monnaie

6e édition

MONNAIE.

s. f.
■  Toute sorte de pièces de métal, servant au commerce, frappées par autorité souveraine, et marquées au coin d’un prince ou d’un État souverain. Battre, faire battre monnaie. Avoir droit de battre monnaie. Faire de nouvelle monnaie. Mettre une nouvelle monnaie en circulation. Refondre les monnaies. Monnaie d’or, d’argent. Toute sorte de monnaie ayant cours. Le décri de la monnaie. La monnaie a été instituée pour la facilité des échanges. Fausse monnaie. Il est accusé de fausse monnaie. Monnaie de cuivre, de billon. Petite monnaie. Monnaie forte. Monnaie faible ou légère. Monnaie au-dessous du titre, au-dessous du poids. De la monnaie bien frappée. De la monnaie qui s’empile bien. Altérer les monnaies. Monnaie étrangère. Pièce de monnaie.
Monnaie de compte, ou Monnaie imaginaire, Monnaie qui n’a jamais existé, ou qui n’existe plus en espèces réelles, mais qui a été inventée ou retenue pour faciliter les comptes, en les établissant toujours sur un pied certain et non variable ; par opposition à Monnaie réelle ou effective, p. 224Monnaie dont il existe des pièces ayant cours dans le commerce. La livre tournois, la livre sterling, sont des monnaies de compte. Le franc est une monnaie réelle.
Papier-monnaie, Papier créé par le gouvernement pour faire office de monnaie.
Monnaie obsidionale, Monnaie frappée dans une ville assiégée, où on lui donne cours pendant le siége, pour une valeur ordinairement beaucoup plus forte que sa valeur intrinsèque.
Payer en monnaie forte, Payer en espèces évaluées sur un pied avantageux à celui qui reçoit.
Fig. et fam., Battre monnaie, Se procurer de l’argent. Il a battu monnaie, il a vendu ses livres.
Fam., Être décrié comme de la fausse monnaie, comme la fausse monnaie, comme fausse monnaie, Avoir une très-mauvaise réputation.
Monnaie, dans un sens plus particulier, se dit Des petites espèces d’argent ou de billon. N’avez-vous point de monnaie sur vous ? Je n’ai pas un sou de monnaie.
Il signifie aussi, La valeur d’une pièce monnayée, en plusieurs pièces moindres. N’avez-vous point la monnaie d’un louis, d’un écu, d’une pièce de vingt sous, etc. ?
Donner à quelqu’un de belle monnaie, Lui donner des pièces d’or ou d’argent, au lieu de pièces de cuivre ou de billon.
Prov. et fig., Rendre, donner à quelqu’un la monnaie de sa pièce, Se venger, user de représailles.
Prov. et fig., Payer quelqu’un en monnaie de singe, Le payer en gambades, se moquer de lui, au lieu de le satisfaire.
Prov. et fig., Il l’a payé en même monnaie, se dit D’un homme qui, ayant reçu d’un autre ou quelque service ou quelque déplaisir, lui a rendu ensuite la pareille.
Monnaie, se dit, figurément et au sens moral, Des paroles dont il se fait une espèce d’échange dans la société. Les compliments sont une monnaie dont chacun connaît la valeur.
Monnaie, signifie aussi, Le lieu où l’on bat monnaie. Porter des lingots à la monnaie, pour qu’ils soient convertis en espèces. Ce lieu s’appelle autrement Hôtel de la monnaie, des monnaies. Hôtel des monnaies de Paris, de Lyon, de Bordeaux, etc.
La monnaie des médailles, Le lieu où l’on frappe les médailles, les jetons.
Cour des monnaies, Cour supérieure qui était établie pour juger souverainement tout ce qui concernait les monnaies. Le premier président de la cour des monnaies.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.