tête
7e édition
TÊTE.
s. f.■
Chef, la partie qui est le siège du cerveau et des principaux organes des sens ; et qui, dans l’homme et dans la plupart des animaux, tient au reste du corps p. 841par le cou. Le devant, le derrière de la tête. Le sommet de la tête. Le haut de la tête. La fontaine de la tête. Avoir la tête ronde, la tête plate, la tête pointue. Avoir la tête enfoncée dans les épaules. Avoir les yeux à fleur de tête. Lever la tête. Baisser la tête. Tourner la tête. Branler la tête. Faire signe de la tête. Examiner quelqu’un de la tête aux pieds, depuis les pieds jusqu’à la tête. La tête lui branle. Branlement de tête. Couper la tête. Trancher la tête à un criminel. On le condamna à avoir la tête tranchée, à perdre la tête sur un échafaud. Le bourreau lui fit voler la tête d’un seul coup. La tête d’un mort. La tête d’un lion. La tête d’un cheval. Ce cheval porte bien sa tête, place bien sa tête, ramène bien sa tête. La tête d’un oiseau. La tête des poissons et des serpents tient immédiatement au reste du corps. Tomber la tête la première. Tomber cul par-dessus tête. Cette dernière phrase est familière.
En termes de Manège, Mettez la tête (du cheval) à la muraille ; placez la tête ; relevez la tête ; portez la tête en dedans.
Tête de mort, Tête humaine dont il ne reste que la partie osseuse.
Prov. et fig., Grosse tête, peu de sens, La grosseur de la tête n’augmente pas la capacité de l’esprit.
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Tête, signifie seulement, quelquefois, Le crâne, la partie de la tête qui comprend le cerveau et le cervelet. Cet homme s’est cassé la tête, s’est donné un coup à la tête, s’est fait un trou à la tête. Recevoir un coup à la tête. Les coups à la tête sont dangereux. En tombant, il a failli se fendre la tête.
Tête pelée, tête chauve, se disent en parlant D’une personne qui n’a point du tout de cheveux, ou qui n’en a point sur une partie de la tête.
Avoir la tête pesante, embarrassée, Éprouver dans la tête un sentiment de pesanteur, d’embarras. On dit dans le même sens, Mal de tête, douleur de tête. Dans ces locutions, Tête signifie, Le dedans de la tête.
Prov., Tête de fou ne blanchit jamais, se dit soit parce que la folie abrège communément les jours, soit parce que les fous ne sont point sujets aux chagrins et aux tristes prévoyances qui font blanchir les cheveux avant le temps.
Fig. et fam., Il a la tête mal timbrée, la tête fêlée ; il a un coup de hache, de marteau à la tête, se dit D’un homme léger, vain, étourdi, ou bizarre, extravagant. On dit familièrement, dans le même sens, C’est une tête fêlée, c’est une tête mal timbrée.
Prov. et fig., Il a la tête près du bonnet, se dit D’un homme prompt, colère, qui se fâche aisément. Ce sont deux têtes dans un bonnet, se dit De deux personnes qui sont liées d’amitié ou d’intérêt, et qui sont toujours de la même opinion, du même sentiment.
Avoir cinquante ans, soixante ans, etc., sur la tête, Être âgé de cinquante ans, de soixante ans, etc.
Fig., Avoir des affaires par-dessus la tête, Avoir beaucoup d’affaires. Avoir des dettes par-dessus la tête, Être accablé de dettes.
Fig. et fam., Ne savoir où donner de la tête, Ne savoir que devenir, que faire.
Prov. et fig., C’est vouloir donner de la tête contre les murs, C’est tenter une entreprise où il est impossible de réussir. On dit aussi, C’est se donner la tête, c’est donner de la tête contre un mur.
Prov. et fig., À laver la tête d’un More, à laver la tête d’un âne, on perd sa lessive, Inutilement on se donne beaucoup de soin et de peine pour faire comprendre à un homme quelque chose qui passe sa portée, ou pour corriger un homme incorrigible.
Fig. et fam., Laver la tête à quelqu’un, Lui faire une sévère, une forte réprimande.
