beaucoup

BEAUCOUP

adverbe
Étymologie : xiiie siècle, biau cop, « grande et belle chose ». Composé de beau, au sens de « grand », et de coup, « partie coupée d’un tout ».
■  En quantité indéterminée mais plus ou moins considérable ; en grand nombre.
1.  Accompagnant un verbe, marque l’abondance, l’intensité, la durée, etc. Cet enfant mange beaucoup. Il voyage beaucoup. Elle sort beaucoup. Elle s’intéresse beaucoup à votre cas. Il parle beaucoup. Cela m’inquiète beaucoup. Cette fillette a beaucoup grandi. Nous avons beaucoup ri. Il a beaucoup lu et beaucoup retenu. On s’est beaucoup moqué de lui. Ils s’aiment beaucoup. Je regrette beaucoup de ne pouvoir venir. Je vous remercie beaucoup et, elliptiquement, merci beaucoup. C’est beaucoup, c’est une chose considérable. Cet enfant connaît déjà quatre langues, c’est beaucoup pour son âge. C’est déjà beaucoup qu’on ne vous ait pas dit non. Iron. C’est beaucoup s’il vous regarde, à peine regarde-t-il les gens. Expr. C’est beaucoup dire, cela semble exagéré. Affirmer qu’il est cultivé, c’est beaucoup dire.
2.  Suivi d’un adjectif au comparatif ou d’un adverbe à valeur comparative, marque un renforcement du sens. Il est beaucoup plus riche que moi. Je suis beaucoup plus content de lui que de vous. Le malade est beaucoup plus calme ce matin. Je travaille beaucoup moins ces jours-ci. Elle va beaucoup mieux depuis quelques jours. C’est beaucoup trop.
3.  Suivi d’un nom de personne ou de chose introduit ou non par de, prend une valeur nominale. Un grand nombre, une grande quantité.
▪ Un grand nombre. Il y a beaucoup de monde, de voitures dans les rues. Beaucoup de soldats sont morts dans cette guerre. Beaucoup de questions ont été étudiées. On lui pardonne beaucoup de choses. Prov. Il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus, voir Appelé. Le complément peut être remplacé par le pronom personnel en. Nous sommes allés chercher des champignons, nous n’en avons pas trouvé beaucoup. Sans complément introduit par de. Je sais que beaucoup ne seront pas de mon avis. Beaucoup le prétendent. Ils étaient beaucoup à le savoir. Comme beaucoup, il ignore la géographie. Ces pommiers sont en fleurs, mais beaucoup sont malades.
▪ Une grande quantité. Je n’ai pas beaucoup d’argent. Il a perdu beaucoup de sang. Vous avez mis beaucoup de temps à vous décider, pour accepter ma proposition. J’avais beaucoup d’estime pour lui. Vous me faites beaucoup de peine. C’est beaucoup d’honneur. Expr. proverbiale. D’ici là, il passera beaucoup d’eau sous les ponts. Faire beaucoup de bruit pour rien. Sans complément introduit par de. Il reste beaucoup à faire. Il exige beaucoup de ses collaborateurs. Il a beaucoup perdu au jeu.
 Titre célèbre : Beaucoup de bruit pour rien, comédie de William Shakespeare (vers 1598).
4.  Loc. adv. De beaucoup, avec un comparatif, avec un superlatif relatif, avant ou après un verbe qui marque la supériorité, sert à souligner la différence exprimée. Je suis de beaucoup plus âgé que vous. Vous êtes plus âgé que lui de beaucoup. Il est plus grand de beaucoup. C’est un sujet plus important, et de beaucoup. Elle est de beaucoup la plus jolie des quatre sœurs. Il surpasse de beaucoup ses rivaux. Expr. Il s’en faut beaucoup (vieilli), ou il s’en faut de beaucoup, indique une grande différence, un écart important. Il s’en faut de beaucoup que je sois satisfait. Je pensais avoir tout réglé, il s’en faut de beaucoup.
▪  À beaucoup près, dans une phrase de sens négatif, insiste sur une différence. Il n’est pas, à beaucoup près, aussi riche qu’on le dit. Le budget n’est pas équilibré, à beaucoup près, tant s’en faut. Le village n’est pas aussi loin que vous le dites, à beaucoup près.
▪  Pour beaucoup, d’une façon déterminante. Son avis a compté pour beaucoup dans la décision. Être pour beaucoup dans, favoriser, déterminer pour une large part. Le nom de la vedette est pour beaucoup dans le succès du film.
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