vice

I. VICE

nom masculin
Étymologie : xiie siècle. Emprunté du latin vitium, de même sens.
↪ voir aussi : II. Vice-
1.  Défaut, grave imperfection qui affecte la constitution d’une personne ou d’un animal, ou qui rend une chose impropre à sa destination, nuit à son efficacité. Un vice de conformation. Ce cheval n’a pas de vices. Un vice de raisonnement. Vice de fabrication, de fonctionnement. Ce vice de construction engage la responsabilité de l’entrepreneur. Les vices d’un système monétaire.
▪ Spécialement. Marque de domaine : droit. Vice de pérégrinité (anciennement), voir Pérégrinité. Vice caché, défaut d’un bien vendu, qui n’était pas décelable à un premier examen et n’apparaît qu’à l’usage, après la vente, par opposition à Vice apparent. Vice rédhibitoire, vice caché qui rend un bien vendu impropre à l’usage auquel il est destiné, ou en diminue notablement l’intérêt, mettant l’acheteur en droit de demander la résolution de la vente. Dans le cadre d’une procédure, de l’établissement d’un acte. Vice de procédure. Vice de consentement ou du consentement, fait qui est de nature à entamer la liberté du consentement lors de l’établissement d’un acte. L’erreur, le dol et la violence constituent les vices de consentement. Vice de forme, irrégularité dans le respect des formalités requises pour établir un acte juridique ou un acte de procédure, qui affecte sa validité. Un arrêt entaché d’un vice de forme, cassé pour vice de forme. Vice intrinsèque, voir Intrinsèque.
2.  Disposition constante qui porte à faire le mal. Le vice se masque parfois sous les dehors de la vertu. Pousser quelqu’un au vice. Persévérer, s’endurcir dans le vice. Une âme dénuée de vice.
▪ Par affaiblissement. Inclination d’esprit malveillante, retorse. Il a le vice au corps.
▪ Par métonymie. Litt. Désigne les personnes vicieuses. Condamner, punir le vice. Encourager le vice.
 Titre célèbre : Juliette ou les Prospérités du vice, du marquis de Sade (1797).
3.  Défaut particulier qui pousse à accomplir certaines actions mauvaises, immorales. Un vice odieux, honteux. L’avarice, l’envie, la paresse sont des vices. Il s’est abandonné à toutes sortes de vices. On attribue parfois à la comédie la fonction de corriger les vices. Retomber dans ses vices. Expr. proverbiales. Pauvreté n’est pas vice. L’oisiveté est la mère de tous les vices.
▪ Spécialement. Débauche, luxure ; pratique sexuelle considérée comme déréglée. Vivre, se vautrer dans le vice. Loc. vieillies. Vice contre nature, pratique sexuelle présentée comme contraire à la nature ; se disait en particulier pour désigner l’homosexualité. Le vice solitaire, la masturbation.
▪ Par métonymie. Représentation allégorique d’un de ces défauts. Mantegna a peint Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu. Le vice appuyé sur le bras du crime, par allusion à un propos de Chateaubriand évoquant Talleyrand accompagné de Fouché.
▪ Par affaiblissement. Habitude invétérée, passion irrépressible. Il a le vice du jeu. Parfois plaisant. Le café est son vice.
▪ Loc. fig. et fam. Pousser le vice jusqu’à, suivi d’un infinitif, avoir l’audace de, aller jusqu’à. Il pousse le vice jusqu’à prétendre qu’il n’en savait rien.
 Titre célèbre : Ce vice impuni, la lecture, recueil d’essais de Valery Larbaud (1925 et 1941).
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