que
6e édition
QUE.
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Pronom relatif des deux genres et des deux nombres, servant de régime au verbe qui le suit. Il s’élide devant une voyelle. Celui que vous avez vu. Les gens que vous avez obligés. La personne que vous connaissez. Les espérances que vous lui avez données. Les livres qu’il a lus. Les choses qu’elle a dites. Il n’a rien fait de tout ce que je lui avais dit. Pour le peu qu’il m’en coûte. Quelques efforts qu’il ait faits.
Il remplace quelquefois De qui, à qui, pour qui, etc. C’est de vous que je parle. C’est à vous que je m’intéresse. C’est pour lui qu’on fait cela. C’est sur vous que j’ai les yeux.
Il remplace aussi, en parlant Des choses, Pendant lequel, dans lequel, etc. L’hiver qu’il fit si froid. Le jour que cela est arrivé. Au moment que je le reverrai. C’est dans cette maison qu’il demeure. C’est là qu’il habite. C’est dans cette boutique qu’on vend telle marchandise. Où est-ce qu’on trouvera ce livre ?
Il se dit aussi pour Quelle chose. Que faites-vous là ? Que vous en semble ? Que vous en reviendra-t-il ? Qu’attendez-vous ? Qu’est-ce que c’est ? Voilà ce que c’est. Que pensez-vous faire ? Je ne sais qu’en penser. Il ne sait plus que faire ni que dire. Que faire ? Que devenir ? Qu’importe ? Fam. : Que diable dites-vous là ? Que diable faire ?
Fam., Je n’ai que faire, Je n’ai aucune affaire. Je n’ai que faire de lui, Je n’ai aucun besoin de lui. Je n’ai que faire de vous dire.... Il n’est pas nécessaire de vous dire… Je n’ai que faire à cela, Je n’ai aucun intérêt à cela. Je n’ai que faire là, Je ne suis pas nécessaire là. Je ne puis que faire à cela, je n’y puis, je n’y sais que faire, Il ne dépend pas de moi d’y rien faire, d’y remédier.
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Que, s’emploie souvent, comme conjonction, entre deux membres de phrase qui ont chacun leur verbe exprimé ou sous-entendu, pour marquer que le dernier est régi par le premier, ou lui est subordonné. Il faut que je le paye. Il est juste que vous le dédommagiez. Il se peut que je me trompe. J’exige qu’il parte. Je trouve que vous avez raison. J’avoue que cela est surprenant. Je crains qu’il ne s’en trouve mal. Vous dites qu’il a de l’esprit ; moi, je soutiens que non. Que cela soit, j’y consens. Dans cette dernière phrase, il y a ellipse d’un verbe avant Que.
Fam., Être toujours sur le que si, que non, Être toujours prêt à contrarier.
Elliptiq., Qu’il fasse le moindre excès, il est malade, S’il arrive qu’il fasse le moindre excès, il en est malade. Qu’il parle, tout se tait, Quand il se met à parler, tout le monde se tait. Etc.
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Que, conjonction, s’emploie quelquefois avec ellipse du premier membre de phrase, dans le titre des chapitres et des sections d’un livre, pour indiquer De quelle matière on y traite. Que la vertu est le plus grand de tous les biens.
Il est aussi particule de souhait, d’imprécation, de commandement, de consentement, de répugnance, de blâme, etc. ; et s’emploie avec ellipse des verbes dont on se sert pour souhaiter, pour commander, pour consentir, etc. Que je meure, si cela n’est pas vrai ! Qu’il parte tout à l’heure ! Qu’il fasse ce qu’il lui plaira ! Que je trahisse mon ami ! je mourrais plutôt. Qu’il se soit oublié à ce point ! Qu’on n’ait pas eu plus de respect pour un si grand personnage !
Il est également particule d’admiration, d’ironie, d’indignation ; et alors il signifie, Combien. Que Dieu est puissant ! Que de fois je suis venu ici ! Que de services il m’a rendus ! Qu’il fait beau ! Que je vous trouve plaisant ! Que vous êtes importun !
Il se met aussi, dans certaines phrases exclamatives, entre un adjectif et le verbe Être. Insensé que j’étais, de croire à leur bonne foi ! Ne voyez-vous point, aveugle que vous êtes, le piége qui vous est tendu ? On dit à peu près de même : Le fripon qu’il était, m’emporte dix mille francs. La cruelle qu’elle est, reste sourde à nos gémissements. Etc.
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Que, signifie encore, Pourquoi ? au commencement de certaines phrases interrogatives. Que ne se corrige-t-il ? Que ne demeurez-vous ? Que n’attendez-vous ? Que n’est-il plus soigneux ? Que n’avez-vous soin de vos affaires ? En ce sens, il s’emploie rarement sans négation, excepté dans ces phrases : Que tardez-vous ? Que différez-vous ? et quelques autres semblables.
Que sert de se flatter, de dissimuler, etc. ? À quoi sert de se flatter, de dissimuler, etc. ?
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Que, est aussi corrélatif des mots Tel, quel, même, autre, meilleur, pire, et se met toujours après. Un homme tel que vous. Il est tel que je le voulais. Telle est sa puissance, que rien ne lui résiste. Sa mémoire est telle, qu’il n’oublie jamais rien. Quel que soit son espoir. Quelles que soient ses vues. Quelle faute que cette démarche ! C’est bien un autre homme que vous ne disiez. Il a bien d’autres vues que vous ne croyez. C’est autre chose que ce que j’avais en vue. Mon habit est du même drap que le vôtre. Votre vin est meilleur que le mien. Ce vin-là est encore pire que le premier.
