si
I. SI
Prononciation : (i s’élide devant il ou ils) conjonction de subordinationÉtymologie : ixe siècle. Issu du latin si, de même sens.
I.
I. À valeur hypothétique.
1.
La conjonction Si introduit une proposition subordonnée conditionnelle, dont le verbe peut être conjugué à différents temps de l’indicatif ou du subjonctif, selon que l’hypothèse énoncée est considérée comme réalisable ou pas.
(Au lieu de répéter Si dans plusieurs propositions successives, on peut, à partir de la seconde, remplacer Si par la conjonction Que. S’il revenait et qu’il découvrait ou, mieux, qu’il découvrît cela, vous seriez fort embarrassé.)
▪ Suivi du présent ou du passé composé de l’indicatif, Si introduit une hypothèse considérée comme possible dans le présent.
S’il fait beau, il viendra.
Je vous donnerai tant, si vous avez fini dans les délais.
Si nos invités sont là, faites-les entrer.
Je vous rejoindrai s’il en est besoin ou, elliptiquement, si besoin est, si besoin.
Si c’est nécessaire ou, elliptiquement, si nécessaire, on fera appel à des chauffeurs supplémentaires.
Nous sommes perdus, si le ciel ne nous vient en aide, sauf si le ciel nous vient en aide.
Spécialement.
Pour exprimer une relation logique.
Si cette figure est un carré, ses quatre côtés sont égaux.
Dostoïevski pose que, si Dieu n’existe pas, tout est permis, au contraire de Leibniz pour qui, si Dieu n’existe pas, rien n’est possible.
Loc.
Si et seulement si, s’emploie pour exprimer une condition nécessaire et suffisante.
Un nombre est pair si et seulement si on peut le diviser par deux.
▪ Suivi de l’imparfait de l’indicatif et avec une principale au conditionnel, Si introduit une hypothèse considérée comme réalisable dans l’avenir, ou bien une éventualité qui n’est pas effective dans le présent.
S’il faisait beau, il viendrait.
Ils auraient tort, s’ils se fâchaient de cela.
Si j’étais riche, je m’achèterais un Matisse.
Si j’étais vous ou, fam. et vieilli, si j’étais que vous, si j’étais que de vous, si j’étais de vous, je ne le ferais pas ainsi.
▪ Suivi du plus-que-parfait de l’indicatif et avec une principale au conditionnel, Si introduit une hypothèse qui ne s’est pas réalisée dans le passé (dans la langue soutenue, le plus-que-parfait du subjonctif peut être employé dans la subordonnée, dans la principale ou dans les deux propositions).
S’il avait fait beau ou s’il eût fait beau, il serait venu ou il fût venu.
Si le Président avait été réélu, il aurait pu, il eût pu mener cette réforme jusqu’à son terme.
S’ils avaient vendu leur maison, ils n’auraient pas tous ces ennuis.
Il est plus content que si on l’avait couvert d’or, qu’il le serait si on l’avait couvert d’or.
On emploie parfois l’imparfait de l’indicatif dans la proposition principale pour indiquer que ce dont on parle a bien failli avoir lieu.
Si un passant ne l’avait pas entendu crier, l’enfant se noyait.
Si on ou si l’on ne m’avait pas retenu, je le frappais.
▪ Expr.
C’est grande aventure si je n’en viens pas à bout, voir Aventure.
Fam.
Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer, comptine ou formule de serment dont on use plaisamment.
Pop.
Si on lui pressait le nez, il en sortirait du lait, se dit par ironie de quelqu’un de très jeune qui a des prétentions au-dessus de son âge.
2.
Dans une proposition indépendante (surtout dans des tours interrogatifs ou exclamatifs).
Exprime une suggestion, une éventualité présente ou passée.
Si on allait déjeuner ?
Si vous voulez bien entrer.
Et si tout cela était vain ?
Et si toute cette affaire n’avait finalement servi à rien ?
Si je l’avais vexé !
▪ Exprime un souhait (suivi de l’imparfait de l’indicatif) ou un regret (suivi du plus-que-parfait de l’indicatif).
Si je pouvais être remis pour sa fête d’anniversaire !
Si tu savais comme ils sont tristes de ne pas t’avoir vu !
Encore s’il avait témoigné quelque remords !
Si seulement, s’emploie avec une valeur d’insistance.
Si seulement il neigeait à Noël !
Si seulement il était venu !
3.
Loc.
Si bon lui semble, si bon vous semble, à condition que cela lui plaise, vous plaise.
Si faire se peut, si c’est possible ou, elliptiquement, si possible, dans la mesure où c’est réalisable.
Je veux être pendu si, je veux bien être pendu si (fam.), formule qui renforce une déclaration.
Je veux bien être pendu s’il gagne l’élection.
Si ce n’est, si ce n’était, pour indiquer une exception.
Si ce n’était la crainte de vous déplaire, je le ferais.
Si ce n’est que, sauf que.
Il vous ressemble, si ce n’est qu’il est plus petit.
Si tant est que, suivi du subjonctif, dans la mesure où, s’il est vrai que.
Si tant est que la chose soit comme vous dites, il faudra y prendre garde.
S’il en est, s’il en fut, pour donner une valeur superlative.
C’était un honnête homme, s’il en fut.
Que si (litt.), s’emploie au commencement de la phrase, dans un tour hérité du latin, pour marquer l’insistance, le renchérissement.
Que si vous contestez cette preuve, je vous répondrai…
C’est tout juste si, c’est à peine si, pour marquer qu’une chose ne se fait que très difficilement, est presque impossible.
C’est tout juste s’il parle le français.
