borne

1re édition

BORNE.

s. f.
■  Pierre, ou autre marque quelle qu’elle soit, qui sert a diviser un champ, un pays d’avec un autre. Planter une borne. asseoir des bornes. arracher des bornes. passer les bornes. l’Espagne a pour bornes les Mers & les Monts Pyrenées. reculer les bornes. estendre les bornes de son Empire.
Il se dit aussi fig. & au pluriel. Il a passé les bornes de son pouvoir, de sa jurisdiction. passer les bornes de la raison & de la modestie. passer les bornes de son sujet. mettre, donner des bornes à son ambition. se contenir dans les bornes du devoir. franchir les bornes du respect. aller au delà, passer au delà des bornes de la bienseance. se prescrire des bornes. demeurer, se tenir dans les bornes de la raison, dans les bornes les plus estroites du devoir. son ambition n’a point de bornes, est sans bornes.
Borne, signifie aussi, Certaines pierres qu’on met à costé des portes, ou le long des murailles, pour empescher qu’elles ne soient endommagées par les carrosses & autres voitures. Il faut mettre une borne contre ce mur.

borner

■ Borner. v. a. Limiter, mettre des bornes. Borner un champ. borner un vignoble.
On dit qu’Un jardin, qu’une maison est bornée, lors qu’elle a peu d’estenduë, ou qu’on ne peut l’estendre.
Il signifie fig, Moderer. Borner ses desirs, ses pretentions, ses esperances. il faut se borner à cela ; Et absolument, Il faut se borner.
■ Borné, ée. part. Il a toutes les significations de son verbe.
On dit qu’Une maison a une veuë bornée, quand la veuë en est de peu d’estenduë.
Et on dit fig. qu’Un homme a des veuës bornées. pour dire qu’Il a peu de lumiere, ou peu d’ambition.
On dit fig. Un esprit borné, pour dire, Qui est capable de peu de chose.
On dit encore, Une fortune bornée, pour dire, Qui ne peut plus croistre, ou qui est mediocre & commune.
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