naître

3e édition

NAITRE.

v. n. Conjugaison : Je nais, tu nais, il naît, nous naissons. Je naissois. Je naquis. Je naîtrai. Nais. Naissez. Que je naisse, &c.
■  Venir au monde, sortir du ventre de la mère. Un enfant qui vient de naître. Les enfans qui naîtront de ce mariage. Ce Prince nâquit un tel jour. Naître de parens illustres. Jesus-Christ est né d’une Vierge. Etre né Gentilhomme. Il est né François. Il est né sous une heureuse planète. Il lui est né un fils. Tout ce qui naît est sujet à mourir. Naître aveugle, boiteux. Un poulain, un agneau qui vient de naître.
On croyoit autrefois que Certains animaux, comme les rats, les souris, &c. naissoient de corruption.
■ Naître, Se dit aussi des Végétaux qui commencent à pousser, comme les arbres, les plantes & les fleurs. L’herbe commence à naître. Les fleurs naissent au printemps.
On dit poëtiquement & dans le style soûtenu, Le jour commence à naître, pour dire, Commence à paroître.
■ Naître, Se dit encore figur. Des choses qui commencent à paroître tout à coup par quelque événement extraordinaire. Le tremblement de terre fit naître des Iles en des lieux où il n’y en avoit jamais eu.
On dit, qu’On a vû naître la fortune d’un homme, pour dire, qu’On en a vû le commencement. Et absolument aussi, Je l’ai vû naître, pour dire, J’ai vû le commencement de sa fortune : Et, Il ne fait encore que de naître, pour dire, Sa fortune ne fait encore que de commencer.
■ Naître, Signifie aussi figur. Prendre origine, être produit. Ce ruisseau naît à deux lieues d’ici. Les Orangers ne naissent que dans les pays chauds. L’Empire Romain ne faisoit que de naître, lorsque, &c. Les affaires naissent les unes des autres. Un procès naît de l’autre. Les maladies naissent d’intemperance.
Il se dit aussi dans les choses de Morale, pour en marquer le commencement. J’ai vû naître cet amour. Cela m’en a fait naître la pensée. Cela fit naître une haine irréconciliable entre eux. Cela peut faire naître de grands soupçons, de grands scrupules. Et dans cette acception son plus grand usage est à l’infinitif.
On dit, Naître Poëte, naître Peintre, naître Musicien, pour dire, Avoir des dispositions p. 176naturelles à être Poëte, Peintre, &c.
On dit aussi, Etre né pour une chose, pour dire, Avoir un grand talent, une grande disposition naturelle pour une chose. C’est un homme qui est né pour la guerre, pour les armes. Etre né pour les lettres. Etre né pour la joie.
■ Naître, Se dit aussi en Théologie, en parlant du Fils de Dieu. Le Verbe naît éternellement du Père d’une manière ineffable. Le Verbe est né avant tous les temps.
On dit famil. Il est à naître que, pour dire, Il n’est jamais arrivé que. Il est à naître qu’un fils en ait jamais si mal usé avec son père.
■ Né, ée. part. Un enfant nouvellement né. Aveugle né. Né coiffé.
■ Né, Se dit aussi de certain droit qui est attaché à quelques dignitez. Ainsi on dit, que l’Archevêque de Paris & l’Abbé de saint Denys sont Conseillers nez du Parlement, pour dire, que Tous les Archevêques de Paris, & tous les Abbez de saint Denys ont droit de séance au Parlement.
On dit aussi dans un sens pareil, que l’Archevêque de Rheims est Legat né du saint Siége, que l’Archevêque de Narbonne est Président né des Etats de Languedoc.
On dit aussi famil. qu’Un homme est né prié, pour dire, qu’Il n’a pas besoin d’être invité.
■ bien-né, ée. adject. Qui a de bonnes inclinations, Un enfant bien-né. Une fille bien-née.
■ mal-né, ée. adj. Qui a de mauvaises inclinations. Un enfant mal-né. Une fille mal-née.
■ mort-né. adj. Mort avant que de naître. Un enfant mort-né. Un veau mort-né. Un agneau mort-né.
■ nouveau-né. adj. Qui est né depuis peu de temps, qui vient de naître. Un enfant nouveau né.
■ premier-né. adj. masc. Terme de l’Ecriture sainte. Le premier enfant mâle. Sous la Loi de Moïse on offroit à Dieu les enfans premiers-nez.
Il est aussi subst. L’Ange extermina les premiers-nez des Egyptiens.
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