Fig., Aller partout tête levée, la tête levée, Aller partout sans craindre, sans appréhender aucun reproche, aucun affront. C’est un homme irréprochable et qui peut aller partout tête levée.
Fig., Lever la tête., Se montrer, paraître avec plus de hardiesse. Ce parti commençait à lever la tête. On dit de même, Relever la tête.
Fig. et fam., Il y va tête baissée, se dit D’un homme qui se précipite aveuglément dans le péril. On le dit aussi D’un homme qui entreprend avec chaleur une affaire. Il y donne tête baissée, se dit D’un homme qui donne complètement dans un piège.
Prov., fig. et pop., Y aller de cul et de tête, comme une corneille qui abat des noix, S’employer avec ardeur et sans précaution pour faire réussir quelque chose.
Fig. et fam., Il s’y est jeté la tête la première, se dit D’un homme qui s’est engagé brusquement et inconsidérément dans une affaire périlleuse.
Fig. et fam., Fendre la tête à quelqu’un, L’incommoder en faisant un grand bruit. Ils me fendent la tête avec leurs cris. On dit de même, Ce bruit, ce tapage me fend la tête ; c’est un bruit à fendre la tête, à tête fendre.
Fig. et fam., La tête me fend, J’ai un très grand mal de tête.
Fig., La tête lui tourne, la tête lui a tourné ; tourner la tête à quelqu’un. Voyez Tourner.
Fig. et fam., Crier à pleine tête, crier à tue-tête, du haut de sa tête, Crier de toute sa force. Rompre la tête à quelqu’un de quelque chose, L’en importuner. Se rompre la tête à faire quelque chose, S’y appliquer avec une grande contention, un grand travail d’esprit. Il est si sourd, que quand on lui parle, il faut crier à pleine tête, à tue-tête. J’ai bien affaire qu’il me vienne rompre la tête de ses folies. Il se rompt la tête à faire des vers, à résoudre des problèmes.
Fig. et fam., C’est un casse-tête, se dit D’un travail qui exige une forte application, d’un calcul long et embrouillé, d’un jeu qui demande beaucoup de combinaisons, comme les échecs. Il se dit aussi D’un vin gros et fumeux qui porte à la tête, qui la rend pesante. Voyez Casse-tête.
Porter à la tête, se dit D’une odeur forte, de la vapeur du charbon, de certains vins. On dit de même, Ce vin monte à la tête, Il envoie des fumées à la tête.
Il a une bonne tête, il a la tête bonne, se dit D’un homme qui a de la force d’esprit et une raison solide.
Il a la tête bonne, signifie aussi, Il boit beaucoup sans s’enivrer.
Prov. et fig., Avoir martel en tête, Avoir dans l’esprit des choses qui inquiètent, qui troublent, qui donnent de la défiance, du souci. On dit dans le même sens, Cela lui met martel en tête, lui donne martel en tête ; il en a martel en tête.
Fig. et pop., Jeter une marchandise à la tête, L’offrir à vil prix. Il y avait tant de gibier au marché, qu’on le jetait à la tête.
Fig. et fam., Jeter une chose à la tête de quelqu’un, La lui offrir sans qu’il la demande. Depuis qu’il est riche et qu’il veut se marier, on lui jette les partis à la tête.
Fig. et fam., Il ne faut pas se jeter à la tête des gens, Il ne faut pas faire trop d’avances, il est bon quelquefois de se faire un peu rechercher.
Fig., Tenir tête à quelqu’un, faire tête à quelqu’un, S’opposer à lui, et lui résister, ne lui point céder en quelque chose. Il tint tête à un grand nombre d’ennemis. Il s’imaginait qu’il n’y avait personne qui osât lui résister, mais il trouva des gens qui lui tinrent tête, qui lui firent tête. Ils se mirent plusieurs ensemble pour lui tenir tête au jeu, dans la discussion, etc. On ne trouva personne qui pût lui tenir tête à boire.
Fig., Faire tête à l’orage, Montrer de la fermeté dans une occasion périlleuse.
