éperon

6e édition

ÉPERON.

s. m.
■  Petite branche de fer ou d’autre métal, qui s’adapte aux talons, et à l’extrémité de laquelle joue une espèce d’étoile appelée Molette, dont les pointes servent à piquer le cheval afin qu’il aille plus vite. Éperon doré. Éperon d’argent. Branche d’éperon. Molette d’éperon. Ce cheval est tendre, est sensible à l’éperon. Dur à l’éperon. Ce cheval est vif, il a plus besoin de bride que d’éperon. Il craint l’éperon. Vous désespérez ce cheval, vous lui tenez toujours l’éperon dans le flanc. Enfoncer l’éperon. Donner de l’éperon. Chausser les éperons. Déchausser les éperons. Autrefois quand on p. 666faisait des chevaliers, on leur chaussait les éperons. Les éperons dorés étaient une marque de chevalerie.
Gagner ses éperons, Faire ses premières armes avec distinction. Cela se dit, au propre, Des anciens chevaliers ; et on le dit au figuré D’un homme qui a bien mérité, qui justifie d’une manière brillante les avantages, les récompenses qu’il obtient.
Fig. et fam., Chausser de près les éperons à quelqu’un, Poursuivre de près quelqu’un qui s’enfuit. Les ennemis se retiraient, notre cavalerie leur chaussa les éperons. Il est vieux.
Fig. et fam., Donner un coup d’éperon jusqu’à un certain endroit, Y courir, y aller en diligence. Sa maison n’est pas loin, donnez un coup d’éperon jusque-là. On dit plus ordinairement dans ce sens, Donner un coup de pied, etc.
Fig., Ce cheval n’a ni bouche ni éperon, Il a la bouche forte, et il n’est point sensible à l’éperon.
Fig. et fam., N’avoir ni bouche ni éperon, Être stupide et insensible, ne s’émouvoir de rien.
Fig. et fam., Cet homme a besoin d’éperon, il lui faut donner un coup d’éperon, Il faut le presser, l’exciter.
Fig. et fam., Il a plus besoin de bride que d’éperon, se dit D’un homme ardent, impétueux, qui a plus besoin d’être retenu que d’être excité.
Éperon, se dit, par analogie, de L’ergot que certains animaux, tels que les coqs, ont derrière la jambe vers le bas, et que les chiens ont derrière les jambes de devant.
Il signifie aussi, Cette partie de la proue d’un bâtiment qui se termine en pointe et qui a plus ou moins de saillie en avant. L’éperon des galères antiques était armé de fer (voyez Rostre). L’éperon supporte la figure qui donne son nom au vaisseau.
Il se dit encore d’Une sorte de fortification en angle saillant, qu’on élève, ou au milieu des courtines, ou au devant des portes, pour les défendre.
Il se dit également de Tout ouvrage en pointe qui sert à rompre le cours de l’eau, devant les piles des ponts, ou sur les bords des rivières.
Il se dit pareillement de Certains ouvrages de maçonnerie terminés en pointe, faits en dehors d’un bâtiment ou d’une muraille, pour les soutenir.
Il se dit, en Botanique, d’Une pointe, d’un prolongement en cornet, que l’on remarque à la base du calice, de la corolle ou des pétales de certaines fleurs. La fleur de la linaire, du pied-d’alouette est terminée en éperon. Le calice de la capucine, les pétales de la violette, ont un éperon.
Il se dit aussi, en termes de Jardinage, Des branches qui sont courtes, droites, regardant l’horizon, et qui sont placées en forme d’éperon. Les ambrettes sont sujettes à porter des éperons.
Éperon, se dit encore, figurément et familièrement, de Certaines rides qui se forment au coin de l’œil des personnes qui vieillissent.
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