dérober

1re édition

DEROBER.

v. a.
■  Faire un larcin, prendre en cachette ce qui appartient a autruy. Il m’a dérobé ma bourse, mon manteau. il est enclin à dérober. s’il a du bien, il ne l’a pas dérobé.
Il gouverne quelquefois l’accusatif de la personne à qui on dérobe. Les valets qui dérobent leur maistre. il a dérobe son pere.
On dit d’un autheur, qu’Il dérobe, Quand il prend dans un autre quelque pensée, quelque periode, quelques vers, qu’il s’approprie, qu’il met dans ses ouvrages, comme si cela estoit de luy-mesme. Il n’y a rien de bon dans son livre que ce qu’il a dérobé. c’est un hardi plagiaire, il dérobe dix & douze vers tout à la fois, des chapitres entiers.
On dit, Dérober la gloire à quelqu’un, pour dire, Oster à quelqu’un la gloire qui luy est deuë.
Dérober, sign. quelquefois, Soustraire. Dérober un criminel à la justice. dérober à la colere du Prince, à la fureur du peuple, à la vengeance publique. dérober quelque chose à la connoissance des Juges. dérober à la veuë, se dérober à la veuë. se dérober à la poursuite des creanciers. se dérober aux plaisirs.
On dit, Se dérober d’une compagnie, pour dire, Se retirer d’une compagnie sans dire mot, sans qu’on s’en apperçoive.
On dit qu’Un cheval se dérobe de dessous l’homme, pour dire, que Tout d’un coup, & par un mouvement irregulier il s’échape de dessous luy. Ce cheval est bon, mais il a le deffaut de se dérober de dessous l’homme. ce cheval se déroboit de dessous luy, mais il se tint si bien qu’il ne tomba pas.
On dit aussi, Se dérober un repas, pour dire, S’abstenir d’un repas qu’on a accoustumé de faire.
Derobé, ée. part. Il a les signifie. de son verbe.
On appelle, Escalier dérobé, Un escalier qui sert à degager un appartement, pour y pouvoir entrer, & en pouvoir sortir sans estre veu.
A la Derobée. adv. En cachette. Il s’en est allé à la dérobée. ils ne se voyent qu’à la dérobée.
Ce mot est extrait de l'article : ROBE.
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