Mettre un homme en tête à quelqu’un, Opposer à quelqu’un un homme qui puisse lui résister. On lui mit un homme en tête, qui l’embarrassa fort. Je vous mettrai un homme en tête, qui vous jouera beau jeu.
Avoir quelqu’un en tête, Avoir quelqu’un pour concurrent, pour adversaire. Turenne avait en tête Montecuculli.
Mettre la tête de quelqu’un à prix, Promettre une somme à qui le tuera.
Porter sa tête sur un échafaud, Avoir la tête tranchée sur un échafaud.
Par exagérat., Je parie ma tête, je parie ma tête à couper, je mettrais ma tête à couper que cela est, Je parie tout ce qu’on voudra que cela est ; je me soumets à perdre tout ce qu’on voudra, si cela n’est pas. Quelquefois on termine une affirmation, en disant, J’y mettrais ma tête.
Il lui en coûta la tête, il paya de sa tête, Il subit la mort. On dit dans le même sens : Hasarder sa tête pour le service de quelqu’un. Il y va de votre tête. Vous en répondrez sur votre tête.
Fig., Il y a eu beaucoup de têtes cassées à ce siège, On y a tué beaucoup de gens. La prise de cette place a coûté bien des têtes, Il en a coûté la vie à bien du monde.
Fam., Il n’y a tête d’homme qui ose entreprendre de faire telle chose, Il n’y a aucun homme assez hardi…
Prov., Autant de têtes, autant d’opinions, Autant de personnes, autant de manières de voir différentes.
Tête couronnée, Empereur ou roi. Il ne parle qu’avec respect des têtes couronnées. La république de Venise et celle des Provinces-Unies avaient le rang des têtes couronnées, le rang de têtes couronnées.
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Tête, se dit aussi de L’esprit, de l’imagination, des différentes conformations et dispositions des organes qui servent aux opérations de l’esprit. Se remplir la tête de sottises. Se mettre des chimères en tête, dans la tête. Il n’a que cela en tête. Il s’est mis en tête de partir. On ne lui peut ôter de la tête qu’il mourra bientôt. Rouler de grandes choses dans sa tête. Avoir la tête dure, la tête mal faite, la tête légère. Dans l’état où il est. il n’est pas capable d’application ; il a la tête encore trop faible, il n’a pas la tête assez forte. Je n’ai pas assez de tête pour voir tant de papiers en si peu de temps. C’est un homme qui a une tête de fer, il étudierait vingt heures de suite. Cet homme lit beaucoup, mais il n’en reste rien dans sa tête. Il a eu bien de la peine à se mettre dans la tête les éléments de cette science. Mettez-vous bien dans la tête que…, Soyez bien convaincu, bien persuadé que…
C’est une bonne tête, une excellente tête, une forte tête, C’est un homme d’un esprit p. 842droit, de beaucoup de jugement, de beaucoup de capacité. C’est une des meilleures têtes du conseil. C’est une des plus fortes têtes du tribunal.
C’est un homme de tête, C’est un homme qui réunit la capacité à la fermeté.
Fig. et fam., C’est une tête carrée, C’est un homme qui a beaucoup de justesse et de solidité de jugement.
C’est une tête sage, une tête rassise, posée, se dit D’un homme d’un jugement droit, d’une imagination réglée. C’est une tête faible, se dit au contraire D’un homme sujet à se laisser entraîner par l’imagination, par la terreur, ou à se laisser aller trop facilement à tout ce qu’on lui suggère. C’est une tête folle, se dit D’un extravagant, d’un jeune homme étourdi, inappliqué. C’est une tête légère, se dit D’un homme qui a peu de suite et de tenue dans ses idées, dans sa conduite. C’est une tête à l’évent, se dit pour désigner en général Le manque de jugement, de conduite, la frivolité d’esprit, la légèreté de caractère. On dit dans le même sens, Tête éventée, écervelée, sans cervelle, de linotte, de girouette.
C’est une mauvaise tête, se dit D’une personne sujette à beaucoup d’écarts et de travers, soit dans sa conduite, soit dans ses opinions.
