pour
8e édition
POUR.
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Préposition qui sert à marquer Le motif, le but, la fin, la destination. Cet homme fait de l’exercice pour sa santé. Cette lettre n’est pas pour lui. Ces gens-là semblent faits, sont faits l’un pour l’autre. Cet homme n’est pas fait pour le métier qu’il a choisi. Écrire pour la postérité. Travailler pour la gloire. Des vêtements pour enfants.
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Pour signifie aussi À cause de, en considération de. Il fera cela pour vous. Faites cela pour Dieu, pour l’amour de Dieu. Il ne fera cela ni pour or, ni pour argent. Je ne ferais pas cela pour un empire. Il se fâche pour rien. C’est pour cette raison qu’il est parti. Il a été p. 387puni pour une faute légère. Il est estimé pour ses vertus.
Fam., Et pour cause, s’ajoute absolument après une phrase par allusion à une raison qui est trop évidente pour avoir besoin d’être exprimée. Je n’en dis pas davantage, et pour cause.
Fam. et par manière de prière, Pour Dieu. Pour l’amour de Dieu. Pour Dieu, laissez-nous en paix.
Pour l’amour de, À cause de, en considération de. J’ai fait ce sacrifice pour l’amour de vous.
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Pour signifie aussi En faveur de, pour la défense de. Ce que je dis est autant pour vous que pour moi. Je lui parlerai pour vous. Je tiens pour vous contre lui. Tous les honnêtes gens sont pour vous. Il avait tout le monde pour lui. Plaider pour un tel contre tel autre. Mourir pour la patrie.
Il sert aussi à marquer la Préférence. Il était pour ce genre d’écriture. Il est pour la démocratie contre l’aristocratie. Êtes-vous pour ou contre ?
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Pour signifie aussi Envers, à l’égard de. La tendresse d’une mère pour ses enfants. Son amour pour la patrie. Mon affection, mon attachement pour vous. Il est un peu refroidi pour moi. J’ai du respect pour sa mémoire. Mes sentiments pour vous ne sont pas douteux. La haine, l’aversion qu’il a pour lui. Ce remède est bon pour la fièvre.
Il sert aussi à marquer le Rapport entre une chose qui affecte en bien ou en mal et la personne qui en est ou qui en doit être affectée. C’est une grande perte pour vous. C’est un grand bonheur pour moi. C’est pour eux une grande consolation, un grand avantage. Cela est heureux, malheureux pour votre ami. Il y aurait du déshonneur pour vous. Il y aura beaucoup de gloire pour lui.
Il signifie aussi Eu égard à, par rapport à. Cette robe est bien chaude pour la saison. La porte est bien étroite pour une pareille maison. Sa dépense est peu considérable pour son revenu. Son train est mesquin pour un ambassadeur. Vous êtes trop savant pour moi. Il est bien grand pour son âge. Voilà une grande faiblesse pour un philosophe. Ce qui est bon pour vous ne serait pas bon pour moi. Cela ne vaut rien pour votre estomac. Voilà une mauvaise affaire pour un homme accoutumé à en faire de si bonnes.
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Pour, précédé des mots Assez et Trop, s’emploie dans les phrases qui expriment la suffisance ou l’excès. Y en a-t-il assez pour tout le monde ? Cela est assez bon pour lui. C’est assez pour aujourd’hui. Ce couvercle est assez grand pour le vase. Cet habit est trop petit pour ma taille. Il a trop vécu pour sa gloire. Quelquefois on peut supprimer l’adverbe Assez. Il y en aura pour tout le monde.
Il s’emploie aussi dans les mêmes phrases, suivi d’un verbe à l’infinitif. Il est encore assez jeune pour s’instruire. Je suis assez votre ami pour ne pas vous flatter. Il est trop franc pour vous tromper. Voyez plus bas un emploi semblable avec la conjonction que et le subjonctif.
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Pour signifie aussi Moyennant un certain prix, en échange de. J’ai donné mon argenterie pour un diamant. Il a cédé sa voiture pour un morceau de pain. À cette vente, on avait des tableaux de maître pour rien.
En termes de Commerce et de Finance, Cinq pour cent, dix pour cent, cent pour cent, etc. Voyez Cent.
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Pour signifie aussi À la place de, au lieu de, au nom de. Il répondit pour un tel à la sommation. Jouez pour moi. Ce mot s’emploie souvent pour tel autre. Pour le président, le secrétaire général.
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Pour signifie aussi Comme, en qualité de, en guise de. Ils l’ont laissé pour mort sur la place. Tenez-moi pour un méchant homme si… Pour qui me prenez-vous ? Prendre quelqu’un pour employé, pour domestique. Il l’a prise pour femme. On ne peut le connaître sans désirer l’avoir pour ami. On m’a pris pour dupe. Je tiens pour certain. J’ai pour principe. Je me le tiens pour dit. Il a pour lit une simple paillasse.
Être pour beaucoup, pour peu dans quelque chose, n’y être pour rien, Y avoir beaucoup de part, peu de part, n’en avoir point du tout. Il n’est pas pour peu dans cette affaire. Je suis pour beaucoup dans la résolution qu’il a prise. Qu’on dise de sa conduite ce qu’on voudra, je n’y suis pour rien.
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Pour, devant Tout et un nom, marque qu’il n’y a pas autre chose. Pour toute récompense il eut des reproches. Pour toute réponse il reçut des coups et des injures.
