syllepse

SYLLEPSE

nom féminin
Étymologie : xviie siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin des grammairiens syllepsis, du grec sullêpsis, de même sens et, proprement, « action de prendre ensemble », dérivé de sullambanein, « rassembler, réunir », lui-même composé à partir de sun, « avec, ensemble », et lambanein, « prendre, saisir ».
■  Marque de domaine : rhétorique.
1.  Procédé qui consiste à accorder un mot ou un groupe de mots en fonction du sens de l’élément auquel il se rapporte, et non en fonction des règles de la syntaxe. La syllepse peut porter sur le nombre, comme dans les vers de Racine « Entre le pauvre et vous, vous prendrez Dieu pour juge, / Vous souvenant, mon fils, que, caché sous ce lin, / Comme eux vous fûtes pauvre, et comme eux orphelin », ou sur le genre, comme dans la phrase de Molière « Jamais je n’ai vu personnes être si contents l’un de l’autre ». Les phrases dont le sujet est « la plupart » comportent une syllepse, comme dans « De nombreux visiteurs sont venus, mais la plupart ont été déçus. ». Dans « On est arrivés à une heure tardive », où « on » a un référent pluriel, l’accord du participe se fait par syllepse.
2.  Figure qui consiste à prendre, dans une phrase, un mot dans deux sens différents. La syllepse allie le plus souvent un sens propre et un sens figuré. Dans la phrase « Galatée est pour Corydon plus douce que le miel du mont Hybla », la syllepse porte sur le double sens de l’adjectif « doux ».
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