante.
Le cri public, L’opinion publique, favorable ou contraire. Apaiser le cri public. Le sage respecte le cri public.
Fam., N’avoir qu’un cri après quelqu’un, se dit De plusieurs personnes qui en désirent, qui en attendent une autre avec impatience.
Cri, se dit encore, figurément, Des mouvements intérieurs qui nous portent à faire une chose, ou qui nous en détournent. Le cri du cœur. Étouffer le cri de la conscience. Le cri de l’amour maternel. Le cri de la nature. Le cri du sang.
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