bras-le-corps (à)
BRAS
nom masculinÉtymologie : xie siècle. Du latin bra(c)chium, « bras ».
I.
I. Membre supérieur du corps humain.
1.
Marque de domaine : anatomie.
Portion de ce membre directement rattachée à l’épaule et allant jusqu’au coude.
L’os du bras s’appelle l’humérus.
Le bras et l’avant-bras s’articulent au coude.
La saignée du bras, le pli entre le bras et l’avant-bras, où l’on pratiquait naguère les saignées, et où l’on pratique aujourd’hui les injections intraveineuses et les prélèvements sanguins.
Il tenait un livre sous le bras.
Le tailleur mesurait le tour du bras.
▪ Loc. adj. Fam.
Gros comme le bras, se dit pour qualifier une exagération évidente, grossière, trop perceptible.
Un mensonge gros comme le bras.
Des compliments gros comme le bras.
Adverbialement.
Il lui donnait du « Monsieur le Président », gros comme le bras.
2.
Le membre supérieur tout entier, bras et avant-bras.
Bras droit, bras gauche.
Des bras potelés, musclés, velus, vigoureux.
Avoir des bras grêles, décharnés.
Lever, étendre, plier le bras.
Battre des bras.
L’extension, la rotation des bras.
Saisir quelqu’un par le bras.
Être au garde-à-vous, les bras le long du corps.
Se luxer, se casser le bras.
Être amputé d’un bras.
Bras articulé, bras artificiel, appareil de prothèse remplaçant le membre amputé.
Spécialement.
Être en bras de chemise, sans veste.
Marque de domaine : chorégraphie. En parlant d’une danseuse, ou parfois d’un danseur.
Avoir un beau port de bras ou, simplement, avoir des bras, mettre beaucoup de grâce, d’élégance dans le mouvement de ses bras.
▪ Par analogie. Marque de domaine : zoologie.
Membre antérieur des vertébrés.
Bras du cheval, patte antérieure, de l’épaule au genou.
Par extension.
Tentacule d’un mollusque céphalopode ; branche d’un polype ou d’une étoile de mer ; pince d’un crustacé (rare).
3.
Le bras, envisagé comme ce qui porte, soutient, prend.
Arriver les bras chargés de fleurs.
Revenir de voyage avec des cadeaux plein les bras.
Elle portait un enfant dans les bras.
Tenir à bras tendus, à bout de bras, dans une position qui rend l’effort plus pénible.
Soulever l’haltère à bras tendus.
Fig.
Tenir, soutenir une personne ou une entreprise à bout de bras, en être le principal appui, tout faire pour la sauver de la détresse ou de la faillite.
Fam.
Avoir quelqu’un sur les bras, en avoir la charge, la responsabilité.
Cette veuve a quatre enfants sur les bras.
Avoir beaucoup d’affaires sur les bras, être chargé de maintes responsabilités.
▪ Spécialement.
Présenter, offrir, donner le bras à une femme, tenir son bras arrondi afin qu’elle puisse s’appuyer dessus en marchant.
Prendre le bras de quelqu’un.
Elle était au bras de son mari.
Se promener bras dessus, bras dessous, se donner le bras avec amitié, le bras de l’un passé sous celui de l’autre.
▪ Loc. adv.
À bras-le-corps, avec les bras passés par le milieu du corps.
Saisir, prendre, tenir, porter quelqu’un à bras-le-corps.
Il prit son adversaire à bras-le-corps.
Fig.
Prendre à bras-le-corps un travail, un problème, l’affronter résolument, sans esquiver les difficultés.
4.
Le bras, considéré comme instrument de travail et d’action.
Vivre de ses bras, de son travail, et particulièrement d’un travail manuel.
Fam.
Mettre de l’huile de bras, apporter son énergie, sa ténacité à un labeur, une activité (on dit aussi populairement Huile de coude).
▪ Loc. adj.
À bras, à force de bras, mû par la seule force musculaire de l’homme.
Un moulin, une presse à bras.
Une voiture à bras.
Loc. adv.
À bras, à force de bras, par la seule force musculaire de l’homme.
On releva à bras la voiture.
▪ Expr.
Avoir les bras ballants, qui pendent le long du corps, dans une attitude relâchée et, fig., rester les bras ballants, sans initiative, sans activité.
Avoir les bras croisés, les avant-bras ramenés l’un sur l’autre contre la poitrine et, fig., rester les bras croisés, refuser de travailler, rester immobile, indifférent devant une situation qui réclamerait intervention.
Faire la grève des bras croisés, passive et sans violence.
Les bras en croix, étendus dans le prolongement de la ligne des épaules.
Prier les bras en croix.
Les bras en croix, il interdisait l’entrée de la salle.
Être l’arme au bras, prêt à tirer et, fig., prêt à agir (vieilli).
Rompre bras et jambes à un condamné, le supplicier en brisant ses membres.
Fig.
Avoir les bras rompus et, fam., en avoir plein les bras, être épuisé par l’excès de travail.
Baisser les bras, renoncer à l’action, abandonner la lutte.
Lier les bras d’une personne, la mettre dans l’impossibilité d’agir.
Casser ou couper bras et jambes à quelqu’un, lui enlever tout moyen d’agir, lui ôter tout courage.
Ce malheur lui a coupé bras et jambes.
Arrêter, retenir le bras de quelqu’un, l’empêcher de donner libre cours à sa colère, à sa violence, ou d’exécuter une sentence.
Prêter son bras à une entreprise, lui apporter son concours.
Armer le bras d’un insurgé, d’un criminel, lui fournir les moyens d’accomplir son dessein.
