merveille

3e édition

MERVEILLE.

s. f.
■  Chose qui cause de l’admiration. Grande merveille. Rare merveille. Il regarde cela comme une merveille. Il nous dit des merveilles. Il nous raconta des merveilles de ce pays-là. Il fut surpris à la vûe de tant de merveilles. Ce n’est pas grand’merveille. Ce n’est pas une grande merveille. Ce n’est pas merveille. Où est la merveille ? La merveille est en ce que, &c. C’est une merveille en beauté. C’est une merveille que cet esprit-là, que cet enfant-là. La merveille de nos jours, de notre siecle.
Prov. pour rabbaisser une chose, une action que quelqu’un veut faire passer pour merveilleuse, on dit que Ce n’est pas grand’merveille. Voilà une belle merveille.
On dit poëtiquement, Une jeune merveille, pour dire, Une jeune personne extrémement belle.
On appelle, Les sept merveilles du monde, Les muraille, & les jardins de Babylone, faits par Semiramis. Les Pyramides d’Egypte. Le Phare d’Alexandrie. Le tombeau qu’Artemise fit élever pour Mausole son mari. Le Temple de Diane d’Ephese. Celui de Jupiter Olympien à Pise en Elide, & le Colosse de Rhodes. Et proverbialement & par éxaggération on dit d’un superbe édifice, ou de quelque autre chose semblable & excellente dans son genre, que C’est une des sept merveilles du monde. On dit aussi dans le même sens, que C’est la huitiéme merveille du monde.
On dit : C’est une merveille de vous voir. C’est une merveille que de vous voir. Pour faire un reproche d’amitié à quelqu’un qu’on avoit accoutumé de voir, & qu’on ne voit plus que rarement.
On dit, Faire merveilles, pour dire, Faire fort bien. C’est un brave garçon, je l’ai vû faire merveilles au siége de, &c. Il fit des merveilles ce jour-là. Notre Prédicateur a fait des merveilles, a fait merveilles aujourd’hui. Quand il se méle de donner à manger, il fait merveilles.
On dit fig. & prov. Promettre monts & merveilles, pour dire, Faire de très-grandes promesses.
■ A merveille, ou a merveilles. adv. Parfaitement, jusqu’à donner de l’admiration. Il préche à merveilles. Il peint à merveille. Il danse, il joue, il chante à merveilles.
■ Pas tant que de merveille. Façon de parler dont on se sert dans les discours ordinaires, pour dire, Pas beaucoup. Il ne l’aime pas tant que de merveille. Il n’y en a pas tant que de merveille. A-t-il beaucoup d’esprit ? Pas tant que de merveille.
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