tirer

TIRER

conjugaison verbe transitif et intransitif
Étymologie : xie siècle. D’origine incertaine.

I.

I. Verbe transitif.
A.  Faire aller quelque chose, quelqu’un d’un point à un autre en exerçant une traction.
1.  Exécuter un mouvement du bras pour rapprocher de soi, amener vers soi une chose, une personne ou, par extension, pour la mouvoir dans une direction quelconque. Tirez cette chaise à vous et asseyez-vous. Pour coudre, il faut pousser puis tirer l’aiguille. Tirer la porte après soi, sur soi. « Tire la chevillette et la bobinette cherra », célèbre phrase du Petit Chaperon rouge, de Perrault (1697). Tirer le verrou. Tirer un rideau, les rideaux. Il a tiré les cheveux de sa camarade. Elle tira l’enfant à elle pour l’embrasser.
▪ Loc. et expr. Tirer la chasse d’eau, actionner le dispositif permettant de vidanger la cuvette des toilettes, qui, à l’origine, se trouvait dans un réservoir situé en hauteur et muni d’une chaînette. Fig. Tirer la sonnette, le signal d’alarme, alerter une personne, un groupe sur le caractère dangereux d’une situation, d’un phénomène. Tirer les fils d’une affaire, d’une intrigue ou, fam., les ficelles, par allusion aux fils qui servent à faire mouvoir les marionnettes, mener à son gré cette affaire, cette intrigue sans laisser paraître son action, son influence. Tirer la couverture à soi, voir Couverture. Tirer le rideau sur quelque chose, décider de ne plus s’en préoccuper. Après lui, après cela, on peut tirer l’échelle, il faut tirer l’échelle, voir Échelle. Tirer une affaire au clair, l’élucider. Tirer son chapeau à quelqu’un, voir Chapeau. Tirer le diable par la queue, avoir beaucoup de difficulté à subvenir à ses besoins. Tirer quelqu’un par la manche, Se faire tirer par la manche, voir Manche II. Fam. Tirer les oreilles, Se faire tirer l’oreille, voir Oreille.
2.  Déplacer, faire aller avec soi une chose, un être en les entraînant à sa suite. Tirer sa valise. Un bateau qui tire des filets de pêche. Une remorque tirée par un camion. Ces chevaux tirent bien, tirent mal l’attelage ou, elliptiquement et vieilli, tirent bien, mal. Elle le tira à part, à l’écart pour lui parler.
▪ Expr. Tirer un criminel à quatre chevaux (anciennement), l’écarteler. Tirer la patte (fam.), marcher avec difficulté et, fig., accomplir une tâche avec mauvaise volonté. Fig. Tirer vers le bas, voir Bas I. Tiré par les cheveux, se dit d’un raisonnement, d’un argument amené d’une manière forcée, peu naturelle, peu logique. Cette comparaison est tirée par les cheveux.
▪ Fig. et fam. Supporter, subir quelque chose de long et pénible. Plus que deux semaines à tirer avant les vacances. Ce prisonnier n’a plus que six mois à tirer. Pop. Tirer sa flemme, s’abandonner à l’oisiveté.
3.  Tendre quelque chose pour le rendre raide ou moins lâche, ou pour en ôter les plis. Tirez fortement la corde entre les deux arbres. Tirer une courroie. Avoir les cheveux tirés en arrière. Tirer ses bas, ses chaussettes, les tendre sur ses jambes.
▪ Spécialement. Marque de domaine : technique. Tirer un fil, un câble, l’amener d’un point à un autre, le plus souvent en le faisant passer dans des gaines, des plinthes. Il faudra tirer un fil pour installer cette applique.
▪ Fig. Des traits tirés par la fatigue. Au participe passé, adjectivement. Il avait le visage tiré.
▪ Expr. fig. Être tiré à quatre épingles, être vêtu avec un soin minutieux. Fam. Tirer sa révérence à quelqu’un, prendre congé de lui, souvent pour manifester son désaccord, par allusion au mouvement du pied, de la jambe que l’on tendait vers l’arrière pour saluer. Pop. Il a tiré sa révérence, il est mort. Tirer ses grègues, ses chausses (vieilli), s’enfuir. Tirer la tronche ou, vulgaire, la gueule, montrer son mécontentement par une attitude maussade, boudeuse.
