terrain
TERRAIN
nom masculinÉtymologie : xiie siècle, d’abord au sens de « terre ferme ». Issu du latin populaire terranum, altération de terrenum, « terre, terrain », neutre substantivé de l’adjectif terrenus, « formé de terre, terrestre », lui-même dérivé de terra, « terre ».
1.
Portion de sol plus ou moins délimitée, considérée en particulier par rapport à ce qu’on y fait ou à ce qu’on pourrait y faire.
Clôturer un terrain.
Un terrain de dix hectares.
Acheter un terrain pour y construire sa maison, pour y élever des chevaux.
Ce terrain appartient à la commune.
Terrain vague, qui, dans une ville, n’est ni construit, ni cultivé, ni occupé.
Un terrain d’atterrissage.
Un terrain de jeu, de camping.
Lâcher du gibier sur un terrain de chasse.
▪ Spécialement. Marque de domaine : droit.
Terrain constructible, à bâtir, où la construction d’un bâtiment est autorisée par la règlementation en vigueur.
Terrain nu, non bâti.
– Marque de domaine : sports.
Espace aux dimensions définies sur lequel se joue un match, une partie.
Un terrain de football, de tennis.
La balle est sortie du terrain.
Milieu de terrain, voir Milieu.
– Marque de domaine : militaire.
Sur un théâtre d’opérations, lieu où un combat se déroule ou est susceptible de se dérouler et, par extension, où les militaires sont envoyés en mission.
La patrouille est allée reconnaître le terrain.
S’avancer en terrain découvert.
▪ Loc. et expr.
Sur le terrain, sur le champ de bataille, dans une zone de combat et, par analogie, sur le lieu prévu pour un duel ; par extension, là où les choses se passent, ont lieu.
Aller sur le terrain.
De terrain, se dit d’une activité qu’on exerce directement sur les lieux qu’on souhaite connaître, étudier, etc. ou, par métonymie, de ce qui permet une telle activité ou en rend compte ; se dit encore d’une personne exerçant une telle activité.
Un stage de terrain.
Claude Lévi-Strauss a fait de nombreuses enquêtes de terrain sur les Nambikwara.
Un journaliste de terrain.
C’est un homme, une femme de terrain.
Étudier le terrain, examiner ses caractéristiques, déterminer son utilisation possible et, dans l’art militaire, son intérêt tactique ; fig., observer une situation avant d’agir.
L’avantage du terrain, la supériorité dont jouit l’armée qui se bat dans un espace qu’elle connaît bien ou, par extension, l’équipe qui joue à domicile.
Disputer le terrain, voir Disputer.
Céder, perdre du terrain ou céder le terrain, reculer devant l’ennemi, se laisser distancer ou rattraper par l’adversaire et, fig., se trouver dans une position moins favorable qu’auparavant.
Il n’a pas cédé un pouce, une once de terrain (fig.), il n’a fait aucune concession.
Gagner du terrain, prendre du terrain à l’ennemi ou prendre de l’avance dans une course, une poursuite ; par extension, progresser.
Les troupes alliées gagnaient du terrain.
La mer ne cesse de gagner du terrain sur la côte.
Ces théories gagnent du terrain.
Regagner du terrain, le reprendre à l’ennemi après avoir dû reculer, ou récupérer un certain avantage sur un adversaire.
Occuper le terrain, voir Occuper.
En terrain ami, ennemi, sur un territoire, dans un pays ami, ennemi.
En terrain neutre, voir Neutre.
▪ Fig.
Se conduire comme en terrain conquis, agir en se croyant tout permis (on dit aussi Se conduire comme en pays conquis).
S’aventurer en terrain dangereux, risquer de commettre une bévue, de subir une rebuffade.
Trouver un terrain d’entente, trouver un ensemble de propositions sur lesquelles se mettre d’accord.
Être sur son terrain, en terrain connu, se dit d’une personne qui a affaire à des questions qu’elle connaît, maîtrise bien.
Sur ce terrain, à ce sujet, en cette matière.
Sur ce terrain, vous n’avez pas de leçon à me donner.
Il s’est placé sur un bon, un mauvais terrain, il a bien, mal choisi sa cause, ses moyens d’attaque ou de défense.
Fam.
Préparer le terrain, effectuer les démarches préliminaires qui favorisent une entreprise, un projet.
