forcer

3e édition

FORCER.

v. a.
■  Contraindre, violenter. Forcer quelqu’un à faire quelque chose, de faire quelque chose. Forcer son humeur. Forcer son inclination. Forcer les consciences.
Il signifie aussi, Prendre par force. Forcer une place. Forcer un corps-de-garde. Forcer une barricade. Forcer un passage.
On dit, Forcer une fille, forcer une femme, pour dire, La prendre de force, la violer. Et en termes de chasse, Forcer une bête, pour dire, La prendre avec des chiens de chasse après l’avoir courue. Forcer un lièvre. Forcer un cerf, un dain, un chevreuil.
■ Forcer, signifie aussi, Rompre avec violence. Forcer les prisons. Forcer un coffre. Forcer une porte. On dit, Forcer une clef, forcer une serrure, pour dire, Fausser quelque chose à une clef, aux ressorts d’une ferrure.
On dit, Forcer un cheval, pour dire, Le trop pousser, le faire trop courir, l’outrer. Et, Se forcer, pour dire, Faire quelque chose avec trop de force & de véhémence. Ne vous forcez point, vous vous ferez mal. Ne vous forcez pas tant.
On dit, Forcer nature, pour dire, Vouloir faire plus qu’on ne peut.
On dit, Forcer de voiles, pour dire, Faire p. 711force de voiles. Ils forcérent de voiles pour suivre l’ennemi.
■ Forcé, ée. part. Il a les signific. de son verbe.
On dit, d’Un homme, qu’Il est forcé dans toutes ses actions, pour dire, qu’Il n’a rien de naturel, qu’il est contraint, qu’il est affecté dans tout ce qu’il fait.
On appelle, Style forcé, Vers forcé, Poësie forcée, Un style, un Vers, une Poësie, qui n’ont rien de naturel. Et on dit, Donner un sens forcé à un passage, à un Auteur, pour dire, L’interpréter dans un autre sens que le vrai, le détourner du sens naturel & véritable.
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