pointe
6e édition
POINTE.
s. f.■
Bout piquant et aigu de quelque chose que ce soit. Pointe acérée. La pointe d’une épine, d’une arête. La pointe d’une épée, d’une aiguille, d’un clou, etc. Les pointes d’un compas. Aiguiser, émousser la pointe d’un couteau. La pointe pique.
Fig. et fam., Faire des querelles, disputer, raisonner, etc., sur la pointe d’une aiguille, Faire des querelles, disputer, raisonner sur des riens.
Fig. et fam., Emporter une chose à la pointe de l’épée, L’emporter avec de grands efforts.
Fig., La pointe de l’esprit, Ce qu’il y a de plus vif, de plus pénétrant, de plus subtil dans l’esprit. Il faut saisir cela à la pointe de l’esprit.
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Pointe, se dit, dans plusieurs Arts et Métiers, de Certains instruments de fer ou d’acier qui servent à différents usages. Les sculpteurs se servent d’une pointe pour ébaucher leur ouvrage. On trace des lignes avec une pointe sur le bois, sur le fer, sur la pierre. Pointe à tracer. Les imprimeurs ont des pointes avec lesquelles ils enlèvent les lettres pour faire les corrections nécessaires. Dans la gravure à l’eau-forte, on se sert d’une pointe d’acier pour dessiner sur le vernis dont la planche est enduite, et découvrir ainsi les parties où l’acide doit mordre. Ce graveur manie bien la pointe.
Pointe sèche, Pointe dont les graveurs se servent pour former, sur le cuivre nu, des traits fins et délicats.
Pointe de diamant, ou simplement, Diamant, Petit morceau de diamant taillé en pointe, enchâssé dans du plomb et dans un morceau de bois en forme de rabot, dont les vitriers se servent pour tailler le verre.
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Pointe, en termes de Gravure, se dit quelquefois de La manière d’opérer avec la pointe. Cette gravure est touchée d’une pointe fort spirituelle. Pointe délicate, légère, etc.
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Pointe, se dit aussi de Certains petits clous avec ou sans tête, minces, et d’une grosseur égale, dont on se sert dans plusieurs métiers. Les vitriers fixent les morceaux de verre avec des pointes sans tête. La colle ne suffit pas pour faire tenir ce morceau de bois, il faut y mettre quelques pointes.
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Pointe, se dit encore Du bout, de l’extrémité des choses qui vont en diminuant. La pointe des herbes. La pointe d’un clocher. La pointe d’une montagne, d’un rocher, d’un cap. La pointe de l’île. La pointe du cœur. Il marche sur la pointe du pied. Il porte la pointe du pied en dehors. Se dresser sur la pointe des pieds.
En termes de Guerre, Avoir, tenir la pointe de l’aile droite, de l’aile gauche, Être placé à l’extrémité de l’aile droite, de l’aile gauche.
En termes de Sellerie, Pointe de l’arçon, se dit Des parties qui forment le bas de l’arçon d’une selle.
En termes de Fortification, La pointe d’un bastion, L’angle le plus avancé du côté de la campagne. Le canon des assiégeants avait abattu la pointe du bastion.
La pointe du jour, Le point du jour, la première apparence du jour. Il partit à la pointe du jour, à la petite pointe du jour.
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Pointe, en termes de Blason, La partie basse de l’écu. Pointe coupée d’or et d’azur. La pointe chargée d’une tour d’argent.
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Pointe, se dit aussi, en termes de Couture, d’Un morceau d’étoffe ou de linge, taillé en pointe, que l’on coud sur les côtés d’une robe ou d’une chemise de femme, entre le devant et le derrière, pour donner plus de tour, plus d’ampleur au vêtement.
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Pointe, se dit encore en parlant Du vin ou des sauces, et signifie, Une certaine saveur piquante et agréable. Ce vin n’a pas de pointe, il est plat. Il nous a donné d’un vin vieux qui a autant de pointe que du vin nouveau. Cette sauce n’a pas de pointe. Il manque à cette sauce une pointe de sel, de poivre, d’ail, de vinaigre, etc.
Fig. et fam., Être en pointe de vin ; avoir une pointe de vin, une petite pointe de vin, Être en gaieté, pour avoir bu un peu plus qu’à l’ordinaire. Il était en pointe de vin, il avait une pointe de vin quand il a dit cela.
Fig., Une pointe d’ironie, de raillerie, Quelque chose d’ironique, de moqueur, qui se fait sentir dans un écrit, dans un discours. Il y a, dans ses paroles, une certaine pointe d’ironie qu’il est difficile de ne pas sentir.
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Pointe, signifie aussi, figurément, Trait d’esprit recherché, subtil ; jeu de mots. Cet homme affecte de ne parler que par pointes, de dire toujours des pointes. Les pointes ne sont plus guère à la mode. Faire des pointes. Dire des pointes. Mauvaise pointe. Méchante pointe.
Pointe d’épigramme, La fin d’une épigramme terminée par quelque pensée piquante. La pointe de cette épigramme est heureuse.
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Pointe, en termes de Chasse, Le vol d’un oiseau qui s’élève vers le ciel. L’oiseau fit la pointe, et fondit tout d’un coup sur la perdrix. Quand une perdrix est blessée à la tête, elle fait la pointe, et tombe roide morte.
Fam. et fig., Faire une pointe, Quitter un moment son chemin, pour faire une course qu’on n’avait pas projetée.
En termes de Guerre, Faire une pointe. S’éloigner momentanément de sa ligne d’opération.
Fig. et fam., Suivre, poursuivre, pousser sa pointe, Suivre son dessein, continuer ce qu’on a entrepris, avec la même chaleur, la même vigueur qu’on l’a commencé. Quand on a bien commencé, il faut suivre sa pointe. Il n’en voulut jamais démordre, il poursuivit toujours sa pointe. Il a poussé sa pointe.
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En pointe. loc. adv. En forme de pointe. Une montagne qui s’élève en pointe, qui se termine en pointe. Finir en pointe. Tailler en pointe. Des pierres taillées en pointe de diamant. Cette langue de terre se termine en pointe.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- poinçonnage, n. m.
- poinçonner, v. tr.
- poinçonneur, -euse, n.
- poindre, v. tr. et intr.
- poing, n. m.
- point [I], n. m.
- point [II], adv. de négation
- pointage, n. m.
- pointal, n. m.
- point-arrière, n. m. [8e édition]
- pointe, n. f.
- pointé, -ée, adj.
- pointeau, n. m.
- pointement, n. m. [7e édition]
- pointer [I], v. tr. et intr.
- pointer [II], n. m.
- pointeur [I], n. m.
- pointeur [II], n. m.
- pointeuse, n. f.
- pointillage, n. m.