Prov., Mauvaise tête et bon cœur, Les gens étourdis et inconsidérés ont souvent de bonnes intentions, un bon cœur.
Cet homme a la tête chaude, Il prend feu, il s’emporte aisément ; et, Cet homme a la tête froide, Il conserve son sang-froid.
Avoir de la tête, Avoir du jugement et du calme. On dit dans le sens contraire, N’avoir pas de tête.
Avoir de la tête, signifie aussi, Être opiniâtre, capricieux. C’est une bonne femme, mais elle a de la tête.
Prov. et fam., Quand on n’a pas de tête il faut avoir des jambes, se dit Des gens étourdis, distraits, qui sont obligés de courir pour réparer leurs oublis.
Conserver sa tête, Garder le sang-froid nécessaire pour prendre un parti. On dit dans le sens contraire, Perdre la tête, n’avoir plus sa tête, n’avoir plus sa tête à soi.
C’est une tête perdue, se dit D’une personne qui montre de l’égarement dans sa conduite, dans ses discours. On dit à peu près dans le même sens, Sa tête n’y est plus, la tête est partie.
Il a encore toute sa tête, se dit D’un malade ou d’un vieillard dont le jugement n’est point affaibli. On dit dans le sens contraire, Il n’a plus de tête, il n’a plus sa tête.
Fam., Faire un coup de tête, Faire étourdiment et sans réflexion une chose hardie ; et, Faire des coups de tête, Faire des étourderies.
Fam., Faire un coup de sa tête, Se déterminer de soi-même, sans avoir pris conseil de personne. On dit dans un sens analogue, N’en faire qu’à sa tête, ne vouloir rien faire qu’à sa tête.
Faire un coup de sa tête, signifie aussi, Faire une fausse démarche, faute d’avoir pris conseil.
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Tête, se dit quelquefois pour Individu, personne. On paye tant par tête. Le traiteur prend tant par tête. On dîne à tant par tête. Une rente sur plusieurs têtes. Cette taxe porte sur toutes les têtes. Les dangers que je crains pour une tête si chère. On le dit Des animaux, dans un sens analogue. Il a un troupeau composé de tant de têtes d’une espèce, et de tant de telle autre.
Payer tant par tête de loup, Payer tant à celui qui tue un loup, et qui en apporte la tête.
En Jurispr., Succéder par tête, se dit Lorsque des copartageants viennent de leur chef à la succession, et sans représentation d’aucun autre. La succession du père s’est partagée par têtes, parce que tous les enfants étaient vivants ; celle de la mère s’est partagée par souches, parce qu’un des enfants était mort, et que les petits-enfants sont venus à partage avec leurs oncles, par représentation de leur père.
Mettre une rente viagère sur la tête de quelqu’un, Constituer une rente viagère, pour en jouir durant la vie de quelqu’un.
Cette rente, cette pension passera sur la tête d’un tel, Il aura cette rente, cette pension après le décès de la personne qui en jouit maintenant.
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Tête, se dit aussi de La représentation, de l’imitation d’une tête humaine par un peintre, par un sculpteur, etc. Il a plusieurs bustes antiques, et la plupart sont des têtes grecques. Une tête antique. Une belle tête. Ce peintre met une grande variété dans ses airs de tête. Cela a l’air d’une tête du Carrache. C’est une tête du Titien. Tête d’étude.
En parlant Des monnaies et des médailles, La tête, Le côté où est l’effigie.
Courir les têtes, se dit D’une sorte d’exercice à cheval, qui se pratique dans les académies, et qui consiste à enlever, à frapper ou à abattre au grand galop, avec la lance, le pistolet ou l’épée, des têtes de carton qui sont placées à cet effet.
Tête à perruque, Figure de tête d’homme faite de bois, sur laquelle on place une perruque pour la friser. Il se dit, figurément et familièrement, d’Un vieillard qui a peu d’esprit et qui tient opiniâtrément à de vieux préjugés.
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Tête, se dit encore, par extension, pour Chevelure. Avoir la tête belle. Il a une belle tête. Il a la tête frisée.
Tête naissante, Cheveux qui reviennent après avoir été coupés, et qui sont déjà un peu longs.
