rude
5e édition
RUDE.
adj. des 2 g.■
Âpre au toucher, et dont la superficie est inégale et dure. La toile grosse et neuve est extrêmement rude. La haire et le cilice sont fort rudes sur la peau. Avoir la peau rude. Avoir le poil rude. Le grès est rude au toucher. Du camelot bien rude. Une brosse fort rude.
Il se dit aussi De ce qui est âpre au goût, au palais. Voilà du vin qui est rude.
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Rude, signifie aussi, Raboteux ; et en ce sens il se dit au propre, Des chemins qui sont âpres et difficiles. Les chemins en ce pays-là sont fort rudes.
Il se dit pareillement De tout ce qui cause de la peine, de la fatigue. Il a entrepris une rude tâche. Le métier d’un tailleur de pierre est bien rude. Elle est accouchée après un travail bien rude. Nous avons eu une journée bien rude. Une voiture bien rude. Un carrosse rude.
On dit aussi, qu’Un cheval est rude, pour dire, qu’Il a le train rude.
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Rude, se dit par extension De plusieurs autres choses qui, par leur dureté, font de la peine à voir, à entendre, à lire, etc. Ainsi on dit : Avoir le visage rude, l’air rude, les manières rudes, les yeux rudes, le regard rude. Avoir la voix rude. Un Auteur qui a le style rude. Ces vers-là sont rudes. Avoir la prononciation rude.
Dans un sens à peu près pareil, en parlant d’Un Peintre qui n’a pas le pinceau gracieux, on dit, qu’Il a le pinceau rude ; et d’Un Barbier qui ne rase pas légèrement, qu’Il a la main rude. On dit aussi d’Un Cavalier qui mène durement son cheval, qu’Il a la main bien rude.
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Rude, signifie aussi, Violent, impétueux. Un rude assaut. Un rude choc. Une rude attaque. Une rude secousse. Essuyer une rude tempête. Dans ce sens, on dit figurément et familièrement d’Un homme à qui il ne fait pas bon de se jouer, que C’est un rude joueur.
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Rude, signifie aussi, Difficile à supporter. Un temps rude. Une saison rude. Un froid extrêmement rude. L’hiver a été rude. Et dans cette acception, l’on dit figurément, que Les temps sont rudes, pour dire, qu’On a beaucoup à souffrir dans le temps où l’on est.
On dit, Une rude épreuve, pour exprimer Une situation difficile et délicate. Sa vertu fut mise à une rude épreuve. On dit aussi, Une rude tentation. J’eus une rude tentation de le confondre en public. pour, J’en eus fortement la pensée.
On dit d’Une chose difficile à croire, Cela me paroît rude ; et d’Un discours ou d’un procédé difficile à dissimuler, Ce trait est un peu rude.
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Rude, signifie pareillement, Fâcheux ; et c’est dans ce sens qu’on dit, qu’Un homme a l’humeur rude, l’esprit rude. Un maître qui est rude à ses valets. Un Précepteur rude à ses écoliers. Un père rude à ses enfans. Un mari rude à sa femme. Faire une rude réprimande. Dire des paroles rudes à quelqu’un. Il a reçu un traitement bien rude. Et figurément, lorsqu’il est arrivé quelque chose d’extrêmement fâcheux à quelqu’un, on dit, que C’est un rude coup pour lui.
Dans cette acception, en parlant d’Un homme qui traite avec hauteur ceux qui ont affaire à lui, on dit proverbialement et populairement, Il est rude à pauvres gens, aux pauvres gens.
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Rude, signifie aussi, Austère, sévère. Et c’est dans ce sens, qu’en parlant d’Un Ordre dont la règle est fort austère, on dit, La règle de ces Religieux-là est bien rude.
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Rude, signifie quelquefois, Redoutable. Vous avez là un rude adversaire. C’est un rude dialecticien. Et dans cette acception, il se prend aussi ironiquement et à contre-sens.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- rubricaire, n. m. [7e édition]
- rubricateur, n. m.
- rubrique, n. f.
- ruche, n. f.
- ruché, -ée, adj.
- ruchée, n. f.
- rucher, n. m.
- rudânier, -ière, adj.
- rudbeckia, n. m.
- rudbeckie, n. f.
- rude, adj.
- rudement, adv.
- rudenté, -ée, adj.
- rudenter, v. tr.
- rudenture, n. f.
- rudéral, -ale, adj.
- rudesse, n. f.
- rudiment, n. m.
- rudimentaire, adj.
- rudistes, n. m. pl.