tu

TU

pronom personnel sujet de la deuxième personne du singulier, aux deux genres.
Étymologie : xe siècle. Issu du latin tu, pronom personnel de la deuxième personne du singulier.
■  Tu sert à désigner la personne à qui s’adresse celui qui parle, écrit, pense.
▪ À la différence de Vous quand il désigne une personne unique, Tu est le signe d’une proximité, d’une intimité, d’une familiarité existant entre les deux personnes. Tu s’utilise par exemple entre les membres d’une même famille, entre des amis. Tu marque également une égalité entre personnes, par exemple entre pairs, entre confrères, entre enfants. Tu peut aussi servir à indiquer la supériorité hiérarchique ou l’autorité du locuteur, par exemple celle d’un professeur vis-à-vis d’un élève. Tu peut enfin exprimer une forme de dédain, de mépris. Dans le style oratoire ou poétique, Tu est parfois utilisé pour s’adresser aux personnes qu’on respecte le plus, aux rois, aux princes, à Dieu, comme dans Puissance suprême, tu me sauveras de cet abîme. Dans les prières, Tu peut servir à invoquer Dieu, comme dans le Notre Père. Tu se rencontre aussi dans la Bible, notamment dans les commandements du Décalogue. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tu ne tueras point.
▪ Tu est toujours employé comme sujet ; en fonction de complément, on emploie te, toi (voir ces mots). Tu se place avant le verbe, sauf dans des phrases interrogatives et exclamatives, dans des propositions incises ou dans certaines tournures exigeant l’inversion ; il ne peut être séparé de ce verbe que par un autre pronom personnel, par l’adverbe ne, ou par les pronoms adverbiaux en, y. Je suis sûre que tu viendras. Où vas-tu ? Comment peux-tu dire une telle chose ! Ainsi, dis-tu, il viendrait ce soir. Il t’accordera volontiers cette faveur, encore dois-tu la mériter. Voudrais-tu à toutes forces qu’il gagne, qu’il ne le pourrait. Tu m’as déjà parlé de lui. Tu n’es plus mon ami. Tu en mangeras demain. Tu y étais.
▪ Tu peut être renforcé par toi, placé devant lui ou après le verbe. Toi, tu partiras la première. Tu penses, toi, qu’il faut renoncer ?
▪ Dans la langue familière, le u de Tu s’élide devant une voyelle ou un h muet. T’es bête !
▪ Loc. et expr. À bouche que veux-tu, voir Bouche. Être à tu et à toi avec quelqu’un, être intimement lié avec lui, faire preuve d’une grande familiarité à son égard. Fam. Tu parles !, Tu m’étonnes ! s’emploient pour exprimer le doute, la surprise, etc. dans une conversation.
▪ Tu se rencontre dans des expressions proverbiales ou des proverbes. Si tu veux la paix, prépare la guerre. Dis-moi qui tu hantes ou qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es, on juge aisément quelqu’un d’après les relations qui sont les siennes. Un tiens, un bon tiens vaut mieux que deux tu l’auras, voir Tenir.
▪ Subst., au masculin. Hésiter entre le « tu » et le « vous ».
▪ Par extension. Tu peut être employé pour s’adresser à soi-même. Dans un monologue de « Bérénice », de Racine, Titus s’interroge en ces termes : « Eh bien, Titus, que viens-tu faire ? »
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