vertu

VERTU

nom féminin
Étymologie : xe siècle. Issu du latin virtus, « ensemble de qualités morales » et « qualités viriles ; bravoure, vaillance », lui-même dérivé de vir, « homme ; mari, époux ».
1.  Disposition ferme et constante de l’âme, qui porte à faire le bien et à fuir le mal. Les épicuriens et les stoïciens ont identifié le bonheur à la vertu. Vertu sublime, austère. C’est une femme de grande vertu, de haute vertu. Prôner, pratiquer la vertu. Le chemin de la vertu. Prendre le masque de la vertu. L’amour de la vertu. La vertu et le vice. Des actes de vertu. Le discours sur la vertu, prononcé chaque année lors de la séance publique annuelle de l’Académie française. Le discours sur la vertu était à l’origine l’éloge d’un acte vertueux qui avait été couronné par le prix Montyon.
▪ Par métonymie. Litt. Désigne parfois des personnes vertueuses. Honorer, persécuter la vertu.
▪ Loc. et expr. Faire de nécessité vertu, voir Nécessité. Vous avez bien de la vertu, se dit ironiquement à quelqu’un qui s’impose une obligation que l’on n’accepterait pas volontiers soi-même. Expr. prov. La vertu se tient au milieu, traduction du latin In medio stat virtus, signifiant qu’il est sage de se tenir éloigné des extrêmes.
 Titres célèbres : Délie, objet de plus haute vertu, de Maurice Scève (1544) ; Pamela ou la Vertu récompensée, de Samuel Richardson (1740) ; Justine ou les Malheurs de la vertu, du marquis de Sade (1791).
2.  Qualité morale particulière propre à l’accomplissement de certains devoirs, certaines bonnes actions. Les vertus chrétiennes. Vertus guerrières, civiques, domestiques. Les vertus bourgeoises, voir Bourgeois. La générosité, le courage sont des vertus. La patience n’est pas la moindre de ses vertus. Parer quelqu’un de toutes les vertus.
▪ Spécialement. Marque de domaine : philosophie. La forme des vertus (vieilli), le principe qui articule et ordonne ces qualités entre elles afin d’amener l’homme à la perfection morale. – Marque de domaine : théologie chrétienne. Vertus théologales, qui ont Dieu pour objet. Les trois vertus théologales sont la foi, l’espérance et la charité. Vertus morales, toutes celles par lesquelles l’homme, même sans avoir reçu la grâce, est porté à bien agir. Vertus cardinales, sur lesquelles repose la morale et qui sont traditionnellement la prudence, la justice, la tempérance et la force. Vertus héroïques, si exceptionnelles qu’elles justifient une canonisation.
▪ Désigne parfois la chasteté, la pudicité d’une personne, en particulier d’une femme. Elle l’a accusé d’avoir voulu attenter à sa vertu. Par métonymie. Parfois iron. C’est une vertu. Expr. Une dame, une demoiselle de petite vertu, désigne par euphémisme une prostituée. Fam. Un père la vertu, un homme pudibond et moralisateur (on dit aussi un père la pudeur). Un dragon de vertu, voir Dragon.
▪ Par métonymie. Représentation allégorique d’une de ces qualités. Les trois vertus de bronze qui entourent le cénotaphe de Mazarin, dans l’ancienne chapelle du palais de l’Institut de France, sont les figures de la prudence, de la paix et de la fidélité.
3.  Capacité d’une chose de produire un certain effet, généralement positif, bienfaisant. Les vertus médicinales, curatives des plantes. Les vertus analgésiques du quinquina. La vertu maléfique d’un philtre. On prêtait aux eaux de la fontaine de Jouvence la vertu de rendre la jeunesse. Les vertus de la musique, du sport.
▪ Loc. prép. En vertu de, en conséquence de, par l’effet de, en considération de. En vertu du jugement, il devra payer une amende. En vertu des pouvoirs qui me sont conférés. En vertu du principe d’inertie, un corps sur lequel ne s’exerce aucune force extérieure reste au repos ou suit un mouvement uniforme rectiligne. En vertu de quoi prétendez-vous cela ?
4.  Marque de domaine : théologie. Les Vertus, les anges appartenant au deuxième chœur de la seconde hiérarchie angélique, laquelle comprend également les Puissances et les Dominations.
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