▪ Par métonymie.
Personne qui travaille, agit.
L’exploitation de cette terre exige de nombreux bras.
L’agriculture manque de bras.
Mille bras se sont armés pour le défendre.
Expr.
Être le bras droit de quelqu’un, le seconder, être son plus proche collaborateur.
N’être que le bras, n’être que l’instrument, celui qui exécute l’action sans la concevoir.
Fam.
Les bras cassés, les paresseux.
5.
Le bras, considéré comme symbole de la force, du pouvoir.
Le bras de Dieu.
Un bras puissant, protecteur.
Le bras séculier, sous l’Ancien Régime, la puissance temporelle, que l’on distinguait de la puissance ecclésiastique.
Livrer quelqu’un au bras séculier, abandonner à la justice civile une personne déjà condamnée par un tribunal ecclésiastique.
C’est d’un bras de fer qu’il réprima la sédition, avec fermeté, dureté.
Spécialement.
Bras de fer, prise de force entre deux lutteurs et, fig., une partie de bras de fer s’est engagée entre ces deux puissances.
▪ Par métonymie. Pop.
Un gros bras, celui qui s’enorgueillit de sa force physique et l’exhibe pour impressionner.
Jouer les gros bras.
Recruter des gros bras pour assurer un service d’ordre.
Un fier-à-bras, voir ce mot.
Litt.
Symbole de vaillance, d’actes fameux, d’exploits guerriers.
Un bras victorieux.
▪ Expr.
Tomber à bras raccourcis, frapper à tour de bras, avec violence et force, sans s’arrêter.
Fig.
Avoir le bras long, de l’influence, des relations, du crédit.
6.
Le bras, considéré comme moyen d’exprimer un sentiment.
Lever les bras au ciel de surprise, d’indignation.
Tendre les bras vers le ciel pour une prière, vers quelqu’un pour l’implorer.
Se tordre les bras de douleur.
Fig.
Les bras m’en tombent, j’en suis extrêmement surpris.
Trivial.
Un bras d’honneur, un geste d’insulte à signification obscène.
7.
Le bras, considéré comme symbole de l’étreinte, de la tendresse.
Prendre, serrer dans ses bras.
Se blottir, se jeter dans les bras de sa mère.
Arracher des enfants aux bras de leur mère, les en séparer de façon brutale.
Elle fut surprise dans les bras de son amant.
Fig.
Recevoir à bras ouverts, accueillir avec empressement.
Se jeter dans les bras de quelqu’un, implorer son aide, son appui.
Spécialement.
Tirer quelqu’un des bras de la mort, le guérir d’une maladie qui semblait mortelle.
S’endormir dans les bras du Seigneur, mourir.
Fam.
Être dans les bras de Morphée, être endormi.
II.
II. Par analogie.
Ce qui ressemble au bras de l’homme par sa forme.
Les bras de la croix, d’un crucifix, leur traverse.
Les bras d’une civière, d’un brancard, les pièces de bois parallèles qui permettent de les soulever.
Les bras d’une brouette.
Les bras d’une équerre.
Les bras d’un siège, ses accoudoirs.
Fam.
Ce fauteuil vous tend les bras, asseyez-vous !
Marque de domaine : horticulture.
Bras d’une vigne, d’un arbre en espalier, tige horizontale issue du tronc.
– Marque de domaine : hydrographie.
Division d’un cours d’eau partagé par des îles.
Les bras de la Seine.
Les bras du Nil dans son delta.
Bras mort, bras envahi par les alluvions, devenant marécageux, abandonné peu à peu par le fleuve.
Bras de mer, passage où la mer est resserrée entre deux bandes de terre.
Le détroit de Messine est un bras de mer séparant la Sicile de l’Italie.
– Marque de domaine : mécanique.
Tige qui transmet un mouvement, bielle.
Bras de levier, distance entre le support d’une force et l’axe de rotation de la pièce sur laquelle cette force s’exerce.
Bras de balance, chaque portion du fléau de part et d’autre de l’axe.
Bras de manivelle, longueur séparant les deux axes de la manivelle.
Bras d’une grue, mât de levage.
Bras de sémaphore, élément mobile permettant de former des signaux visuels.
Bras d’électrophone, tige mobile portant la tête de lecture qui suit le sillon du disque.
– Marque de domaine : marine.
Manœuvre servant à orienter les vergues.
Les bras d’une ancre, les tiges courbes partant du tronc central.
Bras d’aviron, partie par laquelle on le manie pour ramer.
– Marque de domaine : astronomie.
Bras galactique, bras spiral d’une galaxie, région d’une galaxie où les étoiles et la matière interstellaire sont concentrées en bandes étroites.
Les bras spiraux de la galaxie d’Andromède se déroulent dans le sens de sa rotation.
– Marque de domaine : génétique.
Bras chromosomique, chacune des deux parties d’un chromosome, séparées par le centromère.
Voir aussi
- [Dire, Ne pas dire] Avoir le bras long, jouer petit bras, bras ballants
- [Terminologie (FranceTerme)] :
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- braquement, n. m.
- braquer, v. tr.
- braquet, n. m.
- bras, n. m.
- brasage, n. m.
- braser, v. tr.
- brasero, n. m.
- brasier, n. m.
- brasillement, n. m.
- brasiller, v. tr. et intr.
- bras-le-corps (à), loc. adv.
- brasque, n. f.
- brasquer, v. tr.
- brassage [I], n. m.
- brassage [II], n. m.
- brassard, n. m.
- brasse, n. f.
- brassée, n. f.
- brasser [I], v. tr.
- brasser [II], v. tr.