gage
6e édition
GAGE.
s. m.■
Nantissement, ce que l’on met entre les mains de quelqu’un pour sûreté d’une dette. Prêter sur gages. Mettre des pierreries en gage. Sa montre est en gage. Retirer un gage. Laisser quelque chose en gage. Laisser des gages. Prendre des gages. Prendre en gage. Vendre des gages. Avoir en gage. Laisser pour gage.
Il se dit, par extension, de Tout objet meuble ou immeuble qui assure le payement d’une dette. Les meubles qui garnissent une maison louée sont le gage du propriétaire. Cette terre, cette maison qui est affectée à ma dette, est mon gage.
Il se dit, à certains petits Jeux, Des objets que les joueurs déposent chaque fois qu’ils se trompent, et qu’ils ne peuvent retirer, à la fin du jeu, qu’après avoir subi une pénitence. Donner un gage. Rendre les gages. Jouer au gage touché. Qu’ordonnez-vous au gage touché ?
Fig. et fam., Demeurer pour les gages, se dit De ceux qui sont pris ou tués dans quelque combat d’où les autres se sauvent. La moitié des siens sont demeurés pour les gages. Cela se dit aussi dans quelques occasions moins importantes, par exemple si dans une hôtellerie, dans un cabaret, on retient quelques gens d’une compagnie, afin qu’ils payent pour les autres qui se sont échappés. On le dit quelquefois en parlant D’une chose qu’on a perdue. J’eus peine à me tirer de cette foule, mon manteau, mon chapeau y demeura pour les gages. Ces phrases sont maintenant peu usitées.
Gage du combat, ou Gage de bataille, Le gantelet ou le gant que l’on jetait autrefois par manière de défi à celui contre qui l’on voulait combattre.
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Gage, signifie aussi, Ce que l’on consigne, ce que l’on met en main tierce, lorsque, dans une contestation entre deux ou plusieurs personnes, on est convenu que celui qui sera condamné, payera a l’autre une somme ou quelque autre chose. Mettons des gages entre les mains de quelqu’un. Emporter les gages. Donner des gages. Garder les gages. Rendre les gages.
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Gage, se dit figurément de Toute sorte de garantie, d’assurance, de preuve, de témoignage. Il m’a laissé un gage de sa foi. Cette alliance devint le gage de la paix. Ce prince a donné au roi telle place, pour gage de sa fidélité. Quel gage plus sûr puis-je désirer de votre amitié, que ce que vous avez fait pour moi ? Cette lettre est un gage de son amour.
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Gages, au pluriel, signifie encore, Salaire, appointements, et se dit principalement de Ce que l’on donne aux domestiques par an pour payement de leurs services. Les gages d’un laquais, d’une servante. Payer les gages des domestiques. Retenir les gages. Gagner de gros gages. Que gagne-t-il de gages ? Il est aux gages d’un tel. Se mettre aux gages de quelqu’un. Ses gages courent de tel jour. p. 814On dit cependant quelquefois, Les gages d’un capitaine de navire, d’un matelot, etc.
À gages, s’emploie comme une sorte d’épithète signifiant, Qui est gagé, payé pour faire une chose. Un homme à gages. Il se prend quelquefois en mauvaise part. Des applaudisseurs à gages.
Casser aux gages, Ôter à quelqu’un son emploi et les appointements qui y sont attachés. Cet homme a été cassé aux gages. On le dit aussi, figurément, D’un supérieur qui ôte sa confiance à un inférieur. Il avait beaucoup d’accès auprès du prince, auprès de ce ministre ; mais depuis quelque temps il est cassé aux gages.
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Gages, au pluriel, se disait de même, autrefois, Du payement que le roi ordonnait par an aux officiers de sa maison, aux officiers de justice et de finance, etc. Le grand chambellan avait tant de gages. Recevoir ses gages. Saisir les gages. Augmentation de gages. Payeur, receveur des gages.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- gadouard, n. m. [7e édition]
- gadoue, n. f.
- gaélique, adj. et n. m.
- gaffe [I], n. f.
- gaffe [II], n. f.
- gaffe [III], n.
- gaffer [I], v. tr.
- gaffer [II], v. intr.
- gaffeur, -euse, n.
- gag, n. m.
- gage, n. m.
- gage-mort, n. m. [7e édition]
- gager, v. tr.
- gagerie, n. f. [8e édition]
- gageur, -euse, n.
- gageure, n. f.
- gagiste, n.
- gagnable, adj.
- gagnage, n. m.
- gagnant, -ante, n.