traîner
8e édition
TRAÎNER.
v. tr.■
Tirer après soi. Les chevaux qui traînent une voiture, un bateau. Traîner une chaise, une table. Traîner un homme en prison. Les vaincus traînaient le char du vainqueur.
En termes de Maçonnerie, Traîner une corniche, une moulure, La façonner, l’exécuter au moyen d’un calibre qu’on traîne sur le plâtre frais.
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Traîner signifie encore Amener avec soi quelqu’un ou quelque chose qui embarrasse, qui gêne. Traîner après soi une longue suite de quémandeurs.
Il traîne sa partie dans tous les tribunaux se dit d’un Plaideur qui traduit sa partie adverse de tribunal en tribunal.
Fig., Traîner quelqu’un dans la boue, Proférer ou écrire contre lui des injures graves, des imputations diffamantes.
Fig., Cette action a traîné après elle une longue suite de malheurs, Elle a été suivie de beaucoup de malheurs, dont elle a été la source.
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Traîner signifie aussi Tirer, mener avec soi péniblement. Cet homme traîne la jambe. Votre cheval traîne la jambe.
Traîner les pieds, Marcher sans lever les pieds de terre.
Cet oiseau traîne l’aile, Ses ailes pendent, ce qui indique qu’il est blessé ou malade.
Fig., Traîner une vie languissante et malheureuse, Être accablé de chagrins ou d’infirmités.
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Traîner signifie figurément Allonger, prolonger, différer, en parlant de Quelqu’un qui ne veut pas finir, qui ne veut pas terminer une affaire dont il est le maître. Il y a six mois que ce rapporteur me traîne pour le jugement de mon procès. L’homme à qui vous avez affaire vous traînera et ne finira point. Il m’a traîné longtemps avant de me payer.
Traîner sa voix, Parler lentement, en prolongeant les sons.
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Traîner s’emploie aussi comme verbe intransitif et signifie Pendre jusqu’à terre. Un manteau, une robe qui traîne.
Il se dit, par extension, en parlant de Certaines choses qu’on laisse exposées où elles ne devraient pas être, au lieu de les mettre à leur place. Vous laissez traîner vos clefs, votre argent sur une table. Ces papiers ont traîné longtemps dans mon cabinet. Ce domestique laisse tout traîner.
Fig., Cela traîne dans tous les livres, cela traîne partout se dit par mépris d’une Pensée, d’une expression, d’un fait, d’une situation, etc., qu’on rencontre dans un livre et qu’on a déjà trouvée dans beaucoup d’autres.
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Traîner signifie aussi Marcher trop lentement, se prolonger. Il traîne toujours en chemin. Cette affaire traîne. La guerre traîne en longueur. Dans cette pièce l’action traîne.
Ce discours traîne, Il est froid, languissant.
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Traîner signifie aussi Rester en arrière. Des soldats qui traînent. Dans toute sa meute, il n’y a pas un chien qui traîne.
Il se dit figurément d’une Personne qui est dans un état de langueur sans pouvoir se rétablir. Il y a longtemps qu’il traîne. Il ne fait que traîner.
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Se traîner signifie Se glisser en rampant. Ce soldat se traîna à travers les broussailles pour se glisser jusqu’aux lignes ennemies. Cet enfant est sans cesse à se traîner par terre.
Il signifie encore Marcher, avancer avec peine. Je me traînerai là comme je pourrai. Il a eu bien de la peine à s’y traîner.
Il s’emploie aussi figurément dans ce sens. Dans les trois premiers actes de ce drame, l’action ne fait que se traîner.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- traînasser, v. tr. et intr.
- traîne, n. f.
- traîneau, n. m.
- traîne-bûche, n. m.
- traîne-bûches, n. m.
- traînée, n. f.
- traînement, n. m.
- traîne-misère, n.
- traîne-patin, n.
- traîne-patins, n.
- traîner, v. tr., intr. et pron.
- traîne-savate, n.
- traîne-savates, n.
- traîneur, -euse, n.
- trainglot, n. m.
- train-poste, n. m.
- train-train, n. m. inv.
- traire, v. tr.
- trait, n. m.
- traitable, adj.
HISTOIRE DU MOT
- traisner [I], v. a. [1re édition] traisner [II], v. n. [1re édition]
- traisner [I], v. a. [2e édition] traisner [II], v. n. [2e édition]
- traîner, v. a. [3e édition]
- traîner, v. a. [4e édition]
- traîner, v. a. [5e édition]
- traîner, v. a. [6e édition]
- traîner, v. a. [7e édition]
- traîner, v. tr. [8e édition]
- traîner, v. tr., intr. et pron.