purger

3e édition

PURGER.

v. act.
■  Purifier, nettoyer, ôter ce qu’il y a de grossier, d’impur, de superflu, de mal-faisant dans le corps, par des remèdes pris par la bouche. Purger un malade. Cette drogue purge le bas ventre, le cerveau. Purger quelqu’un avec du séné, de la casse, de la manne, &c. Dans certaines maladies il faut moins purger que saigner. Ce médicament purge trop. On dit aussi, Cette drogue purge la bile, pour dire, Chasse la bile.
On dit, qu’Un Medecin a purgé un malade, pour dire, qu’Il lui a fait prendre une médecine, une purgation : Et qu’Un homme s’est purgé, pour dire, qu’Il a pris une purgation.
On dit, Purger l’Etat de voleurs, de vagabonds, &c. Purger sa maison de fripons, pour dire, Chasser les voleurs, les vagabonds d’un Etat, les valets fripons d’une maison.
On dit, Purger son bien de dettes, pour dire, Acquiter toutes ses dettes, en sorte que ce qui reste de bien soit net & liquide.
On dit, en termes de Palais, qu’Un decret purge toutes sortes d’hypothèques, pour dire, que Quand le decret est passé, les hypothèques qui n’y ont pas été comprises sont de nul effet.
On dit, en matière criminelle, Purger la contumace ; Et cela se dit, d’Un homme qui après avoir été condamné par contumace, se constitue prisonnier pour se justifier.
On dit, Purger la mémoire d’un mort, pour dire, Le déclarer juridiquement innocent du crime pour lequel il avoit été condamné : Et, Purger la réputation de quelqu’un, pour dire, Faire connoître que c’est à tort qu’elle avoit été attaquée.
On dit, Se purger d’une accusation, se purger d’un crime, pour dire, Faire connoître qu’on est innocent ; Se purger par serment, pour dire, Se justifier devant les Juges, en jurant qu’on est innocent ; Et, Purger sa conscience, pour dire, Ne rien souffrir sur sa conscience qu’on se puisse reprocher.
On dit aussi, Purger son esprit de toutes sortes d’erreurs, de préjugez, pour dire, Se défaire de toutes sortes d’erreurs, de préjugez.
■ Purger les passions. Terme de l’art poëtique, pour dire, Détruire, adoucir les passions. Aristote & ses Sectateurs prétendent que l’effet p. 456du poëme dramatique doit être de purger les passions.
■ Purgé, ée. part.
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