mur
MUR
nom masculinÉtymologie : xe siècle. Emprunté du latin murus, de même sens.
1.
Ouvrage de maçonnerie élevé en hauteur, qui sert à enclore un espace, à le séparer d’un autre ou à le diviser.
Mur de pierre de taille, de moellon, de brique, de terre, de pisé.
Un pan de mur.
Construire, abattre, percer un mur.
La crête d’un mur.
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Mur de clôture, qui marque les limites d’une propriété, d’un parc, d’un jardin, etc.
Franchir un mur de clôture.
Mur mitoyen, qui est commun à deux propriétés.
Mur de terrasse, de soutènement, qui retient des terres.
Mur d’appui, qui n’est élevé qu’à hauteur d’appui, haut d’un mètre environ.
▪
Les gros murs, les murs porteurs, les parois qui constituent l’enceinte d’un bâtiment et portent les charpentes, les voûtes, les planchers.
Murs de fondation, de soubassement.
Murs de façade.
Mur de face, par opposition à Mur latéral, qui forme l’un des côtés du bâtiment.
Mur de pignon, qui forme l’extrémité du bâtiment et s’élève jusqu’au-dessus du toit, le supporte et en a le profil.
Mur de refend, mur porteur intérieur qui divise un bâtiment.
▪
Spécialement.
Le Mur des lamentations, le mur des Fédérés, voir ces mots.
▪
Expr.
Être entre quatre murs, à l’intérieur d’un bâtiment ou, parfois, en prison.
Être dans ses murs, chez soi.
Raser les murs, marcher au ras des façades et, fig., tenter de passer inaperçu.
Fig.
Ne laisser que les quatre murs d’une maison, la vider entièrement.
Mettre quelqu’un au pied du mur, le mettre hors d’état de reculer, le forcer à prendre un parti, lui ôter toute échappatoire.
C’est au pied du mur qu’on connaît le maçon, voir Maçon.
Avoir le dos au mur, voir Dos.
Se cogner la tête contre les murs, chercher désespérément à sortir d’une situation sans issue.
Sauter le mur, faire le mur (fam.), se dit d’un soldat qui passe par-dessus la clôture de la caserne pour sortir sans permission et, par extension, de toute personne qui sort d’un lieu sans y être autorisée et par des moyens illicites.
Aller dans le mur (fam.), courir aveuglément à l’échec.
Les murs ont des oreilles, il faut parler avec prudence, sachant qu’on peut être écouté, épié (l’expression a été largement employée lors des deux guerres mondiales pour mettre en garde contre le fait que l’ennemi peut avoir des espions partout).
▪
Marque de domaine : sports.
Mur d’entraînement, au tennis, à la pelote, etc.
Mur d’escalade.
Mur, dans les concours hippiques, se dit d’un obstacle constitué de caissons de bois superposés.
Loc.
Tirer au mur, en escrime, se dit d’exercices où l’on s’entraîne contre un mur qui simule l’adversaire.
2.
Au pluriel.
Ensemble d’ouvrages de maçonnerie formant l’enceinte fortifiée, les remparts d’une ville (on dit aussi Murailles).
Les murs de cette ville sont flanqués de grosses tours.
Jeanne d’Arc fut blessée sous les murs de Paris.
S’emploie encore dans quelques expressions pour désigner les limites d’une ville.
Depuis quand êtes-vous dans nos murs ? dans notre ville.
Ils sont allés se promener hors les murs.
Cette église fut construite hors des murs.
Saint-Paul-hors-les-Murs, nom d’une basilique de Rome.
▪
S’emploie aussi au singulier, en parlant d’un ouvrage militaire formant une ligne de défense, ou établissant la limite d’un territoire.
Le mur d’Hadrien, que cet empereur fit élever pour protéger des invasions les territoires romains de Bretagne (c’est-à-dire de la Grande-Bretagne actuelle).
Le mur de l’Atlantique, suite d’ouvrages fortifiés construits par l’armée allemande, des côtes de la Manche jusqu’à la frontière espagnole, pendant la Seconde Guerre mondiale, pour prévenir un débarquement allié.
Le mur de Berlin, qui fut élevé en août 1961 par la République démocratique allemande pour isoler la partie est de Berlin de sa partie ouest et empêcher la fuite des Allemands de l’Est, et qui fut démantelé à partir de novembre 1989.
3.
Par analogie.
Ce qui s’élève abruptement à une grande hauteur.
Les murs d’une grotte, d’une mine.
Cette falaise dresse un mur devant nous.
Cette piste de ski comporte plusieurs murs, plusieurs passages où la pente est très raide.
▪
Par extension.
Un mur de pluie, de fumée, une pluie très dense, une fumée très épaisse.
▪
Marque de domaine : sports.
Dans certains jeux de ballon.
Former le mur, se dit des joueurs qui forment contre l’adversaire une ligne de défense compacte.
4.
Fig.
Ce qui constitue une limite infranchissable.
Il y a un mur entre ces deux hommes, ils ne peuvent se comprendre, se rapprocher.
Se heurter à un mur d’incompréhension, d’indifférence.
Le mur de l’argent, expression en vogue entre les deux guerres.
Le mur de la vie privée, le secret qui protège la vie privée.
▪
En parlant d’une personne.
Parler à un mur, à quelqu’un qui ne répond jamais.
Cet homme est un mur, il est buté, fermé à tout échange, à tout dialogue.
5.
Marque de domaine : technique.
Le mur du son, augmentation rapide de la résistance de l’air, qui se produit quand un appareil se déplace à une vitesse égale ou supérieure à celle du son.
Franchir le mur du son.
Par analogie.
Mur de la chaleur, mur thermique, ensemble de phénomènes thermiques qui se produisent quand un engin se déplace dans l’air à une vitesse très élevée.
Voir aussi
- [Terminologie (FranceTerme)] :
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- municipe, n. m.
- munificence, n. f.
- munificent, -ente, adj.
- munir, v. tr.
- munition, n. f.
- munitionnaire, n. m.
- munster, n. m.
- muphti, n. m.
- muqueuse, n. f.
- muqueux, -euse, adj.
- mur, n. m.
- mûr, mûre, adj.
- murage, n. m.
- mûraie, n. f.
- muraille, n. f.
- mural, -ale, adj.
- muralisme, n. m.
- mûre, n. f.
- mureau, n. m.
- mûrement, adv.