touche

5e édition

TOUCHE.

s. f.
■  On appelle ainsi dans l’orgue, dans l’épinette et dans le clavecin, Chacune des petites pièces d’ébène, d’ivoire, etc. qui en composent le clavier. Touches blanches. Touches noires. Cet homme a la main excellente, on ne lui voit pas poser les doigts sur les touches. Il y a deux touches de rompues au clavier de cet orgue. Dans le luth, dans la viole, et autres instrumens qui ont le manche long, on appelle Touches, Les cordes qui embrassent le manche, et qui font la séparation des demi-tons. Il faut mettre des touches au manche de ce luth.
■ Touche, signifie aussi, L’épreuve qu’on fait de l’or ou de l’argent par le moyen de la pierre de touche. On connut à la touche que cette pièce-là étoit fausse.
On appelle Pierre de touche, Une sorte de pierre noirâtre, dont on se sert pour éprouver l’or. On a reconnu sur la pierre de touche, que cette pièce d’or étoit fausse.
On dit figurément, que L’adversité est la pierre de touche de l’amitié.
On dit populairement, qu’Un homme craint la touche, pour, qu’Il craint d’être battu, d’être grondé. Et dans ce sens, Touche se dit figurément et familièrement Des disgrâces, des maladies, des pertes de biens, et des autres accidens fâcheux. On lui a signifié une taxe, c’est une rude touche. On a donné une rude touche à ce partisan. Il est bien changé par sa maladie, il a eu une terrible touche.
Il se dit aussi figurément pour, Mortification. Les critiques ont donné à ce Poëte une petite touche. La touche est forte.
■ Touche, signifie aussi Un petit brin de bois ou de quelque autre chose, dont les enfans qui apprennent à lire, touchent les lettres qu’ils veulent épeler.
■ Touche, se dit aussi d’Une petite espèce de baguette d’os ou d’ivoire, dont on sert aux jonchets pour lever chaque pièce des jonchets, après qu’on les a fait tomber. Lever des jonchets avec la touche.
■ Touche, se dit aussi en termes d’Arts, Du moyen dont se sert le Dessinateur, le Peintre ou le Sculpteur, pour faire sentir le caractère des objets. La touche doit être suivant les objets qu’on imite, hardie, fière, mâle, vigoureuse, large, spirituelle, moelleuse, fine, légère. Dans les ouvrages des Artistes médiocres, la touche est souvent molle, incertaine, timide, foible, maigre, mesquine, sans esprit, dure ou pesante.
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