ce

8e édition

[II.] CE.

pron. démonstratif invariable.
↪ voir aussi : [I.] Ce, cette, ces (adj. dém.)
■  Il désigne la Chose en question. Dans cette acception, il est ordinairement suivi : soit d’une des formes du verbe Être à la troisième personne des temps de l’Indicatif ou du Subjonctif ou de l’Infinitif précédé du verbe Devoir. Ce fut une grande joie. Ç’a été la cause de bien des malheurs. C’est un malheur. C’est agréable. Ce sera vrai. Elle aimait à rire, c’était de son âge. Ce doit être un beau spectacle. C’est mon père. C’était sa sœur. Ce sont de braves enfants ; soit d’une des formes du pronom relatif qui, que, quoi, dont ou de la conjonction que. Ce qui se passe est extraordinaire. Ce que vous voyez peut vous étonner. Ce qu’il a dit, je le ferai. Ce dont vous me parlez est intéressant. Ce à quoi je pense ne saurait vous concerner. Il s’étonne de ce qu’il ne soit pas venu. Il s’attend à ce que je revienne.
Parce que, loc. conj. Voyez ce mot.
Dans certains tours anciens, Ce s’emploie encore, bien que non suivi du verbe Être, d’une forme du pronom relatif ou de la conjonction que. Il avait dessein d’attaquer et, pour ce, pour ce faire, il commanda.... Je lui ai dit de faire telle et telle chose, et ce pour le persuader de.... Ce faisant, ce disant, En faisant, en disant cela.
Sur ce, Immédiatement après cela. Sur ce, il partit. Sur ce, il nous quitta.
En dehors de ces cas spéciaux, Ce est remplacé par la forme composée Cela, abrégée quelquefois dans la langue familière en Ça. Cela m’ennuie fort. Ne pensez pas à cela. Ils ont discuté sur cela pendant je ne sais combien de temps. Cela ne peut pas être en question.
Fam., C’est cela, c’est bien cela, se dit à une personne qui fait voir, par ses paroles ou ses actions, qu’elle a bien compris ce qu’on lui a dit ou prescrit.
Fam., C’est bien cela ! se dit aussi pour approuver ce qu’une personne a dit ou fait de son propre mouvement.
Fam., N’est-ce que cela ? sert à indiquer que ce qu’on vous dit, ce qu’on vous annonce est sans importance.
Fam., Comme cela, dans certains cas, signifie Ni bien, ni mal, plutôt mal que bien. Comment vous portez-vous ? Comme cela.
Fam., Il est comme cela, C’est son caractère, sa manière habituelle d’être ou d’agir.
Fam., Comment cela ? annonce l’étonnement et signifie Comment, de quelle manière ? Il prétend que vous lui devez telle somme, comment cela ?
Fam., Il ne manquait plus que cela ! Manière ironique de se plaindre d’un désagrément inattendu qui vient se joindre à d’autres.
Quand il s’agit de distinguer nettement l’une de l’autre deux choses en question, on emploie les formes composées : Ceci, Cela, Ceci est à moi, cela est à vous. Ceci est beau, cela est laid. Ceci est soie, cela est laine.
Ceci s’emploie pour annoncer Ce qui va suivre, Cela, au contraire, sert à rappeler Ce qui précède. Dites ceci de ma part à votre ami : qu’il se tienne tranquille. Que votre ami se tienne tranquille, dites-lui cela de ma part.
Ceci s’emploie souvent, sans opposition à Cela, comme indiquant un objet présent, un fait actuel, la chose dont on parle ou dont on va parler. Ceci n’est pas un jeu d’enfants. Que veut dire ceci ? Qu’est-ce que ceci, que tout ceci ? Voyez ceci. Relevez bien ceci.
Fam., et dans un sens indéterminé, Ceci, cela, Tantôt une chose, tantôt une autre. C’était ceci, c’était cela, il avait toujours quelque prétexte pour ne pas venir. Leur conversation a porté sur ceci, sur cela.
Ce, suivi du verbe Être, sert à insister sur un des membres de la proposition. La liberté, c’est une belle chose. Mourir pour son pays, c’est une belle mort. Tout ce qu’il a dit, ce sont des erreurs. L’homme que vous voyez devant vous, c’est mon frère.
Ce, suivi du verbe Être et d’une des formes du pronom relatif ou de la conjonction Que, forme une locution toute faite : C’est… qui, C’est… que, qui sert très souvent à attirer l’attention, soit sur le sujet de la proposition, soit encore sur l’attribut ou sur un des compléments qui se trouvent ainsi placés en tête. C’est moi qui ai fait cela. Ce fut un magnifique orateur que Cicéron. C’est cette personne que je préfère. C’est à quatre heures que je serai interrogé. C’est demain que nous partirons, etc.
Ce entre aussi dans la locution interrogative : Est-ce que ? Quand est-ce que vous partirez ? Est-ce que vous seriez malade ? À qui est-ce que je dois m’adresser ?
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