prise
6e édition
PRISE.
s. f.■
Action de prendre, de s’emparer. Faire une prise. Ce vaisseau a fait plusieurs prises. La prise d’une place de guerre. Les soldats perdirent courage après la prise de leur colonel. Se trouver à la prise du cerf.
Il signifie aussi, La chose qui a été prise. Une riche prise. Une prise importante. Amener sa prise dans un port. Il est entré tant de prises dans le port de Brest. Conseil des prises : voyez Conseil.
Il signifie encore, Moyen, facilité de prendre, de saisir. Avoir prise. Trouver prise. Les lutteurs se frottaient d’huile, afin de donner moins de prise sur eux. Ce vase est tout rond, il n’y a point de prise.
Il s’emploie aussi figurément. Le remords n’a aucune prise sur ce cœur endurci.
Fig., Avoir prise, trouver prise sur quelqu’un, Avoir sujet, trouver occasion de le critiquer. On dit dans le même sens, Donner prise sur soi, donner prise à la critique, S’exposer a être repris, critiqué.
Cette chose est en prise, Elle est exposée à être prise. Elle est hors de prise, On ne peut la dérober, ou On ne saurait y atteindre.
Au Jeu d’échecs, Cette pièce est en prise, est hors de prise, Une autre pièce peut la prendre ou ne peut pas la prendre. Au Jeu de billard, Cette bille est en prise, Il est aisé de la faire, de la blouser.
Une chose de bonne prise, Une chose qui peut être ou qui a été prise justement. Il se dit ordinairement Des bâtiments qui appartiennent à l’ennemi, ou qui sont chargés de marchandises de contrebande. Ce navire est de bonne prise. Ce bâtiment portait des armes aux ennemis, il a été déclaré de bonne prise. On le dit, quelquefois, Des heureux emprunts faits par un écrivain. Il a tiré cette scène d’un auteur oublié, cela était de bonne prise.
Lâcher prise, Laisser aller ce qu’on tenait avec force. Deux inconnus le saisirent au collet, il leur fit lâcher prise.
Fig., Lâcher prise, Cesser une poursuite, une dispute, un combat, etc. ; ou Rendre malgré soi ce qu’on a pris. Ils ont disputé longtemps sans vouloir lâcher prise. Certains solliciteurs ont peine à lâcher prise. Il s’était emparé du bien d’autrui, mais on lui a fait lâcher prise.
Prise d’eau, L’action de détourner d’une rivière, d’un étang, etc., une certaine quantité d’eau, soit pour faire tourner un moulin, soit pour quelque autre usage. Il se dit aussi de La concession qui est faite pour détourner ainsi de l’eau, et quelquefois aussi de L’eau même qui est détournée.
En termes de Guerre, Prise d’armes, L’action de prendre les armes pour quelque service, de se mettre sous les armes. Il y aura ce soir une prise d’armes.
Prise d’armes, signifie quelquefois, L’action de sujets, de citoyens qui prennent les armes contre leur prince, contre leur gouvernement. Il fut condamné pour prise d’armes.
Prise d’habit, ou Vêture, La cérémonie qui se pratique quand on donne l’habit de religieux ou de religieuse. J’ai été à la prise d’habit d’un tel, d’une telle.
En termes de Droit, Prise de possession, L’acte solennel par lequel une personne prend possession d’un bénéfice, d’un emploi, d’un héritage, etc. La prise de possession de ce bénéfice fut faite par procureur. Être témoin à une prise de possession.
En termes d’ancienne Jurispr. crim., Prise de corps, L’action par laquelle on saisit un homme au corps, en vertu d’un acte du juge. Un décret, une ordonnance de prise de corps. Il y a plusieurs décrets de prise de corps contre lui. Il se dit aussi de L’arrêt ou de la sentence qui ordonne la prise de corps. Il y a prise de corps contre lui. On a décerné une prise de corps contre lui.
En termes de Procéd., Prise à partie, Le recours qu’exercent les parties contre leurs juges, dans les cas prévus par la loi.
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Prise, signifie quelquefois, Querelle. Ces deux hommes se sont brouillés, et ont eu prise ensemble, ont eu quelque prise, ont eu une prise violente.
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Prises, au pluriel, se dit de L’action de combattre. On ne l’emploie guère en ce sens que dans les phrases suivantes :
En venir aux prises, Se prendre des mains, se saisir mutuellement, se jeter l’un sur l’autre. Après avoir brisé leurs épées, ils en vinrent aux prises.
En être aux prises, Combattre, se battre actuellement. Les deux armées, les deux combattants en sont aux prises, sont aux prises. Deux chiens qui sont aux prises. Il se dit aussi De deux ou de plusieurs personnes qui disputent ou qui jouent les unes contre les autres. La dispute s’échauffe, ils en sont aux prises. Nos joueurs en sont aux prises, sont aux prises. On dit de même, Je les ai mis aux prises, je les ai laissés aux prises.
Fig., Être aux prises avec la mort, Être en grand danger de mourir, être à l’agonie ; et, Être aux prises avec la mauvaise fortune, Être dans le malheur, dans l’adversité.
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Prise, en parlant De médicaments et de drogues, se dit de La dose qu’on prend en une fois. Deux prises de rhubarbe. Une prise de thériaque. Une demi-prise. On dit aussi, Une prise de tabac, Une pincée de tabac. Dans ces deux sens, on dit, Prendre une prise de…
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- printanier, -ière, adj.
- printemps, n. m.
- prion, n. m.
- prioral, le, adj. [1re édition]
- priori (a), loc. adv.
- prioritaire, adj.
- prioritairement, adv.
- priorité, n. f.
- pris, prise, adj.
- prisable, adj. [7e édition]
- prise, n. f.
- prisée, n. f.
- priser [I], v. tr.
- priser [II], v. tr.
- priseur [I], n. m.
- priseur, -euse [II], n.
- prismatique, adj.
- prisme, n. m.
- prison, n. f.
- prisonnier, -ière, n.