Il est également corrélatif des adverbes de comparaison, et de quelques autres. Il est aussi modeste qu’habile. Il est plus heureux que sage. Elle est moins jolie que sa sœur. J’en ai moins que vous n’en avez. Rien ne l’a tant affligé que cette nouvelle. Tant plein que vide. Tant tués que blessés. J’en ai tant, que je n’en sais que faire. Il agit autrement que vous. Il est tellement en colère, il est si fort en colère, qu’on aura bien de la peine à l’apaiser. Si peu que rien. Quelque grand seigneur qu’il soit. Tout grand seigneur qu’il est. Quelque puissants qu’ils soient. Tout riches qu’ils sont.
Fam., Que bien que mal, En partie bien, en partie mal. Il s’acquitte de son emploi que bien que mal. Cette locution vieillit ; on dit plus ordinairement, Tant bien que mal.
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Que, signifie quelquefois, Si ce n’est. À qui puis-je confier ce secret qu’à vous seul ? Il ne peut rien résulter de vos projets, que des fautes et des malheurs.
Il s’emploie dans certaines phrases avec ellipse des mots Autre chose ou Autrement ; et alors il est toujours précédé de la négation. Ainsi on dit : Il ne cherche que la vérité, Il ne cherche autre chose que la vérité. Il ne dit que des sottises, Il ne dit rien autre chose que des sottises. Il ne parle que par sentences, Il ne parle point autrement que par sentences. Il ne fait que boire et manger, Il ne fait autre chose que boire et manger. – Ne… que peut, dans certains cas, être considéré comme entièrement synonyme de l’adverbe Seulement. Je ne veux que le voir, Je veux seulement le voir.
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Que, forme en outre certaines locutions avec diverses prépositions, conjonctions et adverbes ; comme Afin que, avant que, après que, bien que, dès que, depuis que, encore que, loin que, puisque, parce que, sans que, à moins que, attendu que, vu que, en sorte que, d’autant que, outre que, pourvu que, soit que, et quelques autres. Voyez Afin, Avant, Après, etc.
Il s’emploie quelquefois avec ellipse de certaines prépositions et de certains adverbes auxquels on a coutume de le joindre. p. 542Ainsi on dit : Approchez, que je vous parle, Afin que je vous parle. Il ne fait point de voyage qu’il ne lui arrive quelque accident, Sans qu’il lui arrive quelque accident. Je lui parlai qu’il était encore au lit, Lorsqu’il était encore au lit. Il était à peine sorti ou À peine était-il sorti, que la maison s’écroula, Lorsque la maison s’écroula. Il y a dix ans qu’il est parti, que je ne l’ai vu, Il s’est écoulé dix ans depuis qu’il est parti, depuis que je ne l’ai vu. Retirez-vous, qu’il ne vous maltraite, De peur qu’il ne vous maltraite. Je n’irai point là que tout ne soit prêt, Avant que tout soit prêt. On le régala que rien n’y manquait, Si bien, de telle sorte, que rien n’y manquait. Qu’il perde son procès ou qu’il le gagne, il partira, Soit qu’il le perde, soit qu’il le gagne. Etc. Plusieurs de ces phrases sont du langage familier.
Fam., Si j’étais que de vous, Si j’étais à votre place. Si j’étais que de vous, je m’y prendrais de cette manière. On dit plus ordinairement, Si j’étais de vous.
Cela ne laisse pas que d’être inquiétant. Voyez Laisser.
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Que, se dit encore pour Comme, Quand et Si, lorsque, à des propositions qui commencent par ces mots, on en joint d’autres de même nature. Comme il était tard, et qu’on craignait la chute du jour… Comme c’est une chose décidée, et que tout est prêt pour l’exécution… Quand on est jeune, et qu’on se porte bien… Si vous le rencontrez, et qu’il vous demande où je suis…
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Que, s’emploie quelquefois par rédondance. Que s’il m’allègue… Que si vous m’objectez.... S’il m’allègue, si vous m’objectez…
Il s’emploie souvent pour donner plus de force à ce qu’on dit. C’est une belle chose que de garder le secret. C’est se tromper que de croire… Dans ces exemples, on peut supprimer le que. C’est une belle chose de garder le secret. C’est se tromper de croire… En ce sens, il s’emploie aussi devant les substantifs, mais on ne saurait le supprimer qu’en changeant toute la construction. Ce sont des qualités nécessaires pour régner que la douceur et la fermeté.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- quatre-vingt-dixième, adj.
- quatre-vingtième, adj.
- quatre-vingts, adj. numér. et n. m.
- quatrième, adj.
- quatrièmement, adv.
- quatriennal, -ale, adj.
- quatrillion, n. m.
- quattrocento, n. m.
- quatuor, n. m.
- quayage, n. m. [8e édition]
- que [I], pr. rel. inv.
- que [II], pr. interr.
- que [III], adv.
- que [IV], conj. de sub.
- québécisme, n. m.
- québécois, -oise, adj.
- québracho, n. m.
- quebracho, n. m.
- quechua, adj. inv. en genre
- quel, quelle, adj. et pr.