naître

6e édition

NAÎTRE.

v. n. Conjugaison : (Je nais, tu nais, il naît ; nous naissons, vous naissez, ils naissent. Je naissais. Je naquis. Je naîtrai. Que je naisse. Je naîtrais. Que je naquisse. Naissant. Né.)
■  Sortir du ventre de la mère, venir au monde. Un enfant qui vient de naître. Ils naquirent le même jour, dans la même année. Le moment où il est né. Il est né dans telle ville. Il était né gentilhomme. Il est né Français. Il est né sous une heureuse étoile. Il est né dans l’abaissement, dans la grandeur. Il est né de parents illustres, obscurs, riches, pauvres. Les enfants qui naîtront de ce mariage. Naître aveugle, boiteux. Il est né avec une excroissance au front. Il est né avec un esprit inquiet, turbulent. L’homme naît sensible. Il lui est né un fils. Tout ce qui naît est sujet à mourir.
Être né poëte, peintre, musicien, etc., Avoir des dispositions naturelles à être poëte, peintre, etc.
Être né pour une chose, Avoir un talent naturel, une grande disposition pour une chose. C’est un homme qui est né pour la guerre, pour les armes. Il est né pour les lettres, pour le plaisir, pour l’amour.
Fam., Être innocent d’une chose comme l’enfant qui est à naître, comme l’enfant qui vient de naître, En être tout à fait innocent, n’y avoir aucune part.
Fam., Son pareil est à naître, Il n’y a point d’homme semblable à lui, d’homme qui agisse, qui parle comme lui. On dit dans un sens analogue, Il est à naître que, Il n’est jamais arrivé que, Il est à naître qu’un fils en ait jamais si mal usé avec son père. Cette dernière locution vieillit.
Naître, se dit, en Théologie, Du fils de Dieu. Le Verbe naît éternellement du Père d’une manière ineffable. Le Verbe est né avant tous les temps.
Naître, se dit aussi Des animaux. Un poulain, un agneau qui vient de naître. Le poulet naît d’un œuf. D’anciens philosophes ont cru faussement que les insectes naissaient de la corruption.
Il se dit également Des végétaux qui sortent de terre, qui commencent à pousser. L’herbe qui commence à naître. Les fleurs naissent au printemps. Les palmiers ne naissent que dans les pays chauds.
Il signifie encore, figurément, Prendre son origine, être produit. Ce ruisseau naît à deux lieues d’ici. Le tremblement de terre fit naître des îles en des lieux où il n’y en avait jamais eu. Beaucoup de maladies naissent d’intempérance.
Il se dit au sens moral, dans la même acception. Nos plus grands plaisirs naissent de nos besoins. Les affaires naissent les unes des autres. Il est né de là une foule de procès. Cet incident m’en a fait naître la pensée. Cette querelle fit naître une haine irréconciliable entre les deux familles. Cela peut faire naître de grands soupçons, des doutes, des scrupules. L’esprit de parti a fait naître de nouveaux troubles. Les inventions utiles sont nées du besoin. Beaucoup de grandes découvertes sont nées du hasard. Les sciences ne prospèrent pas toujours dans les pays où elles naissent.
Naître, signifie aussi, figurément et au sens moral, Commencer. L’empire romain ne faisait alors que de naître. J’ai vu naître cet amour. Les empires naissent, se développent et périssent. Il faut s’opposer aux passions quand elles naissent, et ne pas attendre qu’elles aient pris des forces. Les arts naissent, se perfectionnent et déclinent. J’ai vu naître la fortune de cet homme. On dit aussi absolument, Je l’ai vu naître, J’ai vu le commencement de sa fortune.
Né, ée. participe. Un enfant nouvellement né. Aveugle-né. Né coiffé. Voyez Coiffé.
Né, s’emploie adjectivement, en parlant De certains droits attachés à quelques dignités. Ainsi l’on disait autrefois que L’archevêque de Paris et l’abbé de Cluny étaient conseillers d’honneur nés du parlement de Paris, pour dire que Les archevêques de Paris et les abbés de Cluny avaient droit de séance au parlement. On disait, dans un sens pareil, que L’archevêque de Reims était légat-né du saint-siége ; que L’archevêque de Narbonne était président-né des états de Languedoc.
Fig., Il est l’ennemi-né des talents, Il a pour les gens de talent une aversion si générale et si constante, qu’elle semble lui être naturelle. Il est le protecteur-né des sciences et des arts, Il protége en toute occasion les hommes qui cultivent les sciences, les arts : cela peut signifier aussi que sa place, ses fonctions lui font un devoir de les encourager.
Bien né, ée. adj. Né d’une famille honnête, honorable. C’est un jeune homme, un homme bien né.
p. 252Il signifie aussi, Qui a de bonnes inclinations. Un enfant bien né. Une fille bien née. On ne peut pas être mieux né que ce jeune homme.
Mal né, ée. adj. Qui a de mauvaises inclinations. Un enfant mal né. Une fille mal née.
Mort-né, ée. adj. Mort avant que de naître. Un enfant mort-né. Un veau, un agneau mort-né. Deux enfants mort-nés. Une brebis mort-née.
Il se dit, figurément, Des ouvrages d’esprit qui n’ont aucun succès. C’est un ouvrage mort-né. Un poëme mort-né. Une tragédie mort-née.
Nouveau-né, ée. adj. Qui est né depuis peu de temps, qui vient de naître. Un enfant nouveau-né. Dans cet adjectif composé, Nouveau est pris adverbialement. Des enfants nouveau-nés. Une fille nouveau-née.
Il s’emploie quelquefois substantivement, mais seulement au masculin. Je viens de voir le nouveau-né.
Premier-né. adj. m. T. de l’Écriture sainte. Le premier enfant mâle. Sous la loi de Moïse, on offrait à Dieu les enfants premiers-nés.
Il est aussi substantif. L’ange extermina les premiers-nés des Égyptiens.
Il se dit quelquefois en parlant Des animaux. Les premiers-nés des animaux étaient offerts à Dieu.
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