voyage

VOYAGE

nom masculin
Étymologie : xie siècle. Issu du latin viaticum, « quantité d’argent, de vivres nécessaires à un voyage », neutre substantivé de viaticus, « de voyage, qui concerne les voyages », lui-même dérivé de via, « route, chemin », puis « trajet, voyage ».
1.  Action de se rendre, de se déplacer dans un lieu plus ou moins éloigné ; par extension, le séjour que l’on fait dans ce lieu. Le voyage a duré une journée. Un sac, une tenue de voyage. Voyage à pied, en voiture, en avion. Voyage par terre, par mer. Faire, entreprendre un voyage. Être en voyage. Revenir de voyage. Envisager, effectuer un voyage en Laponie. Un voyage autour du monde. Un voyage dans l’espace. Un voyage d’agrément, d’affaires. Un voyage de découverte. Ils sont allés à Rome pour leur voyage de noces. Le voyage d’Italie, de Grèce, désignait le séjour qu’avaient coutume d’accomplir dans ces pays aux xviiie et xixe siècles les jeunes gens de l’aristocratie, les poètes, les peintres pour parfaire leur éducation artistique. « Voyages extraordinaires » est le titre donné à la collection créée par Hetzel pour réunir la production romanesque de Jules Verne. Récit, relation de voyage ou, elliptiquement et vieilli, voyage. Avec « L’Usage du monde », paru en 1963, Nicolas Bouvier a renouvelé le genre du récit de voyage. Jean de Léry a écrit un célèbre voyage.
▪ Loc. et expr. Voyage au long cours, voir Cours I. Voyage organisé, voir Organisé. Bon voyage ! s’emploie pour souhaiter à quelqu’un un agréable voyage et, fig. et iron., pour exprimer le plaisir qu’on a à voir s’en aller une personne importune. Agence de voyages, qui propose une série de services destinés à faciliter les voyages d’agrément ou d’affaires. Chèque de voyage, voir Chèque. Les gens du voyage, les forains, les artistes de cirque, qui exerçaient une profession itinérante (vieilli) ; désigne aujourd’hui les membres de communautés nomades qui se déplacent de ville en ville. Fig. Faire le grand, le dernier voyage, le voyage de l’autre monde, le voyage sans retour, mourir. Fam. Ça vaut le voyage (parfois iron.), c’est digne d’intérêt. Ne pas être déçu du voyage (souvent iron.), être comblé dans ses attentes. Emmener quelqu’un en voyage (vieilli), lui en faire accroire, le mystifier. Au Québec. J’ai mon voyage, j’en ai assez.
▪ Prov. Les voyages forment la jeunesse.
▪ Spécialement. Trajet, souvent répété, que l’on fait pour déplacer, transporter un bien, une marchandise. Elle a dû faire trois voyages entre Paris et la banlieue pour son déménagement. Un seul voyage suffira. Faire des voyages de la cave au grenier. Par métonymie. Vieilli. Ce qui est ainsi déplacé, transporté. Un voyage de bois, de charbon.
 Titres célèbres : Voyages de Gulliver, de Jonathan Swift (1726) ; Voyage en Orient, de Gérard de Nerval (1851) ; Le Voyage de monsieur Perrichon, pièce d’Eugène Labiche (1860) ; Le Voyage dans la Lune, film de Georges Méliès (1902).
2.  Fig. Expérience, situation qui transporte par la pensée dans un autre lieu, une autre époque, etc. Un voyage dans le passé, dans le souvenir. Les récits de Marco Polo nous font faire un voyage dans la Chine médiévale.
▪ Spécialement. Expérience résultant de la prise d’une drogue psychédélique, caractérisée par des hallucinations, une perception altérée de la réalité et une exacerbation des sensations.
 Titres célèbres : Voyage d’hiver, cycle de lieder de Schubert (1827) ; Voyage au bout de la nuit, de Céline (1932) ; Le Voyage intérieur, de Romain Rolland (1942).
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