rabbattre

1re édition

RABBATTRE.

v. a.
■  Diminuer, retrancher. Il faut rabbattre du prix. rabbattre du sort principal. il le vend tant sans rien rabbattre.
On dit figur. que L’on rabbat beaucoup d’une personne, Quand on diminuë de l’estime qu’on avoit d’elle ; & en ce sens on dit quelquefois, J’en rabbas quinze, Qui est une façon de parler tirée du jeu de paume.
On dit aussi, d’Un homme inflexible. Il n’en rabbattra rien.
Il signifie aussi, Destourner un coup, & le rompre en parant, comme, Rabbattre un coup d’espée.
Et fig. Rabbattre les coups, pour, Appaiser une querelle, l’adoucir.
Il veut dire aussi, Abbattre, abbaisser. Rabbattre des botes. rabbattre les coustures. Et figur. Rabbattre l’orgueïl, la fierté de quelqu’un. il luy a bien rabbattu son caquet.
Il est quelquefois neutre, & signifie quitter le droit chemin, & destourner tout d’un coup par un autre à droit ou à gauche. Quand vous serez-là, vous rabbattrez par un tel endroit.
On dit, Se rabbattre, pour dire, Retomber brusquement en quelque endroit. Les perdrix se rabbattirent dans cette piece de bled.
On dit, Que les troupes, que l’armée se rabbattent sur une place.
■ Rabbattu. part. Espée rabbattuë, Qui n’a ny pointe ny tranchant.
Dames rabbatuës, Sorte de jeu qu’on joüe sur le trictrac, Joüer aux dames rabbattuës.
Tout compté & rabbattu ; pour dire, Tout bien examiné.
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