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Tête, se dit également par extension, en Vénerie, Du bois des cerfs. Le cerf a mis bas sa tête. Une belle tête de cerf.
Tête portant trochures, Bois qui porte trois ou quatre andouillers à la sommité. Tête en fourche, Bois dont les andouillers du sommet font la fourche. Tête paumée, Bois dont le sommet s’ouvre et représente les doigts et la paume de la main. Tête couronnée, Bois dont les andouillers du sommet forment une espèce de couronne.
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Tête, s’applique, par analogie, à Diverses choses qui ont avec la tête un certain rapport de position ou de forme. Ainsi,
Il se dit Du sommet de certaines choses, et particulièrement des arbres. Une montagne, un chêne, un sapin qui porte sa tête jusque dans les nues. Des arbres coupés par la tête.
Cet oranger fait bien sa tête, La tête en est bien garnie et bien ronde.
En termes de Marine, La tête d’un mât, du gouvernail, etc., Leur extrémité supérieure.
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Tête, se dit aussi en parlant De certaines plantes, de certains légumes ; et à l’égard des uns, il désigne L’extrémité d’en haut, comme, Des têtes de pavot, des têtes d’artichaut, une tête de chou ; à l’égard des autres, L’extrémité d’en bas, comme, La tête d’un oignon, la tête d’un poireau.
Il se dit quelquefois en parlant De certains fruits, et signifie, L’extrémité opposée à la queue. Cette pomme commence à se pourrir par la tête. Poire à deux têtes.
La tête d’un clou, d’une vis, L’extrémité ronde ou aplatie qui est opposée à la pointe. Clou, vis à tête perdue, Clou, vis dont la tête n’excède point la surface de ce qu’ils attachent ou retiennent.
La tête d’une épingle, Le petit bouton arrondi, ajusté à l’extrémité opposée à la pointe, pour retenir l’épingle dans la toile ou l’étoffe, et l’empêcher de passer d’outre en outre comme ferait une aiguille. La tête d’une aiguille, Le bout qui est percé pour y passer le fil.
La tête d’un compas, La partie ronde où les deux jambes du compas sont assemblées par une charnière. La tête d’un marteau, d’une cognée, La partie dans laquelle entre le manche.
Boulet à deux têtes, Boulet ramé.
En Anat., La tête du fémur, de l’humérus, etc., L’extrémité de ces os qui est ronde et soutenue par une partie plus rétrécie, nommée Le col.
En Musiq., La tête d’une note, La partie la plus grosse et la plus apparente, qui est ordinairement arrondie, et dont la position sur la portée détermine quelle est la note.
En Astron., La tête d’une comète, Nébulosité plus ou moins lumineuse, et généralement de figure ovoïde, qui semble former le corps de cet astre ; par opposition à La traînée de lumière vague qui l’accompagne ordinairement du côté opposé au soleil, et que l’on appelle Queue de la comète.
Tête-de-More, Vaisseau de cuivre étamé en dedans, qui sert dans quelques distillations. En Chimie, Tête morte, Ce qui reste d’une substance après la distillation. On dit plus souvent, Caput mortuum.
En Archit., Tête de nef, La partie antérieure d’une nef. Tête de voussoir, La face antérieure d’un voussoir. Tête de mur, L’épaisseur d’un mur à son extrémité.
La tête d’un canal, d’un bois, etc., L’endroit où il commence.
En termes de Guerre, La tête de la tranchée, L’endroit de la tranchée qui est le plus avancé du côté de la place assiégée. On a joint les deux têtes de la tranchée par une ligne parallèle. Il fut tué à la tête de la tranchée, à la tête des travaux.
La tête du camp, La partie du camp qui regarde le terrain destiné pour y mettre les troupes en bataille. On fortifia la tête du camp. La paix fut publiée à la tête du camp. On assembla les gardes à la tête du camp.
Tête de pont. Nom donné à tout ouvrage placé en avant d’un pont pour en défendre l’accès aux ennemis. Ces troupes gardent la tête de pont. On dit quelquefois, Les deux têtes du pont, quand le pont est fortifié des deux côtés. On dit de même, La tête d’un défilé.