4.  Faire partir une arme de trait en en bandant la corde puis en relâchant celle-ci pour permettre la propulsion du projectile ou, par extension, faire partir une arme à feu. Tirer l’arc. Tirer le canon.
▪ Surtout par métonymie. Envoyer un projectile avec une telle arme ou avec un dispositif analogue. Tirer une flèche. Une balle tirée à bout portant. Tirer un missile. Il a tiré une fusée de détresse. Tirer des pièces d’artifice ou, par métonymie, un feu d’artifice. Par extension. Plusieurs coups de fusil ont été tirés. Tirer des salves d’artillerie. Tirer signifie aussi Prendre pour cible, chasser un animal. Tirer une perdrix, un lièvre. Chaque automne, ils vont tirer le chevreuil.
▪ Expr. fig. Tirer sa poudre aux moineaux (vieilli), gâcher pour des bagatelles l’argent, le crédit dont on aurait pu se servir plus utilement. Fam. Tirer ses dernières cartouches, voir Cartouche II. Se tirer une balle dans le pied, être, par maladresse, l’instrument de sa propre perte. Tirer quelqu’un comme un lapin, sans lui laisser aucune chance. Trivial. Tirer un coup, son coup, en parlant d’un homme, avoir un rapport sexuel.
▪ Par analogie. Marque de domaine : sports. Dans certains jeux de ballon, de balle. Effectuer un tir. Tirer un coup franc au football, au handball. Au rugby, les transformations sont tirées au pied. Pron. à sens passif. Les lancers francs au basket se tirent de la raquette. À la boule lyonnaise et à la pétanque. Lancer sa boule en visant celle de l’adversaire pour éloigner celle-ci du cochonnet ; déloger une boule en la frappant avec la sienne. Tirer sa boule ou, plus souvent, absolument, tirer. Tirer ou pointer. Il a tiré le cochonnet.
5.  Mener, tracer une ligne d’un point à un autre. Tirer des lignes sur du papier. Tirer un trait à la règle. Tirez la parallèle à cette droite, qui passe par le point O. Par analogie. Des allées tirées au cordeau. Tirer un mur à la ligne. Le voilier dut tirer plusieurs bords pour remonter le chenal.
▪ Par métonymie. Représenter, réaliser par le dessin, la peinture, etc. Tirer le plan d’un édifice, d’une maison. Tirer le portrait de quelqu’un. Fam. Se faire tirer le portrait, se faire photographier.
▪ Expr. fig. Tirer un trait sur quelque chose, y renoncer ou ne plus en faire état. Tirer des plans sur la comète (fam.), concevoir des projets sans base solide. Marque de domaine : finances. Marque de domaine : commerce. Tirer une lettre de change, un chèque, en parlant de son émetteur, appelé tireur, l’établir et la signer de sorte que la somme inscrite soit payée par le tiré à celui qui présentera cette lettre, ce chèque.
▪ Par extension. Effectuer, à partir d’un document original, une ou plusieurs reproductions de celui-ci. Tirer une copie, des copies ou tirer copie d’un acte, d’une lettre, d’un rapport. Spécialement. Marque de domaine : imprimerie. Imprimer ; reproduire par impression. Cet ouvrage a été tiré à cinq cents exemplaires. Il faut tirer dix copies de ce dossier. Tirer un catalogue, des prospectus en offset. Bon à tirer, voir Bon II. – Marque de domaine : gravure. Procéder au tirage d’une épreuve. De cette planche, une vingtaine d’épreuves ont été tirées. Cette estampe est bien tirée. – Marque de domaine : photographie. Marque de domaine : cinéma. Réaliser le tirage d’une photographie, d’une série de photographies. Tirer des photographies à partir de négatifs ou, par métonymie, tirer des négatifs. Tirer des épreuves en noir et blanc, en couleurs. Tirer la copie positive d’un film.
B.  Faire sortir quelque chose, quelqu’un de l’endroit où il était.
1.  Ôter, enlever une chose de son contenant, du lieu où elle se trouvait. Tirer un mouchoir de sa poche. Il a tiré un livre de son sac. Tirer de l’eau d’un puits, tirer du vin d’un tonneau ou, simplement, tirer de l’eau, tirer du vin. Tirer le lait d’une vache. Tirer de l’argent d’un compte, l’en prélever. Ce petit coquin m’a tiré la langue.
▪ Fig. Tirer une œuvre de l’oubli.
