déchirer

3e édition

DÉCHIRER.

v. a.
■  Rompre, mettre en pièces sans se servir d’instrumens tranchans. Il ne se dit au propre que des étoffes, de la toile, du papier, du parchemin, de la peau, des chairs, & des choses de cette nature. Déchirer une lettre. Déchirer un Contrat, une promesse. Déchirer un habit, un manteau. Le Grand Prêtre déchira ses vétemens. Déchirer une plaie. On le déchira à coups de fouet. Déchirer à belles dents. Il s’est déchiré toute la main. Actéon fut déchiré par ses chiens.
Prov. en parlant d’Un homme qui ne s’est pas fait trop prier pour faire ce qu’on desiroit de lui, on dit, qu’Il ne s’est pas fait déchirer le manteau, qu’Il ne s’est pas fait déchirer son manteau pour cela.
On dit figur. de Certaines douleurs vives & aiguës, qu’Elles déchirent l’estomac, qu’elles déchirent les entrailles.
On dit encore figur. qu’Une chose déchire le cœur, déchire les entrailles, pour dire, qu’Elle donne beaucoup de compassion, & qu’elle touche sensiblement. Cette mére voyant souffrir son fils, se sentoit déchirer les entrailles.
On dit figur. qu’Un Etat est déchiré par diverses factions, que l’Eglise est déchirée par un Schisme.
On dit aussi figur. dans le même sens, que Les passions opposées déchirent le cœur, déchirent l’ame.
■ Déchirer, signifie aussi figur. Offenser, outrager par des médisances. Déchirer son prochain. Déchirer la réputation de son prochain.
On dit, qu’Un homme est tout déchiré, pour dire, que Ses habits sont tous déchirez.
On dit, qu’Une femme, qu’Une fille n’est pas trop déchirée, n’est pas tant déchirée, pour dire, qu’Elle n’est pas laide, qu’elle est assez jolie. Il est du style familier.
■ Déchiré, ée. part.
On dit prov. qu’Un chien hargneux a toujours les oreilles déchirées, pour dire, qu’Un querelleur a toujours des affaires desagréables.
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