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Pour, précédé et suivi du même mot, marque la comparaison : Mourir pour mourir, il vaut mieux que ce soit en faisant son devoir. Ennui pour ennui, je préfère celui qui me profite. Danger pour danger, il faut choisir celui qui promet de la gloire ; la correspondance : Traduire mot pour mot. Il mourut deux ans après, jour pour jour ; l’action réciproque : Rendre amour pour amour. La loi du talion, chez les Juifs, consistait à perdre œil pour œil, dent pour dent, etc.
Il sert encore à mettre en balance, à opposer des contraires ou des valeurs différentes. Pour quelques bons combien de méchants. Pour un saint combien de réprouvés. Pour deux ennemis qu’il s’attendait à combattre il en trouva cent. Rendre le bien pour le mal.
Prov. et fam., Pour un de perdu, deux de retrouvés. Voyez Perdre.
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Pour, joint à une expression qui marque le temps, sert à indiquer la Durée. L’histoire est longue, il y en aurait pour deux heures. Il y en a pour trois ans avant que ce monument soit achevé. Je suis votre ami pour la vie. Je n’en ai que pour un moment.
Pour toujours, pour jamais, Pour un temps qui ne doit pas finir.
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Pour sert aussi à indiquer l’Époque à laquelle une chose s’est faite ou se fera. Son bal était pour hier, est pour aujourd’hui. Ce sera pour demain, pour après-demain.
Joint à une expression qui marque le lieu, le but, il signifie À destination de. Il est parti pour Londres, pour Naples, pour la France.
En termes de Marine, devant France on supprime ordinairement l’article. Ce paquebot partira demain pour France.
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Pour, au commencement d’une phrase ou d’un membre de phrase, signifie Quant à. Pour moi, je n’en ferai rien. Pour lui, je n’en réponds pas. Pour ce qui est de moi, soyez sans inquiétude. Pour ce qui est de vous, je suis certain que vous réussirez. Pour cela, pour ce qui est de cela, je le veux bien. Pour son affaire, pour ce qui est de son affaire, j’en aurai soin. Pour méchante, elle l’est.
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Pour, suivi d’un infinitif, signifie Afin de, à l’effet de, en vue de, dans le dessein de. J’ai fait tout mon possible pour gagner son amitié. Je manque de termes pour exprimer ce que je sens. J’avais dit cela pour rire, et non pour vous fâcher. Pour ne vous rien déguiser. Pour ainsi dire. Pour vous parler net. Pour vous parler franc. Pour dire le vrai. Semer pour récolter. Je suis venu pour le complimenter. On l’a envoyé pour traiter de l’échange des prisonniers. On le cherche pour l’arrêter. Je me tais pour ne pas vous fatiguer.
Il signifie aussi Quoique, bien que. Il est bien ignorant pour avoir étudié si longtemps. Il est bien grand pour être si jeune. Pour être fêté partout, il n’en est pas plus fier.
Il signifie encore De quoi. Il y a ici pour contenter tous les goûts. Faire une si longue traite, c’est pour en mourir. Qu’allez-vous faire là ? Il y en a pour périr d’ennui.
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Pour, suivi d’un infinitif et précédé du verbe Être, signifie Être capable de, être de nature à. Ce petit incident n’a pas été pour me déplaire. Cette affaire n’est pas pour en rester là.
Être pour signifie aussi Être sur le point de. Il était pour partir.
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Pour, joint au passé de l’infinitif des verbes, signifie Parce que. Il a été chassé pour avoir trop parlé. Il est malade pour avoir trop mangé, pour s’être livré à des excès.
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Pour s’emploie encore avec beaucoup de verbes et leur fait prendre des significations très variées, qui sont des idiotismes. Prendre un homme pour un autre. Passer pour honnête homme. Etc. Voyez Prendre, Passer, etc.
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Pour est aussi nom masculin. Soutenir le pour et le contre. Il y a du pour et du contre dans cette affaire.
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Pour que, loc. conj., se construit avec le subjonctif et signifie Afin que, à l’effet de, en vue de. Je suis venu vous voir pour que nous parlions de nos affaires. Je désire que vous partiez promptement, pour que vous reveniez plus tôt.
Il s’emploie dans certaines phrases après les adverbes Assez et Trop. Vous m’avez rendu trop de services pour que je puisse jamais douter de votre amitié. Il m’a négligé trop longtemps pour que j’espère rien de lui. Il est assez de mes amis pour que je puisse compter sur lui en cette occasion.
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Pour… que, loc. conj., Quelque… que, quoique. Pour grands que vous soyez. Il faut éviter de se faire un ennemi, pour petit qu’il soit. Pour bon que soit ce remède, il ne faut pas en abuser.
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Pour peu que, loc. conj. Quelque peu que, si peu que. Pour peu que vous lui en parliez, pour peu que vous en preniez soin, l’affaire réussira. Pour peu qu’on me fasse de difficultés, j’abandonnerai l’entreprise.
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Pour lors, loc. adv. Alors. Vous dites que cela arrivera ; pour lors nous verrons ce qu’il y aura à faire. Il est vieux.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- poupard, n. m.
- poupart, n. m. [7e édition]
- poupe, n. f.
- poupée, n. f.
- poupelin, n. m. [5e édition]
- poupeton, n. m. [5e édition]
- poupin, -ine, adj.
- poupon, -onne, n.
- pouponner, v. tr. et intr.
- pouponnière, n. f.
- pour, prép.
- pourana, n. m.
- pourboire, n. m.
- pourceau, n. m.
- pourcentage, n. m.
- pourchas, n. m.
- pourchasser, v. tr.
- pourfendeur, n. m.
- pourfendre, v. tr.
- pourlécher, v. tr. et pron.