▪ Expr. Tirer l’épée du fourreau, hors du fourreau, commencer à se battre et, fig., ouvrir les hostilités. Tirer l’épée contre quelqu’un, se battre et, fig., s’opposer violemment à lui. Il est toujours prêt à tirer l’épée, il est belliqueux. Tirer la laine (vieilli), voir Laine. Fig. Être à couteaux tirés avec quelqu’un, en très mauvais termes avec lui. Tirer les mouchoirs, se dit, souvent ironiquement, lorsque quelqu’un raconte une histoire, une nouvelle propre à faire pleurer. Tirer les marrons du feu, par allusion à la fable de La Fontaine « Le Singe et le Chat », s’exposer à des risques au profit d’autrui et, par extension, se dit aussi de celui qui se sort habilement d’affaire, sauvegarde adroitement ses intérêts. Tirer son épingle du jeu, se dégager habilement d’une affaire qui tourne mal ; se faire remarquer dans une situation particulière. Tirer une plume de l’aile à quelqu’un (vieilli), voir Aile. Tirer une écharde du pied à quelqu’un, le sortir d’une grande difficulté. Tirer un lapin de son chapeau, faire surgir quelque chose inopinément. Fam. Tirer à quelqu’un les vers du nez, voir Nez. Tirer la langue, avoir grand soif ou être épuisé et, par extension, être dans la gêne. Tirer une langue d’un pied de long, désirer vivement quelque chose ou en avoir grand besoin. Faire tirer la langue à une personne, lui faire attendre indéfiniment ce qu’elle désire ou ce dont elle a besoin.
▪ Prov. Quand le vin est tiré, il faut le boire, une fois engagé dans une affaire, on ne peut plus reculer.
 Titre célèbre : Le vin est tiré, de Robert Desnos (1943).
2.  Prendre, saisir quelque chose au hasard au sein d’un ensemble ; désigner une personne devant exécuter une tâche, recevoir un gain, etc. au moyen d’un procédé reposant sur le hasard. Tirer un papier dans un chapeau. La probabilité de tirer un as dans un jeu de trente-deux cartes est de 1 sur 8. Tirer les numéros gagnants d’une loterie, du loto et, par métonymie, tirer une loterie, le loto. Le président de la cour a tiré les noms des membres du jury populaire. À Athènes, certains magistrats étaient tirés au sort. Intransitivement. Ils tirèrent à la courte paille pour savoir qui passerait en premier. Tirer à pile ou face. Tirer au doigt mouillé, en choisissant un doigt parmi plusieurs qu’on vous présente, dont l’un seulement a été préalablement mouillé.
▪ Expr. Tirer le gros lot, gagner le lot le plus important d’une loterie et, fig., obtenir un avantage considérable. Tirer le bon numéro, obtenir un de ceux qui permettaient d’éviter la conscription, à l’époque où celle-ci se faisait par tirage au sort ; fig., faire un choix heureux (on dit, dans un sens contraire, Tirer le mauvais numéro). Tirer les cartes à quelqu’un, prédire son avenir en interprétant les combinaisons fortuites des cartes. Tirer les Rois, se réunir pour manger la galette confectionnée pour l’Épiphanie et couronner la personne qui trouve la fève.
3.  Sortir, éloigner un être d’un endroit, d’un lieu. On l’a tiré à grand-peine du puits où il était tombé. Tirer les blessés des décombres. On a du mal à le tirer hors de son bureau. Tirer quelqu’un de son lit. Pron. Pop. Tirons-nous de là ! Elliptiquement. Allez les gars, on se tire.
▪ Fig. Libérer, délivrer quelqu’un d’une situation, d’un état souvent fâcheux, pénible. Tirer quelqu’un de captivité. Il l’a tiré de la misère, du ruisseau. Tirer un ami d’un danger, d’un péril. Tirez-moi d’inquiétude. Tirer quelqu’un de sa rêverie. Il l’a tiré de son sommeil à l’aube. Pron. Se tirer de graves difficultés, d’un mauvais pas. Ils se sont habilement tirés d’affaire.
▪ Loc. verb. S’en tirer, se sortir d’un danger, d’un embarras. Elle s’en est bien tirée. Il ne s’en tirera pas. S’en tirer à bon compte, voir Compte. En manière de menace. Vous ne vous en tirerez pas comme cela. Suivi d’un complément introduit par la préposition avec (fam.). En être quitte pour. Il s’en tire avec quelques contusions. Il s’en est tiré avec une simple amende.
