dérober
5e édition
DÉROBER.
v. act.■
Ôter la robe. Il ne se dit guère dans cette acception que Des féves de marais, qu’on a dépouillées de leur première enveloppe. Fèves dérobées.
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Dérober. v. act. Faire un larcin, prendre en cachette ce qui appartient à autrui. Dérober une bourse, un manteau. Être enclin à dérober.
En parlant d’Un homme qui a acquis du bien par des voies légitimes, mais avec beaucoup de peine, on dit familièrement, que S’il a du bien, il ne l’a pas dérobé.
On dit d’Un Auteur, qu’Il dérobe, Quand il prend dans un autre quelque pensée, quelque période, quelques vers, et qu’il se les approprie. Il n’y a rien de bon dans son livre que ce qu’il a dérobé. C’est un hardi plagiaire, il dérobe des chapitres entiers.
On dit, Dérober la gloire de quelqu’un, dérober à quelqu’un la gloire d’une belle action, pour dire, Lui ôter la gloire qui lui en est due.
On dit quelquefois, Dérober quelqu’un, pour dire, Le voler. Est bien larron qui larron dérobe.
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Dérober, signifie quelquefois Soustraire. Dérober un criminel à la Justice. Dérober un homme à la colère du Prince, à la fureur du peuple. Dérober quelque chose à la connoissance des Juges. Dérober quelque chose à la vue de quelqu’un. Dans cette acception, en parlant d’Une armée, on dit, qu’Elle a dérobé une marche, pour dire, qu’Elle a fait une marche sans que l’armée ennemie s’en soit aperçue.
On dit aussi dans le discours familier, qu’Un homme a dérobé sa marche, pour dire, qu’Il est allé d’un côté, quoiqu’il eût fait entendre qu’il vouloit aller d’un autre.
On dit aussi figurément, en parlant d’Un homme qui cache les moyens dont il se sert pour aller à ses fins, qu’Il dérobe sa marche.
On dit aussi, Se dérober d’une compagnie, et simplement, Se dérober, pour dire, Se retirer d’une compagnie sans dire mot, sans qu’on s’en aperçoive.
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Se dérober, signifie aussi, Se sauver de quelque chose, l’éviter. Il se déroba à ses coups. Il se déroba à la poursuite des ennemis, aux applaudissemens du public.
En parlant d’Un objet sur lequel on arrête les yeux, et qu’on cesse peu à peu de voir, ou parce qu’il s’éloigne, ou parce qu’on s’en éloigne, on dit, qu’Il se dérobe à la vue. Le vaisseau se déroba en peu de temps à la vue. Dès qu’on eut mis à la voile, tous les objets du rivage se dérobèrent à la vue. On dit aussi, qu’À mesure que le jour baisse, les objets se dérobent insensiblement à la vue.
On dit, qu’Un cheval se dérobe de dessous l’homme, pour dire, que Tout d’un coup et par un mouvement irrégulier, il s’échappe de dessous l’homme. Ce cheval est bon, mais il a le défaut de se dérober de dessous l’homme.
On dit, Se dérober un repas, pour dire, S’abstenir d’un repas qu’on a accoutumé de faire.
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Dérobé, ée. participe.
On appelle Escalier dérobé, Un escalier qui sert à dégager un appartement, pour y pouvoir entrer et en pouvoir sortir sans être vu.
On appelle Fèves dérobées, Des féves qu’on a dépouillées de leur première peau.
On dit, qu’Un homme fait une chose à ses heures dérobées, pour dire, qu’Il prend sur ses occupations ordinaires, le temps de la faire.
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À la dérobée. phr. adv. En cachette. Il s’en est allé à la dérobée. Ils ne se voient qu’à la dérobée.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- derme, n. m.
- dermeste, n. m.
- dermique, adj.
- dermite, n. f.
- dermologie, n. f. [4e édition]
- dernier, -ière, adj.
- dernièrement, adv. de temps
- dernier-né, dernière-née, n.
- dérobade, n. f.
- dérobée (à la), loc. adv.
- dérober, v. tr. et pron.
- dérochage, n. m.
- dérochement, n. m.
- dérocher, v. intr. et tr.
- dérocheuse, n. f.
- dérogation, n. f.
- dérogatoire, adj.
- dérogeance, n. f.
- dérogeant, -ante, adj.
- déroger, v. intr.