forcer

4e édition

FORCER.

v. a.
■  Contraindre, violenter. Forcer quelqu’un à faire quelque chose, de faire quelque chose. Forcer son humeur. Forcer son inclination. Forcer les consciences.
Il signifie aussi, Prendre par force. Forcer une Place. Forcer un corps-de-garde. Forcer une barricade. Forcer un passage.
On dit, Forcer une fille, forcer une femme, pour dire, La prendre de force, la violer. Et en termes de Chasse, Forcer une bête, pour dire, La prendre avec des chiens de chasse après l’avoir courue. Forcer un lièvre. Forcer un cerf, un dain, un chevreuil.
■ Forcer, signifie aussi, Rompre avec violence. Forcer les prisons. Forcer un coffre. Forcer une porte. On dit, Forcer une clef, forcer une serrure, pour dire, Fausser quelque chose à une clef, aux ressorts d’une serrure.
On dit, Forcer un cheval, pour dire, Le trop pousser, le faire trop courir, l’outrer. Et, Se forcer, pour dire, Faire quelque chose avec trop de force & de véhémence. Ne vous forcez point, vous vous ferez mal. Ne vous forcez pas tant.
On dit, Forcer nature, pour dire, Vouloir faire plus qu’on ne peut.
On dit, Forcer de voiles, pour dire, Faire force de voiles. Il s’emploie aussi au figuré.
■ Forcé, ée. participe.
On dit d’Un homme, qu’Il est forcé dans toutes ses actions, pour dire, qu’Il n’a rien de naturel, qu’il est contraint, qu’il est affecté dans tout ce qu’il fait.
On appelle Style forcé, Vers forcé, Un style, un vers qui n’a rien de naturel. Et on dit, Donner un sens forcé à un passage, à un Auteur, pour dire, L’interpréter dans un autre sens que le vrai, le détourner du sens naturel & véritable.
■ Forcé, en Peinture, se dit Des figures, quand leur attitude est gênée sans nécessité ; du coloris, quand il est outré ; & de l’effet, quand l’artifice dont le Peintre peut se servir pour augmenter l’effet, est trop grossièrement employé.
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