▪ Expr. Tirer quelqu’un du néant, voir Néant. Tirer une personne des griffes ou, fam., des pattes de quelqu’un, la soustraire à son pouvoir, à son emprise.
C.  Obtenir, se procurer.
1.  Recueillir ce que peut produire, fournir une chose. Tirer des sons d’un instrument. Cette statue a été tirée d’un seul bloc de marbre. Il tira quelques bouffées de sa pipe. En parlant d’un profit matériel. Il tire cinq mille euros de rente de ses terres. Tirer un revenu de ses immeubles. D’où peut-il tirer sa subsistance ?
▪ Spécialement. Extraire une substance. Tirer du fer d’une mine, tirer du sable d’une carrière. Le latex est un suc tiré de l’hévéa. Par extension. Faire venir une ressource d’un lieu, d’un pays donné. Les blés que Rome tirait de l’Égypte.
▪ Fig. Je n’ai tiré aucun plaisir de cette rencontre. Ce raisonnement tire sa principale force de la manière dont il est présenté. Les leçons tirées de l’histoire. Savoir tirer les conclusions d’un échec. Dans de nombreuses locutions et expressions. Tirer argument de quelque chose. Tirer raison de quelqu’un à la suite d’une offense, en obtenir réparation. Tirer vengeance de quelque chose, de quelqu’un. Tirer parti des circonstances, tirer profit de ses relations. Tirer avantage d’une chose, en recevoir un certain bénéfice ou, vieilli, s’en prévaloir. Tirer vanité d’un succès.
▪ Par analogie. Obtenir de quelqu’un, au prix de nombreux efforts, ce qu’on lui demande, ce qu’on veut de lui. Tirer des aveux d’un accusé. Nous n’avons tiré aucun éclaircissement, aucune réponse de lui. On ne saurait tirer un mot d’elle. Je ne peux rien tirer de cet enfant.
▪ Expr. Tirer une larme, des larmes à quelqu’un, l’émouvoir, l’apitoyer (on dit aussi Arracher une larme, des larmes à quelqu’un). Le récit de ses malheurs nous a tiré des larmes. Fig. Tirer une carotte à quelqu’un (fam.), voir Carotte. Vieilli. Tirer pied ou aile d’une chose, en obtenir quelque profit d’une manière ou d’une autre. Tirer deux moutures du même sac, prendre double profit dans une même affaire. Très vieilli. Tirer des soupirs de ses talons, voir Talon. Il tirerait de l’huile d’un mur, se dit d’un homme habile à profiter de tout.
▪ Prov. D’une mauvaise paie on tire ce qu’on peut, quand un débiteur ne paie pas tout ce qu’il doit, il faut se contenter du peu qu’il offre.
2.  Puiser, emprunter une phrase, une idée, etc. de quelqu’un, de quelque chose. Il a tiré une infinité de sentences des anciens. C’est de cet auteur qu’il a tiré tout ce qu’il sait. Cette citation est tirée du « Tartuffe », de Molière. Au participe passé. Des mots tirés du latin, du grec. Une expression tirée des Évangiles, d’une fable de La Fontaine.
▪ Loc. Tirer son nom, son origine de quelque chose, les lui devoir. De nombreux départements tirent leur nom de la rivière qui les traverse. Cette fête tire son origine d’un ancien rite païen.
▪ Par extension. Créer une œuvre à partir d’une autre, appartenant à un genre différent. On a tiré des « Trois Mousquetaires » d’innombrables adaptations cinématographiques. Une série télévisée tirée d’un cycle romanesque.

II.

II. Verbe intransitif.
1.  Exercer un effort, un mouvement de traction sur quelque chose. Tirer fortement sur un cordage, sur une amarre. Tirer sur les rênes pour retenir son cheval. Tirer sur le frein à main d’une voiture. Le chien tirait de toutes ses forces sur sa chaîne. Marque de domaine : équitation. Tirer à la main, se dit d’un cheval qui résiste aux aides. Tirer au renard, voir Renard.
▪ Par extension. Tirer sur sa cigarette, en aspirer la fumée. La cheminée, le poêle tire bien, mal, elle, il a un bon, un mauvais tirage.