Déblayer, défricher le terrain, éliminer tout ce qui gêne ou empêche la compréhension d’un sujet avant d’aborder les questions de fond.
Ménager le terrain, se servir avec prudence des moyens dont on dispose pour réussir dans une affaire.
2.
Couche de terre d’épaisseur variable considérée par rapport à sa nature, à ses qualités, à ses fonctions.
Cet arbre aime les terrains humides, secs.
Les pluies ont rendu le terrain lourd.
Un terrain sablonneux, argileux.
Un terrain fertile.
Terrain riche, pauvre.
Prenez garde, le terrain a tendance à s’affaisser.
Un terrain en pente.
Une élévation de terrain, une butte, une éminence.
Accident de terrain, inégalité du relief.
Terrain brut, qui n’a jamais été cultivé.
Un terrain découvert, non boisé.
▪ Loc.
Tout terrain, se dit d’un véhicule qui peut rouler sur tout type de sol.
Une voiture tout terrain.
Vélo tout terrain ou, plus souvent, par abréviation, V.T.T., dont les roues épaisses et crantées, les amortisseurs et le plateau de vitesses facilitent la progression sur des sols accidentés.
Fig.
Un terrain glissant, se dit d’une situation, d’une circonstance ou d’un sujet de discussion qui présente des pièges, des risques.
Bâtir sur un terrain mouvant, avancer en terrain mouvant, former une entreprise incertaine, s’aventurer dans un domaine où les choses sont peu sûres, mal connues.
Tâter le terrain, en équitation, en parlant d’un cheval, ne pas marcher franchement, ne pas avoir le pied sûr ; fig., en parlant d’une personne, tâcher de savoir comment se présente une affaire et comment s’y prendre pour la mener à bien (on dit dans le même sens Sonder le terrain).
▪ En composition.
Tout-terrain, voir ce mot.
▪ Spécialement. Marque de domaine : géologie.
Ensemble de roches caractérisées par leur âge, leur nature ou leur origine.
Les falaises d’Étretat forment un terrain calcaire.
Réaliser un forage dans des terrains jurassiques.
Des terrains sédimentaires.
Loc.
Un terrain de comblement, créé par l’apport d’alluvions ou de blocs de pierre.
Glissement de terrain, déplacement de masses superficielles de matériaux géologiques le long d’une pente.
Un glissement de terrain provoqué par un tremblement de terre.
3.
Par analogie. Marque de domaine : médecine.
Ensemble de caractères innés ou acquis, propres à un individu ou à un groupe, qui favorisent la survenue ou l’aggravation d’une maladie.
Terrain allergique.
Un terrain psychique fragile.
On observe chez les personnes en surpoids un terrain propice à l’apparition du diabète.
Voir aussi
- [Terminologie (FranceTerme)] :
- (Défense | Aéronautique) suivi du terrain
- (Économie et gestion d’entreprise) mercatique de terrain
- (Spatiologie) modèle numérique de terrain
- (Sports) intendant, ‑e de terrain ● terrain d’entraînement
- (Sports | Aménagement et urbanisme) terrain multisport
- (Télédétection spatiale | Spatiologie) données de terrain ● réalité de terrain
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- terné, -ée, adj.
- ternir, v. tr.
- ternissement, n. m.
- ternissure, n. f.
- terpène, n. m.
- terpénique, adj.
- terpine, n. f.
- terpinéol, n. m.
- terrage, n. m.
- terrage [II], n. m. [8e édition]
- terrain, n. m.
- terral, n. m. [7e édition]
- terramare, n. f.
- terraqué, -ée, adj.
- terrarium, n. m.
- terrasse, n. f.
- terrassement, n. m.
- terrasser [I], v. tr.
- terrasser [II], v. tr.
- terrassier, n. m.
HISTOIRE DU MOT
- terrein, n. m. [1re édition]
- terrein, n. m. [2e édition]
- terrein, n. m. [3e édition]
- terrain, n. m. [4e édition]
- terrain, n. m. [5e édition] terrein, n. m. [5e édition]
- terrain, n. m. [6e édition] terrein, n. m. [6e édition]
- terrain, n. m. [7e édition] terrein, n. m. [7e édition]
- terrain, n. m. [8e édition]
- terrain, n. m.