▪ Dans des formules servant à atténuer son propos, l’expression de sa pensée.
Si j’ose le dire ou si j’ose dire.
Si j’osais, je vous demanderais de m’aider.
Si je puis dire.
Si vous me passez l’expression.
Si j’ai bonne mémoire, si ma mémoire ne me trompe…
Si je ne m’abuse.
Si tu préfères, si vous préférez, s’emploie pour préciser, pour rectifier un propos.
C’est un roman d’Émile Ajar, ou de Romain Gary si vous préférez.
Si Dieu nous prête vie, Si Dieu le veut, formules par lesquelles on rappelle que l’avenir est incertain.
S’il vous plaît, voir Plaire.
4.
Si peut aussi être précédé de certains adverbes, prépositions ou autres conjonctions et former ainsi des locutions conjonctives qui introduisent des subordonnées de concession ou de comparaison à valeur hypothétique.
Il partira sauf si vous lui demandez de rester.
Ils vivent ensemble même s’ils ne sont pas mariés.
Je le ferai même si vous n’êtes pas d’accord.
Ils viendront demain comme si cela allait de soi.
Il parle comme s’il était le maître.
Expr.
Je m’en souviens comme si cela datait d’hier ou, fam., comme si c’était hier, de manière très précise.
Fam.
C’est comme si vous parliez à une borne, à quelqu’un qui n’écoute ou ne comprend pas.
C’est comme si l’on chantait, cela n’a aucun effet.
C’est comme si j’avais craché en l’air, cela n’a servi à rien.
Comme si de rien n’était, avec une indifférence apparente.
Elliptiquement.
Faire comme si, feindre.
II.
II. Si introduit diverses propositions subordonnées circonstancielles, à l’indicatif ou, parfois, au conditionnel (dans cet emploi, la proposition subordonnée se place toujours avant la principale).
À valeur d’opposition, de concession.
S’il reconnut publiquement sa faute, je ne pus le croire, bien qu’il l’eût reconnue publiquement…
Si l’un est vieux et fort, l’autre est jeune et faible.
S’il n’appelait pas souvent son père, il téléphonait tous les jours à sa mère.
S’il souhaiterait parler mieux le portugais, il le comprend néanmoins parfaitement, même s’il souhaiterait parler mieux le portugais…
▪ À valeur temporelle.
Si les enfants faisaient la sieste, la nourrice sortait se promener, à chaque fois que, lorsque les enfants faisaient la sieste…
Si un chat erre dans la rue, elle le recueille.
Si le concert commence tard, ils dînent avant.
Expr. fig. et fam.
Si vous lui dites blanc, il répond noir, il se plaît à contredire les autres.
▪ À valeur causale.
Il a engagé sa parole et, s’il l’a fait, on doit en prendre acte, comme il l’a fait, puisqu’il l’a fait.
Si vous insistez, je veux bien vous accompagner.
Si cet homme est riche, est-ce une raison pour le détester ?
▪ À valeur consécutive.
S’il ne parle pas d’amour, c’est parce qu’il n’y croit plus.
Si je suis gai, si je suis triste, c’est que j’ai mes raisons.
III.
III. La conjonction Si introduit une proposition subordonnée complétive, à l’indicatif ou au conditionnel.
1.
Si introduit une subordonnée interrogative indirecte totale après des verbes de sens interrogatif ou, plus généralement, rapportant des paroles, des pensées, des perceptions, des sentiments dans un contexte de mise en doute, d’ignorance, d’incertitude.
Vous demandez si je suis satisfait.
Elle ignore s’il aime Brahms.
Le professeur ne sait pas si ses élèves auront pu résoudre ce problème.
Dites-moi si vous irez à la conférence.
Ils n’avaient pas encore décidé s’ils partiraient en vacances.
Vérifiez si les chiffres qu’il a cités sont justes.
Entends-tu, vois-tu, sens-tu si l’orage menace ?
▪ Expr. fig. et pop.
Se demander, ne pas savoir si c’est du lard ou du cochon, ne pas savoir à quoi s’en tenir.
Allez donc voir là-bas si j’y suis, s’emploie pour renvoyer un importun.
▪ Avec ellipse du verbe introducteur, pour reprendre une question qui suscite de l’étonnement ou de l’émotion.
Si je suis satisfait ? Pas tellement.
« Le regrettez-vous ? – Si je le regrette ! »
▪ Spécialement. Class.
Ou si, pour introduire le second terme d’une interrogation.
Est-ce que vous viendrez, ou si c’est lui ?
2.
Si introduit une subordonnée exclamative indirecte.
Regarde s’il est joli !
Vous savez si je vous aime.
Dieu sait si j’y tiens.
3.
Si peut aussi introduire une proposition complétive qui exprime un fait avéré sur lequel on émet un avis, on manifeste une émotion, etc.
Ne soyez pas surpris s’il n’a pas parlé au dîner.
Dans ces conditions, fallait-il s’étonner si le virus se propagea aussi rapidement ?
Qu’ils ne se plaignent pas s’ils ont trop de travail en ce moment.
Je n’y peux rien s’il est tombé.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- shogounat, n. m.
- shogun, n. m.
- shogunat, n. m.
- shopping, n. m.
- short, n. m.
- show, n. m.
- show-biz, n. m. inv.
- show-business, n. m. inv.
- shrapnel, n. m.
- shrapnell, n. m.
- si [I], conj. de sub.
- si [II], adv.
- si [III], n. m.
- Si, symb.
- sialagogue, adj.
- sialis, n. m.
- sialisme, n. m. [7e édition]
- sialorrhée, n. f.
- siamang, n. m.
- siamois, -oise, adj. et n.