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Tête, se dit aussi Du commencement d’un livre, d’une liste, d’une lettre, etc. Il a mis une belle préface à la tête de son livre. Votre nom est en tête de la liste. Faire imprimer des têtes de lettres circulaires, de factures, etc.
En Impr., Ligne de tête, Celle qui est ordinairement occupée par le titre courant, et par le numéro ou folio de la page.
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Tête, se dit également de La partie d’une p. 843armée, d’une colonne de troupes, d’un cortège, etc., qui marche la première, qui ouvre la marche. La tête d’une armée, d’une colonne, d’une compagnie. Tête de colonne à droite ou à gauche. La tête d’un cortège, d’un convoi. Ils furent placés en tête du cortège. Marcher en tête. Prendre la tête.
Il fut cassé à la tête de sa compagnie, En présence de sa compagnie, devant les premiers rangs.
Ce régiment a la tête de tout, Il forme l’avant-garde de toute l’armée.
La tête d’une station de fiacres, L’endroit où se place la première voiture de la file.
En termes de Chemins de fer, Tête de ligne, Le point d’où part une ligne de chemin de fer et celui où elle aboutit.
À la tête, signifie souvent, À la première place, au premier rang, et emporte presque toujours l’idée de supériorité, d’autorité, de commandement. Il porta la parole à la tête du clergé. Être à la tête de la noblesse. Le roi le mit à la tête de son conseil, à la tête de la cour royale. Marcher à la tête de l’armée. Se mettre à la tête des troupes. Charger à la tête des dragons. Il le tua à la tête des deux armées. Se mettre à la tête des séditieux, à la tête des mutins. Ils ont à leur tête un homme entreprenant.
Être à la tête des affaires, Avoir la principale direction des affaires. On dit de même, Être à la tête d’une maison, d’une administration, d’une entreprise, etc.
Fam., Être à la tête d’une belle fortune, Posséder une belle fortune. Il est à la tête de cent mille livres de rente.
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Tête, se dit particulièrement d’Un corps de troupes qui avance vers quelque endroit, soit pour s’opposer à l’ennemi, soit pour lui dérober la connaissance de quelque chose. L’armée montra une tête de ce côté-là. On fit avancer une tête de ce côté-là. Ce sens est peu usité.
Tête de vin, Les premières cuvées des meilleurs vins de Champagne et de Bourgogne. On dit dans un sens analogue, Tête du blé, Le blé de la meilleure qualité.
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De tête. loc. adv. De mémoire, d’imagination. Calculer de tête. Il composa toute sa tragédie de tête, et ne l’écrivit que lorsqu’elle fut achevée.
Agir de tête, payer de tête, Prendre son parti de sang-froid, avec résolution, dans une occasion difficile.
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Tête à tête. loc. adv. Seul à seul. Parler tête à tête. Dîner tête à tête. Jouer tête à tête. Ils furent longtemps tête à tête.
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Tête-à-tête, s’emploie aussi substantivement ; et alors il se dit d’Une conversation, d’une entrevue de seul à seul. Ils ont eu un long tête-à-tête. Ils ont de fréquents tête-à-tête.
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Tête pour tête. loc. adv. et fam. L’un devant l’autre. Après avoir été deux ans sans se voir, ils se rencontrèrent dans la rue tête pour tête. Cette locution vieillit.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- Têt [II], n. m.
- têt, n. m. [7e édition]
- têt [III], n. m. [5e édition]
- tétanie, n. f.
- tétanique, adj.
- tétanisation, n. f.
- tétaniser, v. tr.
- tétanos, n. m.
- têtard, n. m.
- tetasses, n. f. pl. [7e édition]
- tête, n. f.
- tête-à-queue, n. m. inv.
- tête-à-tête, n. m. inv.
- tête-bêche, loc. adv.
- tête-cornue, n. f. [5e édition]
- tête-de-chat, n. f.
- tête-de-clou, n. f.
- tête-de-loup, n. f.
- tête-de-nègre, adj. inv. et n. f.
- tétée, n. f.