▪ Expr. fig. Tirer à hue et à dia, voir Dia II. Tirer à la rame (vieilli), travailler beaucoup, avoir fort à faire. Fam. Il ne faut pas trop tirer sur la corde, voir Corde.
2.  En parlant d’une partie du corps, d’un organe. Causer une sensation désagréable semblable à l’effet d’une tension, d’un étirement. Il a la peau qui tire, qui lui tire. À force de lire sur l’écran de sa tablette, il a les yeux qui tirent.
3.  Faire usage d’une arme de trait ou d’une arme à feu, envoyer un projectile au moyen de celle-ci. S’exercer à tirer. Tirer à l’arc ou, vieilli, de l’arc. Tirer à la carabine, à la mitrailleuse. Les policiers ont tiré sur le forcené. Tirer aux grives, aux pigeons, chasser les grives, les pigeons. Tirer en l’air. Tirer à balles réelles. Tirer à la cible. Il a tiré dans le mille, en plein dans le mille. Messieurs les Anglais, tirez les premiers, phrase célèbre qu’aurait prononcée le comte d’Auteroche lors de la bataille de Fontenoy, qui opposa les Français et les Anglais en 1745.
▪ Par métonymie. Ils prirent la fuite dès que le canon eut commencé à tirer. Un fusil qui tire bien.
▪ Loc. et expr. Tirer à blanc, sans projectile ou avec des projectiles inoffensifs. Tirer au jugé, sans pouvoir viser ni localiser très exactement l’objectif. Tirer à vue, faire feu dès que l’objectif est visible et, fig. et fam., critiquer quelqu’un avec une grande virulence. Fig. Tirer à boulets rouges sur quelqu’un, l’attaquer violemment par la parole ou par des écrits. Tirer dans le dos de quelqu’un, voir Dos. Tirer dans les jambes ou, fam., dans les pattes de quelqu’un, chercher à lui nuire par des procédés déloyaux. Fam. Tirer sur l’ambulance, accabler quelqu’un qui est déjà en difficulté (souvent dans des tours négatifs).
▪ Spécialement. Marque de domaine : chasse. Tirer au vol, tirer sur un oiseau lorsqu’il vole, par opposition à Tirer au posé, lorsqu’il est posé. Tirer au cul levé, voir Cul.
▪ Par analogie. Marque de domaine : sports. Dans certains jeux, frapper la balle, le ballon du pied ou les lancer à la main. Tirer au but. Un handballeur qui tire en extension.
 Titres célèbres : Tirez sur le pianiste, film de François Truffaut (1960) ; Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, de Harper Lee (1960).
4.  Aller, s’acheminer dans une direction donnée (fam. et vieilli). Tirons de ce côté. Tirer vers la droite, sur la droite.
▪ Loc. fig. Tirer à la ligne, allonger inutilement un texte. Fam. Tirer au large, s’enfuir. Pop. Tirer au flanc, voir Flanc.
▪ Par extension. Cette voiture tire à droite, a tendance à aller vers la droite.
▪ Fig. Tendre vers tel ou tel état. Surtout dans des locutions. Tirer à sa fin, se dit de ce qui est sur le point de s’achever (on dit aussi Toucher à sa fin). Notre séjour tire à sa fin. Tirer à conséquence, avoir de l’importance par ses suites ou ses résultats. Son refus ne tirera pas à conséquence. Tirer en longueur, se prolonger à l’excès. Cette négociation tire en longueur.
▪ Spécialement. Avoir une teinte qui s’apparente à une certaine couleur. Cette pierre tire sur le vert. Le plumage de cet oiseau tire sur le violet. Par métonymie. Un blond tirant sur le roux. Marque de domaine : beaux-arts. Tirer au noir, se dit d’un tableau dans lequel les ombres et les demi-teintes noircissent par l’effet du temps (on dit aussi Pousser au noir).
5.  Marque de domaine : escrime. Tirer des armes ou, simplement, tirer, pratiquer l’escrime. Tirer à la salle d’escrime. Il tire contre son maître d’armes, avec son maître d’armes.
▪ Loc. Tirer au mur, s’entraîner contre un mur. Tirer à fond, voir Fond.
6.  Marque de domaine : marine. Vieilli. En parlant d’un bateau, avoir tel tirant d’eau (on dit plutôt Caler). Ce voilier tire un mètre cinquante d’eau.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.