ventre
4e édition
VENTRE.
s. m.■
La capacité du corps de l’animal, où sont enfermés les boyaux. On l’appelle proprement, Le bas ventre. Avoir mal au ventre. Avoir le ventre enflé, gonflé, tendu. Avoir des vents dans le ventre. Avoir le ventre libre, le ventre lâche, le ventre dur, le ventre paresseux. Cela lâche le ventre. Avoir le flux, le cours de ventre. Décharger son ventre. Gros ventre. Ventre plat. Il reçut un coup d’épée dans le ventre. Il lui passa son épée dans le ventre, au travers du ventre.
On dit, Se coucher sur le ventre ; & dans cette phrase, Le ventre se prend pour Tout le devant du corps. Il étoit couché sur le ventre. Le Capitaine ordonna à ses Soldats de se coucher sur le ventre. On dit dans la même acception, Il leur cria : Ventre à terre. Il les fit mettre ventre à terre.
On dit proverbialement & figurément, Demander pardon, ventre à terre, pour dire, Demander pardon avec toute sorte de soumission. Et on dit dans le même sens, Faire venir quelqu’un le ventre à terre.
On dit figurément, Passer sur le ventre à quelqu’un, pour dire, Le terrasser, parvenir malgré lui à ce qu’on veut. Si les ennemis se présentent, nous leur passerons sur le ventre. On lui a suscité mille obstacles, mais il a passé sur le ventre à tous ses ennemis.
En parlant d’Un homme qui a été excessivement maltraité, on dit familièrement, qu’On l’a battu dos & ventre, qu’on lui en a donné dos & ventre, sur le ventre & par tout ; & qu’On lui a dansé à deux pieds sur le ventre. Ce dernier est populaire.
On dit proverbialement & figurément, Tout fait ventre, pour dire, que Les viandes les plus communes rassasient, nourrissent comme les plus délicates. Et on dit, Ventre de son, robe de velours, en parlant d’Un homme qui se nourrit mal, tandis qu’il fait beaucoup de dépense en habits.
On dit encore proverbialement & figurément, Être sujet à son ventre, pour dire, Se laisser aller à la gourmandise ; Se faire un Dieu de son ventre, pour dire, Préférer les plaisirs sensuels à toute autre chose ; Boire, manger à ventre déboutonné, pour dire, Boire, manger excessivement ; Être le dos au feu, le ventre à table, pour dire, Prendre toutes ses commodités en mangeant. Et on dit, Ventre affamé n’a point d’oreilles, pour dire, que Quand on est pressé de la faim, on n’est pas en état de rien écouter.
On dit familièrement d’Un homme qui aime les bons morceaux, qu’Il n’est pas traître à son ventre ; & d’Un enfant qui se mutine, & qui ne veut pas manger, qu’Il se dépite, qu’il boude contre son ventre.
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Ventre, se dit aussi De l’estomac qui est enfermé dans la même capacité, & qu’on appelle pour cela, Petit ventre. Henri III fut blessé au petit ventre.
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Ventre, se prend encore pour La capacité qui est enfermée sous les côtes. Ainsi l’on dit familièrement, Il lui arracha le cœur du ventre ; & proverbialement, Tant que le cœur me battra dans le ventre.
On dit figurément, Je saurai ce qu’il a dans le ventre, pour dire, Je ferai épreuve de sa valeur ; ou, Je découvrirai ce qu’il a dans la pensée ; ou, Je saurai quelle est sa capacité.
On dit figurément, Remettre le cœur au ventre à quelqu’un, pour dire, Lui redonner du courage ; &, Mettre le feu sous le ventre à quelqu’un, pour dire, L’irriter, l’aigrir, le mettre en colère.
On dit proverbialement, Faire rentrer les paroles dans le ventre à quelqu’un, pour dire, Le faire repentir de ce qu’il a dit, ou l’empêcher de continuer.
On dit proverbialement, qu’Un homme n’a pas six mois, n’a pas un an dans le ventre, pour dire, qu’Il ne sauroit vivre encore six mois, un an.
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Ventre, en parlant Des femmes & des femelles des animaux, se prend particulièrement pour Le lieu où se forment & se nourrissent les enfans, les petits de l’animal. Ses enfans ont tourné dans son ventre. On dit en style de Pratique, Créer un curateur au ventre, pour dire, À l’enfant qui doit naître.
En parlant De certains pays où les femmes nobles transmettent la noblesse à leurs enfans, on dit, que Le ventre ennoblit.
On dit proverbialement & figurément, C’est le ventre de ma mère, je n’y retournerai jamais, pour dire, Je ne m’engagerai plus en pareille affaire.
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Ventre, s’emploie encore dans quelques autres phrases, où il a différentes significations. Ainsi on dit d’Un cheval, qu’Il n’a point de ventre, pour dire, qu’Il est serré des flancs ; d’Une muraille, qu’Elle fait le ventre, pour dire, qu’Elle se déjette en dehors & menace ruine ; & d’Une bouteille, d’un flacon, ou de tout autre vaisseau, qu’Il a un gros ventre, pour dire, qu’Il a une grande capacité.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- ventiler, v. tr.
- ventileuse, n. f.
- ventolier, n. m. [7e édition]
- ventôse, n. m.
- ventosité, n. f. [7e édition]
- ventouse [I], n. f.
- ventouse [II], n. f.
- ventouser, v. tr. [8e édition]
- ventouseur, euse, n. [8e édition]
- ventral, -ale, adj.
- ventre, n. m.
- ventrebleu !, interj.
- ventrèche, n. f.
- ventrée, n. f.
- ventriculaire, adj.
- ventricule, n. m.
- ventrière, n. f.
- ventriloque, n.
- ventriloquie, n. f.
- ventripotent, -ente, adj.