pendre

5e édition

PENDRE.

v. a.
■  Attacher une chose en haut par une de ses parties, de manière qu’elle ne touche point en bas. Pendre de la viande au croc. Pendez ce linge afin qu’il sèche. Pendre des raisins au plancher. Se pendre par les mains à un arbre. Pendre quelqu’un par les aisselles pour lui donner l’estrapade.
On dit figurément d’Un homme qui a renoncé à la guerre, qu’Il a pendu son épée au croc ; qu’Un enfant est toujours pendu au cou de sa nourrice, pour dire, qu’Il l’embrasse continuellement ; qu’Un homme est toujours pendu aux oreilles d’un autre, pour dire, qu’Il affecte de lui parler souvent ; et, qu’Il est toujours pendu à ses côtés, ou à sa ceinture, pour dire, qu’Il l’accompagne, qu’il le suit par-tout.
Pendre, se dit aussi Des criminels que l’on attache par une corde à une potence pour les étrangler. Pendre des voleurs. Pendre et étrangler. Il a été pendu en effigie. Il est condamné à être pendu.
On dit, Se pendre, pour dire, Se défaire soi-même en s’étranglant.
On dit par exagération d’Un événement désespérant, Il y a de quoi se pendre.
On dit proverbialement, d’Un homme qui a dit ou fait une chose très-déplacée, Après celle-là il peut s’aller pendre, il ne fera jamais pis, pour dire, qu’Il ne pouvoit faire plus mal, même en se pendant.
On dit de même d’Une chose mal faite, de mauvais vers par exemple : Autant vaudroit être pendu que d’avoir fait cela. On ne peut pas faire de pareils vers, à moins d’avoir été condamné à être pendu si on ne les faisoit.
On dit proverbialement et par forme de serment, Je veux être pendu si je consens à ce qu’on me demande, si l’on m’y rattrape.
On dit communément d’Un homme qui a été exécuté à la potence, qu’Il a été pendu haut et court ; et, qu’Un homme ne vaut pas le pendre, pour dire, qu’Il ne vaut rien.
On dit, Dire pis que pendre d’un homme, pour signifier, Dire de lui toute sorte de mal. Il est du style familier.
Pendre. v. n. Être attaché. L’Hôtellerie où l’Écu de France pend pour enseigne.
On dit proverbialement, Autant lui en pend à l’œil, à l’oreille, pour dire, Il lui en peut arriver autant.
Pendre, se dit encore De certaines choses, pour marquer qu’elles tombent trop, qu’elles descendent trop bas. Ainsi on dit d’Un homme qui a les joues extrêmement avalées, que Les joues lui pendent.
On dit aussi, qu’Une robe pend trop d’un côté, pour dire, qu’Elle tombe trop, quelle descend trop d’un côté.
Pendu, ue. participe.
On dit figurément, Aussitôt pris, aussitôt pendu, en parlant Du prompt emploi que l’on fait des personnes, et même quelquefois des choses qui se présentent inopinément.
Pendu, est aussi substantif. Il a l’air d’un pendu.
On dit proverbialement, qu’Il ne faut pas parler de corde dans la maison d’un pendu, pour dire, qu’Il ne faut pas parler de certaines choses odieuses, qui peuvent être reprochées à ceux devant qui l’on parle.
On dit proverbialement d’Un homme extrêmement maigre et sec, qu’Il est sec comme un pendu d’été, ou simplement, comme un pendu.
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