marquer

3e édition

MARQUER.

v. a.
■  Mettre une marque ou une empreinte sur une chose pour la distinguer d’une autre. Marquer des moutons, des chevaux. Marquer de la vaisselle. Marquer d’un fer chaud, avec un fer chaud. Marquer les arbres. Marquer des serviettes, des draps. On marque le vin dans les caves. Les Fourriers marquent les logis.
On dit, Marquer un Camp, pour dire, Marquer le lieu où l’Armée doit camper.
Marquer, Signifie aussi, Faire une impression par quelque blessure, par quelque coup. Il a été marqué rudement au front. Il ne s’est pas contenté de le battre, il l’a marqué au visage.
On dit, d’Un homme qui prend les devants pour arriver le premier où la compagnie doit se rendre, qu’Il est allé marquer les logis. Il est du style familier.
Il signifie aussi, Laisser des marques, des traces, des vestiges. Le torrent a marqué son passage par de grands ravages. Les armées marquent ordinairement leur passage par de grands désordres.
Marquer, Signifie encore, Mettre une marque, pour faire souvenir. Marquer dans un livre l’endroit où l’on en est demeuré. Je lui ai marqué ce passage avec du crayon. Marquer son jeu. Marquer les points qu’on gagne au trictrac, au piquet. Marquer une chasse au jeu de la paume.
On dit prov. & fig. Marquez cette chasse, pour dire, Souvenez-vous de cette action, j’en aurai raison en temps & lieu.
Marquer, Signifie encore, Indiquer, donner lieu de connoître. Sa taille, sa bonne mine, marquent quelque chose de grand, marquent bien ce qu’il est.
On dit, d’Une allée nouvellement plantée, qu’Elle commence à marquer, pour dire, que les arbres commencent à bien pousser.
Marquer, Signifie aussi, Spécifier, soit de bouche, soit par écrit. Je lui marquai expressément, qu’il eût à faire telle chose. Pouvois-je mieux lui marquer cela ? Je ne goûte point ce que vous m’avez marqué dans votre lettre. Il lui marqua telle chose dans son discours. Marquer à quelqu’un ce qu’il doit faire.
On dit, qu’Un cheval marque encore, pour dire, que Les marques qui viennent aux dents paroissent encore, & font connoître qu’il n’a pas plus de huit ans. Et on dit, qu’Il ne marque plus, Quand ces marques cessent de paroître.
On dit encore, qu’Un cadran au soleil marque, ou ne marque plus, pour dire, que Le soleil y donne encore, ou n’y donne plus.
On dit figurément, d’Une personne qui desire avec ardeur une chose qu’elle ne sauroit avoir, Son fruit en sera marqué. Il est du style familier.
Marquer, Signifie aussi, Témoigner, donner des marques. Marquer sa reconnoissance. Marquer son amitié, sa tendresse, son estime, son affection, son respect, son attention, sa bonne volonté.
Marqué, ée. participe. Il a les significations de son verbe.
On dit prov. qu’Un homme est marqué, pour dire, qu’Il a quelques marques au visage ou au corps qui le rendent difforme.
On dit, d’Un enfant, qui en naissant a apporté quelque signe, qu’Il est né marqué.
On dit prov. qu’Un homme, qu’un ouvrage est marqué au bon coin, pour dire, que Cet homme a de bonnes qualitez, qu’il est homme de bien, que cet ouvrage est excellent.
On dit, d’Un borgne, d’un boîteux, d’un bigle, d’un bossu, qu’Il est marqué au B. Il est du style familier.
On dit aussi fig. qu’Un homme est marqué, pour dire, qu’Il est noté, & qu’il a fait quelque faute qui a éclaté. Il faut que désormais il se conduise sagement, il est marqué sur le livre rouge.
On appelle, Papier marqué, parchemin marqué, Du papier, du parchemin qui est marqué avec un timbre, pour servir aux actes qui font foi en Justice.
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