menacer

5e édition

MENACER.

v. a.
■  Faire des menaces. Il me menace. Il m’est venu menacer chez moi. Menacer quelqu’un de l’œil, le menacer de la main. Menacer avec la canne. Il l’a menacé de coups de bâton. Il l’a menacé du bâton.
Il se met aussi absolument. Il jure, il menace. Il est sorti tout en colère, il juroit et menaçoit.
On dit proverbialement, Tel menace qui a grand’peur.
■ Menacer, signifie aussi figurément Pronostiquer ; et dans cette acception, il ne se dit que de ce qui est regardé comme un mal. Nous sommes menacés d’un grand hiver. La disposition de l’air nous menace d’un grand orage. Les divisions qui règnent dans ce Pays, le menacent d’une guerre sanglante.
Dans cette acception, on dit, qu’Un courtisan est menacé d’une disgrâce prochaine, pour dire, qu’Il doit craindre d’être bientôt disgracié, qu’il y a apparence qu’il sera bientôt disgracié.
On dit aussi, qu’Un homme est menacé de fièvre, d’apoplexie, de phtisie, etc. qu’Un Pays est menacé de guerre, pour dire, qu’Il y a apparence qu’un homme aura les maux dont on parle, et que la guerre sera dans un Pays.
On dit figurément, qu’Un bâtiment menace ruine, pour dire, qu’Il est près de tomber.
Figurément et poétiquement, en parlant de certaines choses fort élevées, comme de grands édifices, de grands arbres, de grandes montagnes, on dit, Ces montagnes, ces arbres, ces bâtimens menacent les cieux, menacent le ciel.
■ Menacer, se dit quelquefois dans le discours familier, pour, Faire espérer ; et alors il ne se dit que de ce qui est regardé comme une espèce de bien et d’avantage. Il nous menace d’un grand repas. Il y a long-temps que vous me menacez de venir dîner chez moi. Il menaçoit depuis long-tems de se convertir, il n’en a rien fait.
■ Menacé, ée. participe.
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