gratter

GRATTER

conjugaison verbe transitif
Étymologie : xiie siècle. Probablement issu du francique *krattôn, « frotter en raclant ».
1.  Frotter la surface d’un objet en la raclant ou en l’entamant avec un instrument dur ou râpeux, pour la nettoyer, la polir, etc. Gratter un plancher. Gratter du métal, pour en ôter la rouille. Gratter une casserole, un chaudron. Gratter ses chaussures, pour en enlever la boue. Gratter un parchemin, un document, pour en effacer un ou plusieurs mots. Spécialement. Gratter une allumette, l’enflammer en frottant son extrémité combustible sur une surface rugueuse. Expr. fig. et fam. Gratter du papier, gagner sa vie en faisant des écritures et, par extension, écrire, rédiger des articles, des livres, etc.
▪ Par extension. Remuer, fouiller la surface de. Les poules grattent le fumier de leurs pattes. Le cheval grattait le pavé du pied ou, absolument, grattait du pied. Gratter la terre, labourer superficiellement et, fig., vivre du travail de la terre.
2.  Ôter, en raclant, en frottant, ce qui adhère à un objet, à une surface. Il faut gratter la mousse qui recouvre ces pierres. Gratter la boue de ses bottes. Gratter le vernis, la peinture d’un meuble. Gratter une inscription. La date, la signature a été grattée. Expr. fig. Gratter la croûte, le vernis, faire apparaître ce qui est caché sous des dehors flatteurs, dépasser les apparences pour atteindre à la réalité. Si l’on grattait un peu le vernis, on trouverait vite l’ignorant.
▪ Fig. et fam. Prélever, souvent illicitement, de menus profits, grappiller. Il a gratté quelques centaines de francs sur cette vente. Il n’y a rien à gratter dans cette affaire. Il gratte une heure par-ci, par-là sur sa journée de travail. Intransitivement. Gratter sur la dépense, économiser. C’est un ladre qui gratte sur tout.
3.  Frotter à plusieurs reprises, généralement avec les ongles, une partie du corps. Gratter la tête d’un chat en signe d’affection. Gratter une plaie. Expr. fig. et fam. Gratter quelqu’un où cela le démange, voir Démanger.
▪ Pron. Irriter superficiellement avec les ongles une partie du corps, pour soulager une démangeaison. Se gratter la tête, la jambe, le bras. Absolument. Il se grattait sans arrêt. Soigner un chien qui se gratte. Se gratter jusqu’au sang. Expr. fig. et fam. Qui se sent galeux se gratte, voir Galeux. Il se gratte là où ça le démange, voir Démanger.
▪ Par analogie. Un cheval qui se gratte en se frottant contre la muraille. Ces deux ânes se grattent l’un contre l’autre. Expr. fig. et vieillie. Ce sont deux ânes qui se grattent, deux personnes qui se flattent l’une l’autre.
4.  En parlant d’un objet. Irriter ; causer une démangeaison à. Son col le gratte. Ce tissu gratte la peau ou, absolument, gratte. Poil à gratter, bourre contenue dans le cynorhodon, ou gratte-cul, dont les filaments ont un effet irritant, et qu’on vend dans les magasins de farces et attrapes.
▪ Par analogie. Produire une sensation forte, piquante, irritante sur les organes du goût. Ce vin, ce tabac gratte la gorge ou, absolument, gratte.
5.  Racler, frotter un objet, de manière à produire un son ou en produisant un bruit. Gratter les cordes d’une guitare. Une branche secouée par le vent gratte le volet. Spécialement. Ce disque gratte, fait entendre un grésillement.
▪ Intransitivement. Gratter avec les ongles à la porte, à la fenêtre. Au petit jour, on entendit gratter au carreau. Iron. Gratter de (en parlant d’un instrument à cordes), jouer de. Il gratte de la guitare, du banjo.
6.  Pop. Gagner de vitesse, distancer, dépasser. Gratter un concurrent, un adversaire. Sa moto gratte les voitures dans les côtes. Par extension. Gratter une place.
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